Accueil ACTUALITÉ Maintien de la grève du tramway d’Alger : Les travailleurs défient leur...

Maintien de la grève du tramway d’Alger : Les travailleurs défient leur administration

0

Contrairement à ce qui a été annoncé par la société d’exploitation des tramways (Setram), la grève des employés du tramway d’Alger s’est poursuivie hier, pour son huitième jour, faute de moyens à arriver à un accord entre les grévistes et l’administration.

Alors que la Setram a annoncé, par le biais d’un communiqué de presse, le retour à la normale au cours de la journée d’hier, les usagers ont été surpris que le service minimum soit toujours de mise.
C’est une véritable bataille médiatique enclenchée par les deux parties qui tentent, chacune pour sa part, de gagner le soutien de l’opinion publique. En effet, lors de notre déplacement à la station Les Fusillés à Ruisseau, une foule indienne s’est formée dans l’espoir de s’embarquer à bord du tramway, et ce, malgré les assurances de la Setram qui a annoncé que le trafic sur la ligne du tramway d’Alger allait reprendre mardi 18 octobre (hier, Ndlr). D’ailleurs, dans ledit communiqué, il est clairement mentionné que l’exploitation du tramway d’Alger « se fera de 06h00 à 21h30 sur toute la ligne ». Mais ce n’est que vers les coups de 12h 45, que les usagers de la station ont pu enfin respirer. En effet, après plus de deux heures d’attente, et sans avoir des informations précises, ces derniers se sont bousculés sur les wagons du tramway venu assurer la liaison. Les contrôleurs ne savaient à quel Saint se vouer afin de répondre aux questions des voyageurs qui tentent de connaître les nouveaux horaires. Seule une phrase revenait sur nos oreilles : «Pour le moment on ne sait rien » ! Côté négociations entre la direction et les dérayeurs, celles-ci semblent au point mort. Hélas, aucune solution concrète ne se profile à l’horizon, essentiellement, avec ces annonces contradictoires qui ne font que moisir le conflit. Ainsi, la grève, entamée il y plus d’une semaine, n’est pas près de connaître son épilogue. S’agissant de la colère des usagers, celle-ci s’amplifie de jour en jour.
Tous les voyageurs du tramway rencontrés au niveau de la station Les Fusillés étaient unanimes à déplorer la situation. D’ailleurs, ils s’interrogent sur les raisons de la poursuite du conflit. Pour eux, l’aggravation de la situation est dû à l’entêtement de l’administration de la Setram à ne pas dialoguer. Pis encore, certains accusent les deux camps de privilégier leurs intérêts au détriment des citoyens. Pour rappel, le P-DG de Setram avait indiqué que l’arrêt de travail coûte plus de 2 millions de dinars par jour à l’Entreprise du métro d’Alger, sans compter les frais et les moyens de substitution mobilisés à chaque grève et à chaque panne. La direction a tenu, depuis jeudi dernier, à assurer un service minimum, en plus des bus de l’Etusa qui occupent les rails. Mais les usagers se plaignent du non-respect et du manque d’information au sujet de ce service.
La plateforme de revendications des travailleurs de la Setram contient plusieurs points. Outre l’application de la convention collective, les grévistes revendiquent un réaménagement du volume horaire de travail, la mise en place d’une grille des salaires, un plan de sécurité, en particulier pour les caissiers et conducteurs qui font l’objet d’agressions de la part des usagers. En attendant de trouver un terrain d’entente, le citoyen doit payer les pots cassés de ce mouvement de protestation, qui vient lui compliquer les déplacements dans la capitale.
Lamia Boufassa

Article précédentRégularisation de constructions non conformes : Plus de 700.000 dossiers de mise en conformité déposés
Article suivantTirage au sort aujourd’hui de la CAN-2017 : Les Verts retiennent leur souffle