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Médéa : commémoration du 57e anniversaire de la mort du chahid Si Lakhdar

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La wilaya de Médéa a commémoré jeudi dernier le 57e anniversaire de la mort du chahid Mokrani Rabah, plus connu sous le nom de guerre de «Si Lakhdar». À cette occasion, Ouled Znaiyem, siège du PC du chahid durant la Guerre de Libération, a vécu une émouvante cérémonie de recueillement à la mémoire de ce glorieux combattant de la liberté, cérémonie qui a été rehaussée par la présence de Saïd Abadou, secrétaire général de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Brahim Merad, wali de Médéa, et des autorités militaires de la wilaya.

Dans une allocution, les moudjahidine de la région, compagnons d’armes du chahid, ont rappelé les qualités morales du martyr et ses capacités au plan militaire. Le 5 mars 1958 tombait au champ d’honneur un valeureux combattant, digne fils de l’Algérie, le commandant Si Lakhdar. En cette date, le peuple algérien, ses frères de combat, se remémorent le sacrifice de cet homme courageux qui, par ses actions, avait soulevé l’admiration de l’ennemi, lui-même. A cette occasion, le technicum de Lakhdaria, qui porte son nom, a abrité, hier, une conférence-débat en présence d’un nombreux public composé pour la plupart de lycéens de la ville. Organisé sous l’égide des moudjahidine de la nahia de Lakhdaria, cette conférence-évocation à laquelle assistaient de nombreux responsables de wilaya, de daïra ainsi que de compagnons de lutte, a été animée par Ahmed Rekhouane de la nahia des moudjahidine. L’orateur en véritable pédagogue a, à travers son intervention, su transmettre le noble message de l’aspiration de ces guerriers de la liberté et ouvert un débat très animé par cette jeunesse avide de savoir. Le commandant Si Lakhdar, de son vrai nom Saïd Mokrani, est né le 6 novembre 1934 à Guerguour, dans la commune de Lakhdaria (ex-Palestro). Issu d’une famille pauvre, il grandit dans cette région où il fit ses études dans la seule école de la contrée et apprit par là même le dur métier de maçon au centre professionnel du village. Très jeune et dès le déclenchement de la lutte armée, il fut contacté par le Front de libération nationale pour être chargé, et ce début 1955, de l’organisation des maquis dans la région de Palestro, Aïn Bessem. Très tôt, il en devint le premier responsable politico-militaire. Rejoint peu de temps après, à la fin du printemps 1955, par Ali Khodja qui venait de déserter l’armée française, Si Lakhdar en fit un ami inséparable, un compagnon de lutte et un frère.
Tous deux, ils réussirent à mettre sur pied de puissants commandos dont la valeur, la discipline et le courage avaient soulevé l’administration de l’ennemi lui-même et semé la panique au sein de ses troupes. Suite aux coups répétés des moudjahidine, sous la direction éclairée des frères Si Lakhdar et Si Ali Khodja, toute la région d’Alger fut embrasée, et ce, malgré de nombreux renforts que l’armée française avait dépêchés sur les lieux. Partout dans les djebels, comme dans les plaines, Si Lakhdar faisait la démonstration de son génie de la guerilla, de son courage devenu légendaire, de son aptitude à s’adapter et à adapter les différentes techniques de combat ainsi que son ascendant auprès de ses djounoud et des populations qui les accueillaient avec fierté. Ses qualités de meneur d’hommes et d’organisateur, donnant toujours en toutes occasions, le meilleur exemple, lui valurent d’être nommé – peu après la tombée au champ d’honneur de Ali Khodja à Fort de l’Eau – comme capitaine chef de la zone I ou la wilaya IV comme il fut rappelé début 1957, au conseil de la wilaya en tant que commandant militaire, adjoint au colonel Si M’hamed. Désormais, en sa qualité de chef militaire de la wilaya et sous la direction clairvoyante du colonel Si M’hamed, le commandant Si Lakhdar s’employa avec ardeur et sans jamais se lasser à un vaste travail de formation, d’organisation et d’action dont l’objet était la structuration et l’adaptation des structures de l’ALN, en fonction de l’évolution des actions militaires contre l’occupant. Ainsi, au cours de cette période, chaque secteur était doté d’une section, chaque région d’une katiba et les zones du commando pouvant se regrouper en bataillons fort de 400 à 500 djounouds, formés et équipés d’armes modernes pour la plupart récupérées sur l’ennemi. Mais pour Si Lakhdar, la formation politique du moudjahid, sa maturité et sa foi sont des facteurs déterminants. “Mettez, disait-il, une mitrailleuse entre les mains d’un djoundi qui n’a pas la foi, il perdrait son arme sûrement. Donnez un fusil à un djoundi qui sait s’en servir et qui croit en la justesse de son combat, il vous fera des miracles”. Ainsi, à l’initiative de Si Lakhdar, un guide militaire de la guerre à la guérilla a été rédigé et largement diffusé à travers les unités de la wilaya et où les djounoud, retrouvés, ont décrit en détail la stratégie de notre lutte armée, les principes et techniques de la guérilla et les consignes à suivre. Et partout dans la wilaya IV, de l’Ouarsenis à Palestro, et de la Mitidja à Ksar El Boukhari, l’ALN, sous le commandement de Si Lakhdar, remporta des victoires retentissantes aux portes même de la capitale, Alger. Réagissant aux coups sévères portés à son armée, l’ennemi concentra d’importantes troupes, quadrille les régions et utilise une répression aveugle contre les populations civiles sans défense ainsi que les bombardements massifs, les ratissages et les incendies de forêt avec l’utilisation du napalm, interdit par la convention de Genève. Dans la nuit du 4 au 5 mars 1958, il se trouvait avec le commando Ali Khodja à deux sections de la katiba Zouberia, au djebel Belgroune, lorsque les guetteurs l’avertissent de l’arrivée imminente d’immenses colonnes de véhicules militaires ennemis qui convergeaient vers eux, à partir de Tablat, Bouskène, Sour El Ghozlane (Aumale) et Bir Ghbalou et avant même le lever du jour. L’encerclement était complet. Des milliers de soldats français escaladèrent le djebel. L’accrochage était inévitable. Le premier choc fut terrible, plusieurs dizaines de morts furent relevés. Pour éviter de plus grandes pertes, face à ces moudjahidine désirant vendre chèrement leur vie, l’armée française fit intervenir son aviation et ses chars. Alors que le soleil était haut dans le ciel, le Commandant Si Lakhdar fut touché par une balle de mitrailleuse tirée d’un avion. Le commandant Ali Khodja et la katiba Zouberia tentèrent une percée et réussirent à briser l’encerclement. Après un repli de quelques kilomètres vers l’oued Zenine avec leur commandant blessé, transporté par deux djounoud, Si Lakhdar succomba à ses blessures et fut enterré sur les lieux du combat.
Zarouat Mohamed

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