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Mort de Yasser Arafat : les juges ont clos leur enquête

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L’enquête avait été ouverte après une plainte déposée par Souha Arafat à la suite de la découverte de polonium sur des effets personnels de son mari. Les juges français saisis de l’enquête sur la mort de Yasser Arafat en 2004 ont terminé fin avril leur information judiciaire ouverte pour «assassinat». «Le dossier a été transmis le 30 avril au parquet», qui a trois mois pour rédiger son réquisitoire aux fins de non-lieu ou de renvoi devant une juridiction, a précisé le parquet de Nanterre. Durant ce délai, les parties civiles peuvent formuler des observations écrites ou des demandes d’actes. Mais, faute de personne mise en cause, le dossier pourrait s’acheminer vers un non-lieu. Sollicité par l’AFP, Me Francis Szpiner, l’avocat de sa veuve Souha Arafat, n’était pas joignable dans l’immédiat. Les trois juges étaient saisis de cette enquête depuis août 2012, après une plainte contre X déposée par Souha Arafat à la suite de la découverte de polonium sur des effets personnels de son mari, décédé près de Paris le 11 novembre 2004. Les experts mandatés par la justice française ont récemment une nouvelle fois écarté la thèse d’un empoisonnement au polonium 210 du chef historique des Palestiniens.

Mort naturelle ou empoisonnement ?
À l’issue d’analyses complémentaires, ils «maintiennent que le polonium 210 et le plomb 210 mesurés dans la sépulture de Yasser Arafat et sur les échantillons prélevés lors de son exhumation ont une origine environnementale», avait indiqué mi-mars la procureur de Nanterre, Catherine Denis. Mort naturelle ou empoisonnement, les causes du décès du président de l’Autorité palestinienne à l’âge de 75 ans à l’hôpital militaire Percy de Clamart (Hauts-de-Seine), après une brusque détérioration de son état de santé, n’ont jamais été élucidées.
La tombe d’Arafat avait été ouverte en novembre 2012 et une soixantaine d’échantillons avaient été prélevés sur sa dépouille et répartis pour analyses entre trois équipes d’experts suisses, français et russes. Au coeur du problème : des doses supérieures à la moyenne de polonium 210, substance radioactive hautement toxique, dans le corps de Yasser Arafat, celle avec laquelle l’ex-agent russe Alexandre Litvinenko avait été tué en 2006 à Londres. En 2013, les Français ainsi qu’une équipe russe avaient déjà exclu la thèse de l’empoisonnement. Pour les experts français, la présence d’un gaz radioactif naturel, le radon, dans l’environnement extérieur expliquerait ces fortes quantités. Des experts suisses avaient, eux, jugé la thèse d’un empoisonnement «plus cohérente» avec leurs propres résultats.
De nombreux Palestiniens soupçonnent Israël
La veuve de Yasser Arafat avait annoncé peu après l’annonce des premières conclusions françaises son intention de les contester, convaincue qu’il n’est pas décédé de mort naturelle. L’équipe suisse a d’abord analysé des échantillons provenant des effets personnels contenus dans un sac de voyage d’Arafat, puis d’autres provenant de sa dépouille. Les experts suisses avaient insisté sur le fait qu’ils n’avaient pas pu obtenir des échantillons biologiques du leader palestinien recueillis lors de son hospitalisation, ce qui leur aurait permis «certainement d’être plus catégoriques». Mais ces prélèvements de sang, d’urines et de liquide céphalo-rachidien ont été détruits après quelques années. Nombre de Palestiniens soupçonnent Israël, qui a toujours nié, d’avoir empoisonné Yasser Arafat avec des complicités dans son entourage. En novembre 2013, Shimon Peres, alors président israélien, avait affirmé qu’«il aurait été plus facile» de l’assassiner par balle.

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