On est arrivés, ce samedi 9 mai 2015, à 9 heures au port de Benisaf. L’ambiance générale avait l’air d’une rencontre festive alors qu’on devait rencontrer des équipes bien armées et prêtes à la plongée sous-marine pour débarrasser le bassin d’accostage et le port de pêche des détritus et des déchets de tous genres qui sont au fond. L’on s’autorise à dire « ambiance festive » car ceux parmi les secteurs venus participer à l’opération «Ports et barrages bleus» y ont pris part par des expositions de la situation qui prévaut dans leurs départements respectifs.
Et ce qui est navrant de constater par-dessus le marché est le fait de voir les mêmes affiches qui sont placardées et devant lesquelles les autorités de la wilaya s’arrêtent pour écouter les mêmes explications. Ceux parmi les invités qui étaient à nos côtés avaient commencé à parler de l’événement sous le même angle d’attaque car ils espéraient voir des grues, des embarcations équipées et des hommes-grenouilles sur le terrain. A l’arrivée du wali et du P/APW, deux embarcations semi-rigides de la Protection civile ont commencé à se diriger vers les déchets en suspension (bouteilles en plastique, chiffons, cordes, bois) pour les ramasser. Pour les professionnels, il y a lieu de penser à draguer le fond qui est pollué. Selon Kribi, un membre du bureau de la Chambre de la pêche et d’aquaculture, jadis le port de Benisaf était une infrastructure mixte destinée au commerce et à la pêche, il avait sa propre drague et le problème de l’ensablement de la passe du port est récurrent ces derniers temps. D’après lui, il est temps de mener la réflexion sur la possibilité d’acquérir une drague pour les deux ports. Interrogé à ce titre, Kacher Mohamed, le représentant du ministère de la Pêche, venu superviser l’opération « Ports et barrages bleus » les infrastructures portuaires relèvent du ministère des Transports. Et si une telle question doit être prise en charge c’est à ce département ministériel qu’il faut s’adresser. Le P/APW, Ahmed Belgharès, contacté par nos soins est revenu sur la proposition de créer une entreprise de gestion des ports de pêche (EGPP) propre à Aïn Témouchent qui disposent de deux infrastructures, celle de Benisaf est rattachée à EGPP-Ghazaouet et, celle de Bouzedjar relève de l’EGPP-Oran. Les deux walis ayant été à la tête de la wilaya d’Aïn Témouchent, les élus des deux Chambres et l’ex-APW avaient initié des propositions dans ce sens et des assurances leur auraient été données en haut lieu, selon toute vraisemblance. Le représentant de l’EGPP-Ghazaouet, en l’occurrence Soufi Mohamed, estime que les travaux de curage et de dépollution du port de Benisaf est une opération de longue haleine qui est continue et prise en charge par l’entreprise. Néanmoins, dit-il, la journée « Ports et barrages bleus» est une opération de sensibilisation des gens de mer et des populations sur la nécessité de ne pas salir les infrastructures portuaires et de se comporter en tant qu’entités utilisatrices qui contribuer à la propreté des quais, des bassins d’accostage. Selon lui, «l’EGPP- Ghazaouet avait, depuis l’avènement de la 2e édition, dégagé 42 tonnes de déchets ferreux, une quantité qui est livrée, au titre d’une convention, à l’entreprise étatique ERO-d’Oran et 150 tonnes de déchets biodégradables cédées au centre d’enfouissement technique d’Aïn Témouchent. S’agissant des déchets solides, ils sont transportés aux décharges communales dans le cadre d’une convention signée avec les collectivités locales. Ces dernières étaient présentes sur les lieux. Et selon le maire, la commune a mis à la disposition des organisateurs des moyens humains et matériels dont elle dispose pour réussir l’opération « Ports et barrages bleus » Rencontré sur les lieux, un patron de pêche avait souligné que ses pairs et lui avaient participé au financement de cette opération, sans trop donner de détails.
B. Belhadri
