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MISE EN DéTENTION PROVISOIRE DE LOUISA HANOUNE : Partis politiques et associations dénoncent

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Des partis politiques et associations de la société civile ont réagi à la mise en détention provisoire, jeudi passé, de Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), par le tribunal militaire de Blida.

PT : «Une dérive gravissime et un acte de criminalisation de l’action politique»
Pour le Parti des travailleurs (PT), il s’agit d’une « dérive gravissime », « un acte de criminalisation de l’action politique indépendante et l’expression d’une volonté de mise au pas des militants et activistes par le pouvoir de fait » dénonce le secrétariat permanent du bureau politique du PT dans un communiqué. Selon le PT, il s’agit là d’une « mesure contre le peuple algérien et sa mobilisation révolutionnaire entamée depuis le 22 février 2019», dénonce le PT qui appelle à « l’abandon de toutes les charges retenues contre elle (Hanoune : ndlr) et à sa libération inconditionnelle. ». « Tous les Algériennes et Algériens savent que le Parti des travailleurs a combattu depuis sa fondation en 1990 pour l’Assemblée constituante souveraine pour l’avènement de la démocratie véritable et pour la souveraineté populaire. Il n’a jamais dévié de cette ligne directrice de sa politique ».«C’est pourquoi le Parti des travailleurs, fidèle à sa politique, s’était prononcé contre le cinquième mandat de A. Bouteflika, a décidé de faire démissionner son groupe parlementaire de l’Assemblée populaire nationale et s’est exprimé contre toutes les manœuvres visant à contourner la révolution populaire exigeant le départ du système dont la prétendue transition qu’ils veulent faire déboucher sur la présidentielle du 4 juillet 2019. C’est donc cela qui est reproché à Louisa Hanoune », estime le PT.

RCD : «Signes d’un coup d’État militaire»
Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbas, a réagi hier, à travers une publication sur sa page Facebook, après la mise en détention provisoire de Louisa Hanoune. Le chef du RCD écrit : «Les signes d’un coup d’État militaire démontrent, jour après jour, sur le contrôle militaire de la décision politique et l’activation de la justice par des ordres ». Belabbas a ajouté : «J’ai écrit, dès le début, qu’au lieu de la période de transition, ils nous ont imposé une période trompeuse, avec une justice spectaculaire, sélective et de représailles», dénonce le président du RCD, rappelant que « les pays ne devront pas être gérés comme des casernes où il n’y a pas de place pour le débat et la critique ou même pour la pensée libre». «Imposer le système des casernes dans la vie sociale va mener vers la tyrannie», conclut Belabbas.

Jil Jadid: « De lourdes présomptions sur l’orientation que prend le cours des évènements »
« La mise en détention préventive de Louisa Hanoune, première responsable d’un parti politique, pose clairement la question des libertés politiques et interroge sur les véritables intentions du nouveau pouvoir. Faisant suite à une série d’arrestations d’anciens responsables du pays et d’hommes d’affaires, ce dernier acte fait peser de lourdes présomptions sur l’orientation que prend le cours des événements. L’implication de la justice militaire suppose des actes gravissimes des prévenus, tous civils ou retraités de l’Armée », écrit Djilali Sofiane, président de Jil Jadid, dans un communiqué rendu public. Le membre du mouvement Mouwatana ajoute : «Alors que le mouvement populaire appelle à la mise en place d’un État de droit, ces affaires judiciaires doivent être impérativement clarifiées auprès de l’opinion publique. Le régime de Bouteflika doit être remplacé par un processus démocratique et en aucun cas par un système autoritaire. Les Algériens refuseront tout détournement de leur révolution. » Affirme Djilali Sofiane.

RAJ : « Un acte de défiance »
Pour Abdelouahab Fersaoui, président de l’association nationale de Jeunes, Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ) la mise en détention provisoire de Louisa Hanoune, la SG du ( PT), est un acte de « défiance et révélateur de la volonté du pouvoir réel incarné par le chef d’état-major Ahmed Gaid Salah de faire passer de force son agenda consistant à maintenir le système en organisant les élections du 04 juillet malgré son rejet par le peuple algérien », a écrit, avant, hier, Fersaoui, sur sa page Facebook.

LADDH : «La situation prend dangereusement une autre tournure»
La Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH) a estimé, jeudi passé, que l’incarcération de Louisa Hanoune décidée par le tribunal militaire de Blida, ouvre la voie à « tous les scénarios et à toutes les dérives ». «Aujourd’hui encore, un autre pas est franchi, une femme politique, chef d’un parti, est arrêtée après sa comparution en tant que témoin devant le tribunal militaire, ouvrant par-là, la voie à tous les scénarios et toutes les dérives », écrit la LADDH dans une réaction signée par son vice-président, Saïd Salhi. « Une escalade qui nous inquiète à plus d’un titre », soutient la LADDH qui s’interroge si cette incarcération ne procède pas d’une volonté d’étouffer toute voix discordante.« Cette affaire de conspiration contre l’armée » ne sera-t-elle pas un bon alibi pour faire taire toutes les voix discordantes contre la feuille de route politique que le général Gaïd Salah veut imposer au peuple ? », se demande l’ONG qui estime que « la situation prend dangereusement une autre tournure, le coup de force s’installe en faveur d’une transition clanique, où de plus en plus, l’Armée nationale populaire apparaît être au centre de la manœuvre». Selon Saïd Salhi, « le mouvement populaire doit poursuivre la mobilisation et garder le cap autour de son objectif principal revendiqué depuis le 22 février, à savoir le départ du système et de ses symboles ». Concluent-il.

Le FFS «exige la libération immédiate» de Louisa Hanoune
Dans un communiqué, signé par son Premier secrétaire, Hakim Belahcel, le Front des forces socialistes «dénonce et condamne énergiquement l’arrestation de la secrétaire générale du Parti des travailleurs Mme Louiza Hanoune.» Pour le FFS, «rien ne peut justifier cet acte arbitraire et abusif. Cette arrestation intervient dans un moment où la majorité des Algériennes et Algériens entament le troisième mois de contestation et de révolte pacifique afin de revendiquer l’ouverture réelle des champs politique, médiatique et l’instauration d’un État de droit condition sine qua non à l’édification d’une justice indépendante», pouvait-on y lire. Le parti fondé par feu Hocine Aït Ahmed a exprimé ensuite sa solidarité avec la patronne charismatique du PT. «Le FFS solidaire avec le Parti des travailleurs, exige la libération immédiate de sa secrétaire générale», a-t-il indiqué, condamnant également et avec «force ce nouveau forcing du pouvoir réel algérien qui vise à faire aboutir son agenda politique en laminant toute voix discordante et en torpillant la révolution populaire.»
Déclarations recueillies par Sarah Oubraham

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