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LUTTE CONTRE LE PHÉNOMÈNE DE LA HARGA : Le ministère de l’Intérieur plaide pour une approche «globale »

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Alors que les recommandations du Forum national sur le phénomène de l’émigration clandestine par la mer (harga) viennent d’être dévoilées, le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du Territoire a annoncé la mise en place d’un mécanisme intersectoriel pour veiller à l’application sur terrain de celles-ci. Également, le ministère a affirmé que la lutte contre l’émigration clandestine doit faire l’objet d’une approche globale puisque le phénomène est « très complexe ». Intervenant, hier, au forum d’El Moudjahid, le conseiller du ministre de l’Intérieur chargé des études et synthèses, Abdelkader Zerg Erras a affirmé
qu’ « un mécanisme intersectoriel sera mis en place pour veiller à l’application de ces recommandations sur le terrain et à leur évaluation» précisant que ces «recommandations nécessiteront des années pour leur mise en œuvre». «Cela prendra peut-être cinq ans, mais le plus important est de s’attaquer aux actions prioritaires qui peuvent être traitées au niveau local, tandis que certaines actions nécessitent l’aval du gouvernement », a expliqué Zerg Erras. Tout en soulignant que le traitement de ce fléau nécessite une « approche globale», le conseiller de Nourredine Bedoui a affirmé que « l’approche économique ou sécuritaire ne peut pas à elle seule, régler le problème». Autrement, la vision doit concerner l’ensemble des acteurs politiques, les pouvoirs publics, les économistes et la société civile…. ect. En ce sens, l’hôte du Forum EL Moudjahid a précisé que «toute la société est concernée; puisque protéger le jeune algérien est la responsabilité de tous». Justement, en parlant de protection, l’intervenant a indiqué qu’il «faut réunir toutes les conditions pour éliminer toutes les causes pouvant amener le jeune à commettre cet acte extrême». Par ailleurs, le responsable a assuré que ce Forum a été une occasion pour briser les « tabous » qui entravaient le traitement approfondi du phénomène de la harga. Ceci a permis de «valoriser la confiance en l’importance du travail collectif qui bat en brèche tous les sous-entendus et les hypothèses». Affirmant que les services du ministère de l’Intérieur étaient « très conscients de l’importance de l’action commune pour le règlement des problèmes dans le cadre du dialogue et de la concertation », le responsable a, en sus, appelé à «la préservation et à la consolidation des acquis» et à «l’amélioration des modes de leur exploitation selon une vision d’ouverture, de concertation et de proximité». Pour sa part, Noureddine Ben Braham, président de l’Association Adwaa Rights, a appelé à réviser la loi sur les associations afin de permettre à la société civile d’agir plus efficacement contre le phénomène, tout en créant une nouvelle dynamique. «Le Forum a permis de faire la lumière sur l’hémorragie de la ressource humaine algérienne», a-t-il dit. Face à cette problématique, il a indiqué que «les associations doivent être préparées pour aider les jeunes à trouver leur voie». «Il faut que la société civile se prépare pour un partenariat solide avec les autorités», a-t-il préconisé. Cependant, il a tenu à rappeler qu’il est nécessaire de «s’attaquer aux causes». Pour Ben Braham, la question, qui mérite d’être posée, est de savoir si le marché du travail est prêt à répondre aux besoins des 9 millions d’élèves, 1.7 million d’étudiants et 1,5 million de jeunes qui suivent des formations. Pour l’intervenant, le plus important est d’arriver à «reconquérir la confiance du jeune algérien ». Néanmoins, le président de l’association a alerté contre la « main étrangère » qui veut puiser dans les ressources humaines algériennes.
Lamia Boufassa

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