L’immunothérapie (dernier traitement anti-cancer mis au point) sera introduite prochainement dans la liste des traitements anti-cancer appliqués en Algérie et les malades en bénéficieront gratuitement.
C’est ce qu’a annoncé le chef de service Oncologie de l’hôpital de Rouiba, le Pr Hassan Mahfouf, en marge du premier Salon national de sensibilisation sur la lutte anti-cancer organisé au Palais des expositions, à Alger. Selon lui, ce type de traitement a prouvé son efficacité dans les pays qui l’ont déjà utilisé. Mahfouf a précisé, à ce titre, que le malade algérien bénéficie aujourd’hui des mêmes traitements utilisés dans les pays développés. Le cancer est à l’origine de 12 % des décès enregistrés en Algérie, a déclaré pour sa part, le chef de service Oncologie au CHU de Béni Messous, le Pr Mohamed Oukal, en mettant l’accent sur la prévention qu’il a qualifiée de meilleur moyen pour gagner la bataille contre cette maladie. La prise en charge du cancer dès les premiers stades réduit les coûts de traitement et contribue à l’amélioration de la santé du malade, a estimé le spécialiste, qui rappelle que la maladie nécessite un accompagnement social et psychologique du malade quand elle est à des niveaux avancés. Il a cité les traitements appliqués en Algérie à commencer par la chimiothérapie, en passant par la radiothérapie, l’hormonothérapie et enfin l’immunothérapie. L’immunothérapie est un traitement qui consiste à administrer des substances qui vont stimuler les défenses immunitaires de l’organisme afin de lutter contre différentes maladies, en particulier certains cancers. Les premiers essais d’immunothérapie remontent aux années 1970, elle a commencé à utilisercomme traitement au cancer à partir de 2010. En 2013, la célèbre revue américaine Science avait placé l’immunothérapie contre le cancer en tête de son palmarès des avancées scientifiques majeures de l’année.
L’apport des laboratoires Roche
Le ministère de la Santé de la Population et de la Réforme hospitalière et les laboratoires suisses Roche ont signé, en marge de la manifestation, un accord en vertu duquel cet établissement accompagnera le ministère pour la concrétisation du plan anti-cancer dans ces volets prévention et sensibilisation.Le président de la commission de suivi du plan anti-cancer le Pr Jean Paul Gringaud est revenu, à cette occasion, sur les nouveautés introduites par ce plan notamment l’évaluation trimestrielle et la formation. Pour assurer la réussite de sa mise en œuvre, Gringaud a proposé de consolider la coordination entre les structures de santé et l’administration centrale, en préconisant un deuxième plan pour compléter l’actuel en vue d’une meilleure prise en charge de cette maladie. La lutte contre le cancer concerne plusieurs autres secteurs. à cet égard, les ministres de l’Enseignement supérieur, de la Communication, de l’éducation nationale, de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication ont affirmé « leur engagements et la disponibilité de leurs départements ministériels à lutter contre le cancer ». Cela se traduira par diverses actions en inscription de la lutte contre le cancer en post-graduation au titre des programmes des facultés de médecine, la sensibilisation à cette maladie via tous les médias nationaux publics et privés, une bonne éducation aux nouvelles générations et enfin la connexion des services d’Imageries des hôpitaux via les technologies modernes, pour assurer une lecture à distance des résultats médicaux.
Pour rappel, l’Algérie est considérée comme un « exemple de bonne pratique » en matière de lutte contre la maladie du cancer, selon la directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique, Mme Matshidiso Moeti.Dans un message adressé dans le cadre du Salon national de l’information cancer, coïncidant avec la Journée mondiale de lutte contre la maladie, Mme Moeti a salué « l’engagement politique » qui s’est traduit sur le terrain par des « actions et des réalisations concrètes », en citant en priorité, le plan national cancer (2015-2016) élaboré sous l’impulsion du président de la République, Abdelaziz Bouteflika.Elle a également a appelé, par la même occasion, les gouvernements en vue d’intensifier leurs efforts à travers des mesures « concrètes » pour réduire les décès prématurés dus au cancer et améliorer la qualité du cadre de vie, ainsi que le taux de survie des patients. à cet effet, elle a réaffirmé l’engagement de l’OMS à coopérer avec les partenaires au développement afin de fournir un « appui technique » aux pays de la région, leur permettant de faire face à la morbidité croissante due au cancer.
L. Azizi et Aps
