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Maroc : Des manifestations secouent la Monarchie

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Plusieurs milliers de personnes ont manifesté, dans nombre de villes du Maroc, pour protester contre la mort “horrible” de Mouhcine Fikri, vendeur de poisson, broyé par le mécanisme d’un camion-benne, alors qu’il tentait de sauver sa marchandise, saisie par des policiers marocains.
La mort dans des circonstances tragiques de Mouhcine Fikri, à El-Hoceïma, a créé une véritable onde de choc. Cette scène atroce, filmée par des anonymes, a fait le tour des réseaux sociaux. L’émotion est telle qu’un élan de solidarité, sans précédent, poussant des milliers de personnes à investir les rues d’El-Hoceïma, ainsi que dans d’autres villes du «Royaume enchanté». La gravité de la situation et le sérieux risque de glissement ont poussé le roi du Maroc à mettre fin à sa villégiature à Zanzibar, et a regagné en “catastrophe” son pays. Alors que les medias marocains et les relais du Makhzen veulent nier tout lien entre l’annulation du séjour du Roi et la situation explosive qui règne au Maroc. La mort du vendeur ambulant dans la ville côtière d’El-Hoceïma, dans des circonstances terribles, rappelle, n’en déplaise aux commentateurs de presse marocains, l’affaire Bouazizi en Tunisie, qui a balayé vingt-cinq années de dictature, en trois semaines seulement. La mort de Mohcine Fikri a réveillé ce souvenir qui fait craindre le même sort au roi Mohammed VI, et à sa suite. Si, pour le moment, les Marocains se contentent de crier leur colère, en manifestant pacifiquement et sans débordement à travers plusieurs villes du pays, un prolongement des manifestations risque sérieusement de déborder et de dégénérer au moindre faux pas des services de sécurité, sachant que la police marocaine n’est pas suffisamment formée pour gérer les situations de crise de façon démocratique. Les images qui circulent sur les réseaux sociaux et dans différents médias montrent clairement une propension chez les agents de l’ordre marocains à réprimer avec férocité tout mouvement de protestation, que ce soit sur le sol marocain ou dans les territoires sahraouis occupés. Par ailleurs, la menace islamiste étant plus que jamais réelle dans ce pays qui tente de cacher son «terrorisme» camouflé en «faits divers» –plusieurs cas d’assassinats d’étrangers ont été recensés, ainsi que des agressions commises par des extrémistes islamistes contre des femmes–, les réseaux dormants pourraient tirer profit de la situation pour passer à l’action et commettre des attentats. Les groupes terroristes marocains, liés aux trafiquants de drogue qui font la loi au Maroc, n’attendent que le moment de lancer des actions, et permettre à Daech de s’installer “durablement” dans un pays dépendant quasi-exclusivement des aides que lui fournissent les monarchies pétrolières, regroupées dans le Conseil de coopération du Golfe. La colère ne tombe pas et le régime marocain ne semble pas être en mesure de calmer les esprits, d’autant que l’affaire de Mohcine Fikri intervient au moment où de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer la caste au pouvoir, incarnée par la famille royale et sa clientèle composée de fidèles et d’anciens camarades de classe de Mohammed VI, qui a fait main basse sur les richesses du Maroc, et qui laisse dans une misère absolue la majorité du peuple marocain. Toutes les tentatives d’imposer le changement ont échoué à cause du soutien indéfectible de la France à la monarchie alaouite qu’elle entretient, et dont elle assure la pérennité pour, à la fois, sauvegarder les nombreux intérêts français dans cette ancienne colonie et lui conférer une certaine force pour servir de contrepoids à l’Algérie. La gravité de la situation dans un pays qui se prévaut d’une prétendue «stabilité» et qui n’arrête pas d’accuser notre pays de tous les maux jusqu’à l’inculpation d’un chanteur violeur, au secours duquel a volé le Roi, est jugée suffisamment dangereuse pour amener le porte-parole de Ban Ki-moon, Stéphane Dujarric, a indiqué que l’ONU suit la «situation de près» au Maroc, où une vague de contestations s’est propagée dans tout le pays après la mort tragique du vendeur de poisson. À une semaine de l’ouverture à Marrakech de la Conférence sur le climat, la COP-22, et à laquelle devrait prendre part le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, les autorités marocaines sont sous pression et tentent d’éteindre le feu qui couve dans tout le pays. Dujarric a rappelé à ce titre que la visite du chef de l’ONU au Maroc sera axée sur les activités de la COP-22, en indiquant que l’ONU annoncera, prochainement, les rencontres bilatérales entre Ban Ki-moon et les responsables marocains, prévues en marge de cette Conférence. Ces événements tombent d’autant plus mal pour le Maroc qui veut adhérer à l’UA , et tente de faire croire qu’il sera un «partenaire» économique fiable de pays africains, alors qu’il ne veut être que la tête de pont d’Israël et de puissants intérêts pour contrer la Chine. Qui plus le drame de El-Hoceïma ne peut faire oublier la féroce répression que vivent au quotidien les Sahraouis dans les villes sous occupation coloniale marocaine.
M. Bendib

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