Un long extrait du prochain «James Bond» présenté mardi au festival CinemaCon de Las Vegas a mis en émoi les professionnels du secteur, qui cherchent les recettes pour relancer le cinéma et les salles obscures mis à mal par la pandémie. Un clip de neuf minutes de «Mourir peut attendre» – censé être la dernière performance de Daniel Craig dans le costume impeccable du maître-espion – montre Bond reprenant connaissance après une explosion dans un pittoresque village italien, avant de se lancer dans une poursuite automobile dont l’agent a le secret. L’intrigue reprend après celle de «Spectre», sorti fin 2015, et jette un doute sur la fidélité de la conquête de Bond, Madeleine Swann, jouée par Léa Seydoux. «Je dois te dire quelque chose», lance la jeune femme à Bond dans l’extrait, alors que des sbires en armes font mine d’encercler ce dernier. «J’en ai bien l’impression», rétorque avec colère 007. Le 25e épisode des aventures de l’agent britannique a accusé des retards répétés en raison du Covid-19 et va être présenté à Londres le 28 septembre prochain. Il jouera un rôle déterminant pour faire revenir les spectateurs dans les salles de cinéma. «Nous savons qu’il s’est fait attendre mais il était important pour nous de sortir ce film à un moment où les fans pouvaient voir James Bond comme il se doit: sur grand écran», a déclaré le responsable des films du studio MGM Michael De Luca, acclamé par les patrons de salles réunis à Las Vegas. Aucune référence n’a été faite de la récente acquisition du studio hollywoodien par le géant Amazon. Les producteurs traditionnels des James Bond, Barbara Broccoli et Michael G. Wilson, ont insisté sur le fait que les futurs épisodes de la vie de James Bond continueraient à être projetés dans les cinémas. La franchise 007 était pourtant considérée comme le joyau de la couronne du catalogue acquis par Amazon pour la somme de 8,45 milliards de dollars. L’an dernier, le CinemaCon, où les studios hollywoodiens dépêchent d’ordinaire des cohortes de stars pour flatter les propriétaires de salles, a dû être annulé à cause du coronavirus. Maintenant que près de 90% des cinémas nord-américains ont rouvert leurs portes, les professionnels réunis au casino Caesars Palace misent gros sur les salles pour doper leurs recettes. «Il n’y a qu’une façon de créer une franchise à un milliard de dollars: montrer d’abord les films dans les cinémas» plutôt que sur les plateformes de streaming, a insisté Adam Aron, président de la grande chaîne de cinémas AMC.