Médiation en RDC, pourquoi pas ?

Le conflit qui oppose les Forces armées congolaises (RARDC) aux rebelles du M23 (Mouvement du 23-Mars) s’est aggravé. Les combats entre les deux belligérants pour le contrôle de la ville de Goma, située à l’est de la RDC, font rage. Au moins 700 personnes ont été tuées et 2.800 autres blessées, selon le porte-parole des Nations unies. Les conséquences sur la sécurité des personnes sont dramatiques, telles qu’elles ont été rapportées par l’Organisation mondiale de la santé. Cette dangereuse escalade laisse penser que la situation est, au demeurant, hors de contrôle. Dans une première tentative visant à apaiser les tensions et ramener la paix à Goma, il y a la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) qui a appelé au dialogue entre toutes les parties. Mais, rien n’y fait ! Il y a une semaine, le Conseil de sécurité de l’ONU sous la présidence de l’Algérie a tenu une réunion d’information sur la situation en RDC. Il convient de souligner que le M23 a, le 23 janvier, pris le contrôle de Sake, ville stratégique située à 27 kilomètres de Goma. Selon l’ONU, l’offensive des rebelles du M23 a causé le déplacement de 40.000 personnes depuis le début du mois de janvier passé. Devant la montée en puissance de la violence armée, l’Algérie, acteur incontournable dans les domaines de la paix et de la sécurité, a exprimé sa profonde préoccupation sur la dangereuse escalade en RDC. Le ministère des Affaires étrangères a, dans un communiqué, appelé à la désescalade, comme première étape devant instaurer des conditions d’une probable reprise du dialogue entre toutes les parties en conflit autour de Goma. Ces appels à la paix seront-ils entendus ? En tout cas, l’Algérie, de par son expérience riche en bons offices, dispose des moyens et des outils nécessaires qui permettraient de ramener la paix dans le pays des Grands Lacs. D’ailleurs, il est entendu dans le communiqué du MAE que notre diplomatie a déjà activé les leviers dont elle dispose en vue de renverser l’ordre en faveur de la paix en RDC. Ainsi, le Président Abdelmadjid Tebboune a instruit le chef de la diplomatie nationale Ahmed Attaf de prendre attache avec tous ses homologues des pays impliqués dans ce conflit, ainsi qu’avec ceux des pays engagés dans des efforts de médiation. Selon le MAE, cette démarche a pour objectif de faire part à tous les partenaires de la disponibilité de notre pays à « aider les efforts de médiation en cours et à mettre tout ce qui est en son pouvoir au service du rétablissement de la paix et de la stabilité en RDC et dans toute la région des Grands Lacs. »
Farid Guellil