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Mouvement associatif à Constantine : quel impact sur la vie de la cité ?

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Même si le mouvement associatif a pour ambition la promotion des valeurs de solidarité, de responsabilité, de citoyenneté, de dignité et de transparence et aspire à être un acteur essentiel de la gouvernance, il s’en trouve malheureusement que le peu d’engouement des citoyens pour des adhésions effectives dans ces associations pose un réel problème de représentativité.
Pour rappel, c’est dans la cadre de la loi 90-31 que ces associations ont pu voir le jour, alors, qu’en est -il réellement sur le plan pratique ? Environ 2000 associations recensées au niveau de la wilaya de Constantine et censées représenter les différentes franges de la population se défendent d’être une force de proposition auprès des pouvoirs publics pour la prise en charge des préoccupations des citoyens. C’est ainsi que des centaines d’associations ont vu le jour depuis la promulgation de la loi sur les associations durant les années 90, un grand nombre d’entre elles ont pu avoir leur agrément délivré par la wilaya pour pouvoir activer, mais dans la réalité les choses se passent autrement.
Des présidents d’associations peuvent par exemple se faire délivrer un agrément qu’ils conserveront, chez eux, dans un tiroir sans plus, d’autres font semblant d’activer pour plaire aux responsables et bénéficier de quelques dividendes et autres passe-droit. Cela dit, nous sommes encore loin d’une société civile structurée, organisée dont le mouvement associatif demeure la locomotive; loin s’en faut et les exemples sont légion, dix locataires d’un immeuble sont incapables de s’entendre pour mettre en place une…minuterie pour l’éclairage des escaliers, un exemple parmi tant d’autres. Mais dans l’absolu, les différentes associations qui activent, à l’exception de quelques unes, ne font pas l’unanimité même si elles foisonnent pourtant dans les domaines les plus divers.
Les associations des parents d’élèves constituent le lien privilégié dans la relation entre la famille et l’équipe pédagogique, leurs membres sont désignés par l’association qui se réunit surtout au début de l’année scolaire et apporte une aide non négligeable à l’établissement à travers les cotisations des scolarisés. Les associations des mosquées ont vu le jour dans l’objectif initial éminemment noble d’ériger et d’entretenir des lieux de culte au niveau des quartiers, mais la mission de certaines d’entre elles a été dévoyée quand elles se sont mises à propager des doctrines étrangères à notre culture et à nos traditions.
Les associations caritatives apportent, chacune selon sa spécificité, soutien et assistance aux personnes qui les sollicitent. Les associations qui structurent les handicapés et les malades chroniques, à l’exemple de NAHLA pour les diabétiques, sont très actives et désintéressées où leurs multiples actions restent nobles et louables.
Les comités de quartiers quant à eux peuvent jouer un rôle non négligeable dans la mobilisation citoyenne autour d’actions en relation avec le vécu quotidien des citoyens et leur cadre de vie immédiat. Mais dans la pratique, ces associations ne parviennent pas à mobiliser les citoyens car elles sont handicapées par des tiraillements et des conflits entre les membres, et finissent souvent par s’auto dissoudre par manque de transparence , faut-il le noter, pour des histoires de non présentation de bilans moraux ou financiers, la non tenue d’assemblées générales électives où le président et le staff d’une association peuvent régner indéfiniment sur une association sans possibilité de changement.
Du coup , le mouvement associatif à Constantine n’arrive pas encore à mobiliser et à sensibiliser l’ensemble des citoyens autour d’actions salvatrices pour leur bien-être. Cette défaillance peut s’expliquer aussi par la marginalisation de ce mouvement qu’on associe rarement aux décisions prises par les autorités locales. C’est dire qu’en définitive, le mouvement associatif entre « être et paraître », continue de chercher sa voie dans la ville des ponts.
Mâalem Abdelyakine

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