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L’ONU sommée de mener une enquête sur deux cargaisons d’armes saisies à Tripoli : À qui profite le maintien à du chaos et de la violence en Libye ?

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Alors que le Conseil de sécurité avait imposé un embargo en 2011, sur la vente des armes et la fourniture d’armes en Libye, jeudi dernier, la Mission d’appui des Nations unies (ONU) annonce qu’un groupe d’experts s’apprête à enquêter sur deux cargaisons d’armes arrivées et saisies en Libye, en provenance de Turquie.

Les services de douane libyens, à Tripoli, ont fait état jeudi dernier, de la saisie de deux conteneurs d’armes dans le port d’Al-Khoms, sans donner plus de détails sur le contenu des cargaisons ni sur la date de la saisie, dans son communiqué, rendu public, jeudi dernier. La veille, l’Armée libyenne a demandé, aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU «l’ouverture immédiate d’une enquête sur les deux livraisons d’armes saisies, en provenance de Turquie», en apportant plus de précisions sur le contenu de ces cargaisons, dans son communiqué.
Il est indiqué, en effet, que dans les deux conteneurs saisis il y a, «plus de 4,2 millions de balles, soit une quantité suffisante pour tuer
80 % de la population libyenne», est-il précisé ainsi que, poursuit la même source, «des pistolets, des fusils et leurs accessoires, notamment des silencieux généralement utilisés» est-il indiqué «pour perpétrer des assassinats» avertit l’Armée libyenne. De son côté le gouvernement d’union nationale a annoncé l’ouverture d’une enquête sur ces deux cargaisons, indiquant que «le Premier ministre Fayez Serraj a ordonné, aux agences de sécurité concernées, d’ouvrir une enquête approfondie sur les deux cargaisons d’armes et de munitions saisies au port de Khoms» indique un communiqué. Aussi, le chef de l’exécutif, Fayez Serraj, a demandé à son ministère des Affaires étrangères de «contacter les autorités turques» pour avoir plus d’éléments et de clarifications sur cette affaire, qui a suscité des inquiétudes chez les libyens. Devenu, depuis la crise qui l’a secouée, en 2011, qui s’est vite transformée en conflit armé, précipitant l’intervention de l’Otan, dans ce pays. L’effondrement des institutions en Libye, a intensifié la spirale de la violence et du chaos, situation qui perdure, depuis plus de sept ans et profite aux groupes terroristes et aux réseaux de trafics de tous genres, dont le crime organisé et le trafic d’armes à ciel ouvert. Cette affaire de saisie de cargaisons chargées d’armes sur laquelle des experts de l’ONU vont enquêter, outre qu’elle viole la décision du Conseil de sécurité sur l’embargo de vente et fourniture des armes en Libye, porte atteinte au processus, en cours de l’émissaire de l’ONU pour la Libye, visant à tenir une conférence nationale inter-libyenne et en Libye, les premières semaines de l’année 2019, en prévision des élections dans ce pays qui, elles, sont prévues au printemps prochain. Pour des observateurs qui ont profité et continueront de le faire, du chaos et de l’instabilité en Libye s’emploie, par divers moyens à maintenir cette situation chaotique, notamment, par des acteurs étrangers à cette région de l’Afrique, en alimentant les divergences entre les acteurs politiques, pour qu’ils ne puissent pas renouer avec la vie politico-institutionnelle. Alors que la Libye est, depuis plus de sept ans, un marché d’armes à ciel ouvert, les réseaux maffieux, sur fond de la course d’acteurs internationaux dans leurs batailles et guerres géopolitiques et géostratégiques, réussissent à atteindre le port d’Al-Khoms, après une traversée en mer, en provenance de Turquie, selon les déclarations précitées. Alors que le retour des terroristes étrangers, après leur défaite en Syrie et en Irak, à leurs pays d’origine ou vers d’autres zones de conflits, ou bien, là où il y a des situations de chaos, comme en Libye, des observateurs s’interrogent sur les objectifs visées par l’envoi de cette cargaison d’armes, en Libye, alors que celle-ci est sous embargo, comme indiqué plus haut. Il est à rappeler que ces deux conteneurs saisis n’ont pas manqué de rappeler aux libyens, des livraisons d’armes, qui ont atterri chez eux dès l’éclatement du conflit armé, dans leur pays, transportés par des bateaux en provenance du Qatar, d’Émirats arabes unis et de Turquie outre les armes envoyées par la France, via ses raids militaires sur la Libye, lors de l’intervention de l’Otan, dans ce pays.
Karima Bennour

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