Le peu d’enthousiasme des partis de l’allégeance et de l’opposition à l’initiative de «Consensus national» et la contre-initiative lancée récemment par le duo FLN et RND provoquent dans les rangs du MSP colère et consternation
Et une interrogation : Abderrezak Makri n’est-il pas en train de se livrer à un véritable coup de force invisible, au détriment de l’opposition, pour le retour de son parti au Gouvernement ? Ce retour est-il possible sans une couverture des deux partis au gouvernement, FLN et RND ? Non, sans doute. D’où ce sentiment de ressentiment et de mécontentement de Makri que l’échec de son initiative fait plus les affaires des laïcs. Un terme qui veut dire, selon lui, les autres partis en dehors de courant islamiste. Dans un post publié sur sa page sur les réseaux sociaux, le président du MSP a accusé les « laïcs » de chercher à court-circuiter l’initiative afin de « l’écarter du pouvoir », car ils « ne veulent pas voir les islamistes au pouvoir, même pas pour une simple figuration ». Makri a réagi pour dénoncer « un harcèlement médiatique» suite à des articles de presse interprétant des anciens propos de lui sur les évènements et protestations de la population de Ouargla et Djelfa comme une réponse au Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qu’il a rencontré la veille pour discuter de son initiative politique. « Ce “harcèlement” n’altérera en rien de l’image du MSP. Le parti a son plan et est largement capable de protéger sa vision politique.
Le MSP rencontrera qui il veut et critiquera aussi qui il veut », a-t-il indiqué. Makri a prévenu les « laïcs qui ont peur de voir un rapprochement du MSP au pouvoir », qu’il accuse également de se dresser pour avorter les projets de sa formation politique. « Le MSP peut influer, même en étant à l’opposition, sur le pouvoir et il est capable de détruire les vélleités d’invasion civilisationnelle en se dressant contre les injustices, la corruption et l’échec même en dehors du pouvoir… c’est comme que raisonnent les laïcs et ceux qui les incitent à faire revenir le MSP au gouvernement, mais uniquement pour de la figuration, quand ils constatent son déploiement dans la société », a-t-il critiqué. Dans la foulée de ses critiques, Makri laisse aller aux véritables enjeux, qui motivent vraiment sa formation. « Oui, il se peut que nous retournions au gouvernement si nous arrivions à remporter des élections, ou dans le cadre d’un véritable partenariat politique et un consensus national pour sortir le pays de l’impasse et de la crise », a-t-il ajouté.
Hamid Mecheri
