Il y a de cela quelques jours, un contrôle inopiné des brigades de la DCP a permis la saisie, auprès de quelques marchés de la ville, près de neuf quintaux de viande blanche impropre à la consommation. Le bouche à oreille a très vite circulé et instillé quelque part une forme de crainte parmi les ménagères, qui ont vite fait de matérialiser cette inquiétude en prenant leurs distances d’un produit, s’agissant des coûts, relativement accessibles jusque-là. Or, ces derniers jours, les prix de la volaille, principalement le poulet et la dinde ont connu une déflation.
La relation de cause à effet s’est vite fait ressentir sur les étals par une baisse plutôt remarquable du prix des produits évoqués et paradoxalement installer une autre suspicion, celle reliant, à tort ou à raison, cette baisse à un abattage clandestin, dont il n’ait nul besoin de détailler les conditions d’hygiène déplorables ; d’abord, des lieux où il est effectué et enfin celui (état) de la volaille elle-même, souvent si ce n’est en général malade. Et, malheureusement ces abattoirs clandestins échappent, et pour cause leur improvisation ponctuelle, à la vigilance des services vétérinaires de la DCP.
Et si à d’aucuns parmi les consommateurs, les agents des services de contrôle, les gestionnaires des marchés et autres places commerciales publiques, ne peuvent ignorer les risques parfois très graves d’intoxication qui découlent de leur consommation, il n’existe pas, a contrario, de moyen incitatif à même de dissuader, voire seulement de persuader des acheteurs alléchés par le prix concurrentiel d’en acquérir. Là également, et même si en théorie elles existent, se mesure sur le terrain l’absence des associations de protection du consommateur et un système d’information efficient.
Ainsi à hauteur du souk d’El-Khroub, une quasi institution commerciale traditionnelle d’abattage de la volaille se fait à proximité de cloaques, de cabinets de toilette, de rigoles d’eaux nauséabondes, de nuées de mouches et autres bestioles notamment chats et chiens errants. Une situation qui ne peut être ignorée compte tenu de la présence très discrète des éléments de la DCP, des services de police et même des services sanitaires. Sur l’ensemble de la wilaya, chaque commune à son souk hebdomadaire où sont reproduits les mêmes pratiques commerciales en plus de la viande hachée exposée à ciel ouvert sous le soleil, les courants d’air et forcément des poussières soulevées, d’une viande bovine, chevaline et caméline qui, semblerait-il, contribuerait à des miracles, dont sont évidemment ignorées les conditions d’abattage.
En fait, il ne semble pas exister une réelle volonté parmi les responsables des pouvoirs publics locaux même si, toutes proportions gardées, les craintes d’une catastrophe sanitaire n’est pas qu’une simple vue de l’esprit.
Med R. D.