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Marché à Blida : le dernier rush

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Ramadhan 2016 a tiré sa révérence avec toutes les bonnes et mauvaises actions qui l’ont accompagné, avec les nerfs à fleur de peau, la chaleur suffocante qui rend la bouche amère, les Taraouih et les mosquées pleines à craquer, avec aussi nos commerçants (pas tous heureusement) véreux et profiteurs qui nous font prendre des vessies pour des lanternes et qui ne se contentent jamais des 25% de bénéfice légal. Durant cette dernière semaine, les Algériens n’avaient qu’un souci en tête : ne pas se faire avoir durant les longues journées de l’Aïd auxquelles s’est accolée cette année la fête de l’Indépendance. Dès le matin, tous les magasins sont pris d’assaut, ceux de l’habillement par des myriades d’enfants accompagnés de leurs mères ou, rarement, de leurs pères, ceux de l’alimentation générale pour faire le plein de limonades et autres jus, le lait et quelques friandises, ceux spécialisés dans les produits de pâtisserie pour les gâteaux que les femmes se font un point d’honneur à préparer avec amour, mais avec beaucoup de m’as-tu-vu. Les marchés ne désemplissent pas non plus, les citoyens achetant toutes sortes de légumes et de fruits car, pensent-ils avec raison : « nous ne trouverons rien durant les quatre ou cinq jours que dureront les fêtes et même au-delà car les travailleurs ne reviennent pas rapidement du bled et les agriculteurs ne trouveront pas qui les remplacera ». Les boulangers affutent leurs fours et préparent beaucoup de pâtisseries, pas toujours bonnes mais qui se vendent très vite alors qu’il faut se lever tôt et être véhiculé pour pouvoir décrocher la timbale et ramener une dizaine de baguettes à la maison. Chez elles, les femmes ne savent plus où se diriger, vers le marché ou vers la cuisine où les attendent les mets à préparer et les gâteaux très attendus par les leurs. Bien entendu, les nerfs sont toujours à fleur de peau et les disputes sont fréquentes, pour des broutilles très souvent.

Les mosquées commencent à perdre peu à peu de leur attirance et nous pouvons maintenant y faire la prière sans être pressés et compressés par un nombre deux ou trois fois plus important que les capacités d’accueil.
Les couffins du Ramadhan ont été aussi distribués aussi bien aux pauvres démunis qu’à ceux aux bras longs (faut-il avoir les bras longs juste pour prendre un couffin du Ramadhan qui ne dépasse guère les 5000 DA). Pendant une dizaine de jours après les fêtes de l’Aïd, les algériens devront chercher longtemps leur sachet de lait ou leur baguette de pain car la plupart des commerces restent fermés alors que les administrations, surtout que nous sommes en plein été, ne marchent qu’au ralenti malgré les centaines de climatiseurs qui ont été installés pour les aider à travailler plus à l’aise.
Les politiques n’oublieront pas un instant les élections toutes proches et continueront leurs campagnes entamées depuis quelques mois.
Ils se feront voir moins rarement et n’omettront surtout pas de s’afficher avec les gens modestes, de les aider avec quelques milliers de dinars ou en leur promettant une vie meilleure, avec logement, salaire élevé et voiture. La vie continuera d’avancer, les gens de mourir, d’autres de se marier ou de naître dans la joie familiale et l’anonymat général, en espérant surtout que l’Algérie demeure debout malgré tout !

Les commerçants n’ont pas tous répondu à l’appel des autorités
Quelques jours avant l’Aïd et la fête de l’indépendance, la wilaya de Blida a mis au point un programme pour les commerces qui devront assurer la permanence durant ces fêtes qui ont duré cinq longs jours. Ainsi, 708 commerçants établis à travers toutes les communes de la wilaya ont été désignés pour assurer cette permanence et répondre à la demande des citoyens. Parmi ce nombre, nous trouvons 560 magasins d’alimentation générale et de fruits et légumes, 120 boulangeries, 4 minoteries, 2 laiteries, 2 unités de production d’eau minérale et 33 autres concernant les services, les distributeurs de lait et 2 marchés de gros.
Afin de contrôler si ces commerçants ont suivi les instructions de la wilaya, les services concernés ont désignés 60 agents qui auront pour tâche de sillonner toutes les régions de la wilaya et relever les infractions commises par les commerçants désignés. Si un nombre important d’entre eux ont répondu à l’appel des autorités, d’autrss ont gardé les rideaux baissés, bravant ainsi les sanctions dont ils sont passibles. Même ceux qui ont ouvert, il était plutôt difficile de trouver chez eux tout ce dont ont besoin les ménages car, disent-ils : « les grossistes ne nous ont rien livré durant ces journées et les clients ont tout raflé les derniers jours de Ramadhan ». Il faut dire aussi que les citoyens, à raison d’ailleurs, ont constitué des stocks de nourriture chez eux, augmentant ainsi la pression sur certains produits vitaux comme le pain, le lait et les légumes et permettant ainsi aux commerçants véreux d’augmenter leurs prix de manière éhontée.
La raison pour laquelle les citoyens ont constitué des stocks reviennent au manque de disponibilité durant les journées de fête, surtout les deux Aïds. Enfin, ceux qui ont répondu à l’appel des autorités ont quand même permis aux Algériens de passer un Aïd assez serein malgré la chaleur qui se fait sentir depuis jeudi.
Hadj Mansour

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