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L’informel et le e-commerce

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Sur près de 2 millions et demi d’opérateurs économiques inscrit au registre de commerce, plus d’un million d’entre eux activent dans le commerce de détail. En termes de pourcentage, ces derniers représentent 42% des inscrits. Un nombre important comparé à celui des opérateurs du commerce en gros qui ne représente que 4,45%. Ce sont les chiffres communiqués, jeudi dernier, par la ministre du Commerce intérieur, Amel Abdellatif, à l’occasion des travaux de la première session ordinaire du Conseil national de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Une session placée sous le thème « Le commerce électronique, enjeu de l’économie numérique ». Première traduction, les détaillants en alimentation générale n’ont plus d’intermédiaires. Ils sont directement approvisionnés par les producteurs. Ce n’est pas le cas pour tous.  Les grossistes en fruits et légumes gardent leurs places fortes. L’impact sur les prix, lié à ce maillon de la chaîne est évident. Si les industriels ont préféré avoir leur propre flotte de camions pour distribuer leurs productions, ce n’est pas le cas des agriculteurs dont la gestion est souvent rudimentaire. Ce qui rend le marché des fruits et légumes plus difficile à contrôler et donc à réguler. Ce qui explique, également, la présence parasitaire de l’informel dans ce segment. Par la présence des intermédiaires et les transactions opaques. D’où le processus de numérisation du secteur en cours depuis la nomination du ministre, Yacine Mahdi Oualid, qui a mis le cap, en premier lieu, sur la réforme du système de collecte de données. Sans attendre, il a appelé à utiliser les technologies numériques pour le suivi des données liées, entre autres, aux prix. Au-delà des fruits et légumes, plusieurs autres produits, proposés à la vente sur les réseaux sociaux, échappent de ce fait à tout contrôle. En termes de qualité et de protection des consommateurs. Tout comme ils échappent au fisc. Sans adresse connue, ils proposent la livraison à domicile. Et le paiement cash. Sans factures. Vous l’avez compris, Le marché informel tente de se reproduire sur la toile. Pour l’heure cela va des produits de bouche jusqu’à la quincaillerie en passant par l’habillement, la vente de biens immobiliers ainsi qu’une « marchandisation » de la médecine que le conseil régional de l’ordre des médecins de Blida ne cesse de dénoncer. Un « hypermarché » virtuel tente de remplacer l’ancien marché noir paralysé par plusieurs mesures dont la dernière est l’impossible alimentation des comptes bancaires en cash. Mme Abdellatif a décidé de « renforcer le cadre juridique et réglementaire du e-commerce et de promouvoir les moyens de paiement électronique, afin de garantir la protection du consommateur, de consacrer la concurrence loyale et de contribuer à la lutte contre les pratiques illégales dans le cyberespace ». Pour bloquer l’informel qui, traqué dans l’économie traditionnelle, tente de se déplacer vers le e-commerce. L’essentiel est de le prendre de vitesse. Avant son enracinement dans la toile !

Zouhir Mebarki

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