Ce fut une scène insolite, quand jeudi dernier, un citoyen ayant introduit dans l’un des DAB, à El-Khroub, sa carte de crédit pour retirer quelques billets, n’ayant pas supporté «l’affront» du crédit insuffisant ou inexistant, tout de go cracha sur l’écran de l’appareil devant d’autres usagers qui attendaient leur tour…
Médusés, l’un d’eux tenta de le rappeler à l’ordre, mais ce citoyen, sans l’intervention des accompagnateurs du dit «incivique» aurait passé de mauvais moments… De l’incivisme sans plus qui semble régner en maître en toute circonstance et en tout lieu, et a fini par condamner l’hygiène à l’exil au sein de la ville des Ponts, qui, autrefois brillait de mille éclats, et était l’une des plus jolies villes du pays. Aujourd’hui, à l’instar de beaucoup d’autres villes du territoire national, Constantine ressemble plutôt à une décharge à ciel ouvert où les immondices s’entassent à chaque coin de rue. Constantine, dans un passé récent était enviée de par sa propreté, ses espaces verts et tout en fleurs qui embellissaient l’environnement par ses couleurs et faisaient d’elle une des plus jolies cités du territoire national. Aujourd’hui, l’image d’antan a cédé la place à un décor des plus noirs, la ville des Ponts, ressemble plutôt à une décharge à ciel ouvert où les immondices s’entassent à chaque coin de rue et seul le centre-ville semble être épargné par ces dépotoirs d’ordures qui ont fini par faire disparaître les trottoirs de certaines rues. Ce phénomène de jet anarchique d’ordures prend de l’ampleur et se généralise au sein des centres urbains dont les aires de jeux se sont transformées en décharge publique. Certains citoyens ne se gênent plus de déverser les ordures sur la voie publique à tout moment de la journée, les jettent carrément des balcons sans la moindre inquiétude et le moindre respect pour autrui. Un citoyen de la cité « Ciloc » estime pour sa part que ce qui se passe est inadmissible et que des gens continuent de salir l’environnement sans vergogne, et il se trouve que l’espace derrière les cinq immeubles de la cité est jonché par les ordures qui s’empilent depuis des mois et les odeurs nauséabondes se dégagent de ce lieu infesté par les rats et les chiens errants. La majorité des cités de la ville sont encerclées par les saletés et certaines vont finir par être ensevelies sous les immondices de toute nature, le manque flagrant d’hygiène mais surtout l’absence de toute civilité citoyenne relègue Constantine à la tête des villes sales du pays. La déplorable image se constate davantage au sein du marché public de la ville où les ordures concurrencent les fruits et légumes entreposés sur les étals, et le constat est des plus déplorables. Ce déficit en matière d’hygiène expose également le citoyen à un problème plus grave, à, savoir le risque de maladies qui peuvent se contracter à l’exemple de ceux que l’on cherche à éradiquer à travers la planète, et qui ne sévissent uniquement qu’en Afrique, telle que le choléra, la fièvre typhoïde, et sans compter les intoxications alimentaires dont la fréquence s’élève dramatiquement depuis un certain temps en Algérie et surtout en été. Ces infections révolues ailleurs, sont la résultante directe d’un environnement malsain qui favorise leur développement et leur propagation au sein de la société qui malheureusement ne lève pas le petit doigt pour les combattre. L’investissement dans des batailles de longue haleine avec l’implication de tous est d’une nécessité absolue pour mettre un terme aux ordures qui nous menacent de partout, le salut demeure l’application des règles d’hygiène qui doivent primer en tout lieu et en toute circonstance, l’incivisme des citoyens doit cesser afin de céder la place à de nouveaux réflexes de salubrité pour préserver notre environnement immédiat. Les services d’assainissement de la commune, à eux seuls ne peuvent créer le miracle d’une ville propre, tous les citoyens de la ville doivent leur emboiter le pas. Alors à quand ce déclic salvateur pour que la ville des Ponts soit la véritable «reine» de l’Est algérien ?
Mâalem Abdelyakine