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MAKRI SE DÉFEND DE TOUT REPROCHE SUR SA RENCONTRE AVEC SAÏD BOUTEFLIKA : «Juger la bande est l’un des slogans revendiqué par le peuple»

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«H’na ma3andnach fi karchna t’ben ! », (Nous n’avons rien à se reprocher !), a répliqué Abderrazak Makri, hier, à une question lors du Forum du quotidien El-Moudjahid. Une question notamment pour savoir s’il doit s’inquiéter de l’enquête ouverte par le tribunal militaire de Blida, à l’encontre de Saïd Bouteflika et des généraux Toufik et Tartag. D’emblée, le président du MSP reconnaît avoir rencontré le frère de l’ex-Président. Makri, qui a révisé ses déclarations sur l’incarcération de Louisa Hanoune, a appelé l’Institution militaire à «faire des concessions» et à «aider à faire démissionner» le chef de l’État, Abdelkader Bensalah, comme elle «a fait avec le président Bouteflika», afin de solutionner la crise. Interrogé sur l’arrestation et l’emprisonnement du conseiller de l’ex-président Bouteflika, son frère Saïd, et les deux généraux des services de renseignements, Mohamed Médiène dit Toufik et Bachir Tartag, mais aussi la SG du PT, Louisa Hanoune, le président du MSP pense que «c’est tout à fait normal, vu les accusations portées à leur encontre [les trois premiers] ». « Nous avons tous entendu les accusations directes et claires contre Saïd Bouteflika, Toufik et Tartag, et nous étions même étonné comment de telles accusations sont émises par le chef de l’état-major à travers la télévision alors que ces personnes ne sont pas encore interpellées».
Et à Makri de poursuivre que «les accusations adressées par l’Institution militaire à leur encontre sont flagrantes». Toutefois, Makri a révisé ses déclarations quant à sa première réaction sur l’incarcération de Louisa Hanoune. « Nous n’avons pas entendu l’Institution militaire accusant Hanoune de commettre de tels actes», a répondu Makri, faisant référence aux charges d’«atteintes à l’autorité de l’Armée» et «complot contre l’autorité de l’État». «En tant que président d’un parti politique je ne saurais accepter le fait qu’un autre chef de parti soit jeté en prison pour ses opinions et positions politiques. C’est vrai que nous sommes en profondes divergences avec Louisa Hanoune et qu’on a eu beaucoup de problèmes avec son parti, mais je suis un homme démocrate et j’ai le devoir de défendre les libertés des autres partenaires politiques», a-t-il commenté. «Si Hanoune est impliquée dans une affaire, l’Institution militaire doit alors clarifier ses accusations. Ce n’est pas une simple affaire que d’incarcérer un chef d’un parti politique», a-t-il dénoncé. Invité à donner son avis sur sa probable interpellation par le même tribunal militaire étant donné qu’il avait lui-même avoué avoir rencontré Saïd Bouteflika, cette question a fait bondir Makri de sa chaise. «H’na ma3andnach t’ben fi karchna !», (Nous n’avons rien à se reprocher !), s’est-il défendu sur un ton de colère. Il défiera ensuite  «quiconque qui détient une information compromettante sur nous, qu’il la dépose auprès de la justice», poursuivant «nous avons la tête haute, nos projets sont clairs».
Auparavant, Makri a apporté des éléments nouveaux sur ses rencontres avec Saïd Bouteflika, pointé aujourd’hui comme «la tête pensante des forces extraconstitutionnelles». « Quand nous sommes allés à la rencontre du président Abdelaziz Bouteflika au Palais de la République (Sic) pour lui remettre notre initiative de “consensus national” dont nous détenons un reçu sur la date et l’heure de son dépôt, la Présidence de la République nous a répondu en nous envoyant dans un premier temps Tayeb Louh puis Abdelkader Messahel et ensuite Saïd Bouteflika en sa qualité de conseiller du président», a-t-il révélé.
Expliquant que son initiative «prônait un dialogue pouvoir – opposition», Makri a noté que «les consultations se sont déroulées d’une manière ouverte». «Durant les consultations, nous avons mis des conditions claires : aucun accord ne pourrait être convenu sans une connaissance préalable de l’Institution militaire. J’ai aussi exigé à trois reprises la rencontre de Gaïd Salah et de s’assurer, directement de lui, s’il a accepté», a-t-il expliqué. «Nous avons demandé une rencontre avec l’Institution militaire par l’intermédiaire de l’Institution de la Présidence», a-t-il clarifié, soulignant «nous ne voulions pas s’inscrire dans une lutte des clans, mais dans un projet rassembleur des Algériens».
Le chef du MSP a exprimé par contre un soutien franc aux enquêtes touchant des hommes politiques et économiques pour des faits de corruption, se disant «ne pas croire qu’il s’agit de règlement de comptes » car « juger la bande a été l’un des slogans revendiqué par le mouvement populaire». «Nous saluons tous ceux qui ont contribué à faire tomber la bande, mais j’insiste que cela ne doit pas se faire au dépens de la démocratie et la transition démocratique dans le pays», a-t-il indiqué.
Sur un autre plan, le leader du MSP a fait savoir que son parti ne prendra pas part à la prochaine élection présidentielle du 4 juillet, car «je doute qu’il y ait encore un seul algérien qui y croit». «Ceux qui s’accrochent aux élections du 4 juillet veulent mener le pays à la dérive», a-t-il estimé.
Hamid Mecheri

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