Lors de son intervention à la seizième édition du Forum d’Oslo, sur la médiation pour la résolution des conflits, le chef de la diplomatie algérienne, Abdelkader Messahel a affirmé que le règlement de la crise en Libye «est largement tributaire des impératifs d’appropriation par les acteurs libyens» et aussi «de la démultiplication des initiatives qui ne font que compliquer davantage la situation dans le pays».
C’est en ces termes que le ministre des Affaires étrangères, Abldelkader Messahel a pointé du doigt les principales causes à l’origine de l’impossibilité de voir, à ce jour, la Libye et son peuple s’approprier leur destin par l’adoption effective et par l’ensemble des acteurs libyens de la voie du règlement politique de la crise qui ronge le pays depuis plus de sept ans, en vue de renouer avec la vie politico-institutionnelle dans ce pays. Alors que tout le monde s’accorde à dire que le plan des Nations unies (ONU) a été et demeure la référence et la base sur laquelle les libyens s’appuieront pour sortir de la crise qui secoue leur pays, certains parmi les acteurs étrangers ayant joué un rôle direct sur la scène libyenne, dès l’éclatement, en 2011, des évènements dans le sillage «du printemps arabe», ont continué depuis à peser sur la scène libyenne, en étant même à l’origine de la persistance de l’impossibilité des libyens à dépasser leurs divergences. L’intervention du chef de la diplomatie algérienne, mardi, à cette édition du Forum d’Oslo sur le règlement des conflits par la médiation, en tant qu’un des membres composant le panel à la session consacrée à la crise libyenne, aux côtés du responsable de l’ONU en charge du dossier de la Libye, Ghassane Salamé, du secrétaire d’État allemand Niels Annen et de David Harlan, responsable du Centre-humanitarian Dialogue, qui co-organise avec, Ine Marie Eriksen Søreide, la ministre norvégienne des affaires étrangères, la 16ème édition du Forum d’Oslo. Soulignant lors de son allocution, les conditions nécessaires pour la réussite de tout processus de règlement de la crise libyenne, «la multiplication des initiatives» en direction de la scène libyenne, alors que l’ONU est en charge de ce dossier, ne font, a tenu à préciser Messahel, «que compliquer davantage la situation» éloignant davantage la perspective de voir ce pays renouer avec la stabilité et la vie politico-institutionnelle. Et c’est à partir d’Oslo, qu’Alger, a encore une fois, réitéré son soutien à la feuille de route de l’ONU et les efforts de celles-ci, à travers son représentant en charge du dossier libyen, Ghassan Salamé. Un soutien réaffirmé à cette occasion, lequel se traduit, par les efforts que consent Alger en direction des acteurs libyens, pour rapprocher leurs points de vues respectifs, pour le salut de ce pays, outre que ceux qu’elle consent au sein de la tripartite (Algérie-Tunisie-Egypte), pays voisins à la Libye.
Ces dernier, rappelons le, au terme de la réunion des chefs de leur diplomatie respective, 21 mai dernier à Alger, Messahel et ses homologues, de Tunisie et d’Égypte, ont dans un communiqué réaffirmé que la solution à la crise que traverse leur voisin doit être politique, à travers un dialogue inter-libyen et la réconciliation» et par «l’implication» de toutes les parties prenantes, insistant sur «le refus de toute forme d’ingérence étrangère» dans la crise libyenne. S’entretenant avec Ghassane Salamé, en marge des travaux du Forum d’Oslo, lors duquel les deux hommes ont abordé les derniers développements concernant la situation en Libye, le responsable de l’ONU a abordé, avec Messahel, le contexte politique et économique prévalant en Libye, outre les étapes «futures» dans la mise en œuvre de la feuille de route onusienne, laquelle, porte, faut-il le rappeler, sur la tenue avant la fin de l’année en cours, des élections législatives et présidentielles en Libye. Réitérant à cette occasion le soutien de l’Algérie au plan de l’ONU pour la Libye, Messahel a ajouté, lors de ses discussions avec Ghassan Salamé, que notre pays «salue » tous les efforts qui tendent « à soutenir le processus politique mené par les Nations unies ». Sans manquer de rappeler «l’attachement de l’Algérie à la stabilité de la région et de la Libye» sur le dialogue et la réconciliation.
Karima Bennour