Los Angeles a enfin un musée entièrement consacré au cinéma qui a fait sa renommée, et il était plus que temps, a lancé Tom Hanks mardi en accueillant la presse pour une découverte du musée des Oscars, avant son ouverture la semaine prochaine.
La ville a beau accueillir les studios d’Hollywood et compter des dizaines de musées sur différents sujets, des sciences naturelles aux selfies, elle n’en avait jusqu’à présent aucun consacré au septième art. Après des décennies d’atermoiements, le musée des Oscars ouvre au public le 30 septembre. «C’est important pour Los Angeles d’avoir un musée du film», insiste Tom Hanks, membre du conseil d’administration du musée et lui-même titulaire de deux Oscars. «Nous savons tous que des films sont faits partout dans le monde, et ils sont formidables. Il y a d’autres villes avec des musées du cinéma. Mais, avec tout le respect que je leur dois, ce musée créé à Los Angeles par l’Académie des Oscars doit vraiment être le Parthénon du genre», a-t-il estimé. Le musée, situé dans l’ouest de la ville, sera le plus grand musée consacré au cinéma en Amérique du Nord. Il a vu le jour grâce à quelque 390 millions de dollars donnés par des institutions hollywoodiennes comme Disney, Warner ou Netflix, et a été conçu par le célèbre architecte Renzo Piano, qui a notamment contribué au Centre Pompidou à Paris. C’est un ancien grand magasin datant des années 1930 qu’il a converti pour accueillir les principales galeries du musée. Il y a adjoint une sphère métallique abritant le cinéma David Geffen et ses 1.000 places, qui semble planer au-dessus de la cour du musée.
Zeppelin
«N’appelez pas ça l’Etoile noire!», a plaisanté Renzo Piano, en allusion aux films de l’univers de Star Wars. «Appelez-là un zeppelin. Un zeppelin pour vous emmener dans un autre monde», a ajouté l’architecte de 84 ans. Le musée présente au visiteur un large tour d’horizon du cinéma mondial, depuis ses balbutiements à la fin du 19e siècle jusqu’à nos jours.
Parmi les trésors emblématiques qui y sont exposés, figurent les costumes de Dracula, un orque du «Seigneur des Anneaux», l’amphibien de «La Forme de l’Eau» et les légendaires droïdes de Star Wars, C-3PO et R2-D2. On trouve aussi des pièces plus anciennes, comme la luge «Rosebud» du film «Citizen Kane», considéré comme l’un des plus grands chefs d’œuvre du cinéma. Seules trois luges avaient été construites pour les besoins du tournage. Le réalisateur Orson Welles n’était pas satisfait de la première prise dans laquelle la luge se consume dans la chaudière et a voulu recommencer cette scène, qui clôture le film.
Seul le troisième exemplaire a donc survécu. L’espace réservé aux expositions temporaires va ouvrir avec des œuvres du roi des films d’animation japonais, Hayao Miyazaki, dont un «tunnel d’arbres» inspiré par son classique «Mon voisin Totoro» et menant le visiteur vers des châteaux volants et autres esquisses préparatoires.
«Nous voulons faire connaître à travers nos galeries la diversité des histoires internationales de la création cinématographique», a déclaré à l’AFP le directeur du musée, Bill Kramer.