Accueil ACTUALITÉ Libye : Vers la désignation d’un émissaire politique et d’un coordinateur 

Libye : Vers la désignation d’un émissaire politique et d’un coordinateur 

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Alors que le processus vers la mise en marche de la dynamique politique inter-libyenne a franchi bien des étapes, enregistrant des avancées notables, notamment celle tenue à Montreux (Suisse), entre les membres des 5+5 issus de la Conférence de Berlin, le Conseil de sécurité s’apprête à se réunir pour le renouvellement du Mandat de la Manul et la désignation du successeur de Ghassan Salamé, poste vacant, depuis près de six mois.

Les avancées dans le dialogue inter-libyen, après l’annonce du cessez-le-feu ont certes permis de dégager de réelles perspectives pour faire taire les armes entre les frères libyens et l’Institution onusienne est appelée, plus qu’avant, à jouer un rôle central, dans la réussite du dialogue inter-libyen. Six mois après le départ de son représentant pour la Libye, Ghassan Salamé, le Conseil de sécurité n’a pas désigné son successeur et l’Américaine Stéphanie T.Williams, au poste de Représentante spéciale adjointe chargée des affaires politiques en Libye, assurant l’intérim, son mandat arrive à terme fin mois courant. Les divergences entre les membres de Conseil de sécurité (CS) à l’origine de la non nomination du successeur de Ghassan Salamé ont compliqué davantage le traitement de la crise libyenne par ses membres, notamment en matière de prise de décisions et de mesures contre les violations de l’embargo des armes sur la Libye, par des acteurs et des pays, dont des rapports onusiens et d’ONG ont fait état. Des divergences ayant eu un impact considérable sur le rôle de l’Onu en Libye, à travers l’absence d’un envoyé spécial depuis six mois, période qui a connu une recrudescence du conflit armé entre les frères libyens et l’entrée en force militairement d’acteurs étrangers sur le terrain libyen, comme la Turquie, France, Egypte, Emirats arabes unis, Russie, pour ne citer qu’eux. Si durant les derniers mois précédant les pourparlers en cours entre les Libyens, les responsables des pays précités, dont leurs présidents respectifs évoquent la crise libyenne, laquelle suivait un cours dangereux pour l’avenir du peuple libyen et son pays, sur fond du rôle majeur de ces même pays, sur le terrain libyen, les États-Unis se faisant discrets, ont semble-t-il, à l’origine des divergences au Conseil de sécurité, bloquant la nomination du successeur de Ghassan Salamé. Et pour cause, la vision d’aller sur la division du poste de chef de mission en deux n’a pas été adoptée, par les autres membres du CS, ce qui a fait perdurer la non-nomination d’un envoyé spécial. Des diplomates et des sources au sein de l’Onu avaient indiqué à des médias étrangers que le blocage n’était pas lié à l’absence de candidatures, puisqu’il était question de l’ancien chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra, puis de l’ex-ministre ghanéenne Hanna Serwaa Tetteh , des candidatures «  pourtant solides » et répondaient aux exigences du partenaire de l’ONU, l’Union Africaine (UA), s’agissant notamment de l’importance d’un représentant de l’ONU issu du Continent africain, pour une crise d’un pays sur notre continent. Lors du briefing des membres du CS de l’ONU, par la Représentante spéciale et Chef par intérim de la MANUL, Stépahnie T. Williams, l’Afrique du Sud a réaffirmé son soutien au processus de paix soutenu par l’UA, citant, via son Conseil de paix et de sécurité, du Comité de haut niveau sur la Libye et de son Groupe de contact, ainsi que des travaux de l’Envoyé spécial de l’UA pour la Libye, regrettant la persistance de l’insécurité en Libye qui aggrave la situation humanitaire et économique sur le terrain et la pandémie de Covid-19.  Lors de ce briefing, les Etats-Unis ont indiqué qu’ « alors que  les discussions sur le renouvellement du mandat de la MANUL sont en cours » et ont demandé « de tirer parti des récents développements positifs » et de veiller à ce que la MANUL, poursuit-on, « soit aussi efficace et efficiente que possible, et que sa structure de direction reflète cet objectif ». Ce qui va se traduire, semble-t-il, dans le projet de résolution, sur le renouvèlement du mandat de la Manul élaboré par le Royaume-Unis, pour adoption par le Conseil de sécurité. Le document porte sur la désignation de deux responsables, respectivement un « émissaire politique » qui sera secondé par un « coordinateur » en charge des opérations.
Karima Bennour

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