La Maison-Blanche s’est employée, vendredi, à souligner la solidité des liens avec David Cameron après les propos critiques du président américain Barack Obama sur l’attitude du Premier ministre britannique au lendemain de l’intervention militaire en Libye de 2011. Les deux dirigeants ont établi « une relation de travail particulièrement efficace », a souligné Josh Earnest, porte-parole de l’exécutif américain, après la publication, jeudi, des propos de M. Obama qui ont suscité de vives réactions dans certains journaux anglais.
M. Cameron est « un partenaire et un allié lorsqu’il s’agit de faire face aux défis liés à la sécurité nationale de nos pays », a-t-il martelé. Dans un entretien publié par le magazine The Atlantic, M. Obama est revenu sur les conditions dans lesquelles une coalition conduite par la France et la Grande-Bretagne -relayée par la suite par l’Otan- a mené en 2011 des raids aériens en Libye qui ont conduit à la chute du régime de Mouammar Kadhafi.
« La Libye est plongée dans le chaos », constatait-il, évoquant l’effondrement de l’Etat libyen qui a permis notamment à l’organisation Etat islamique (EI) de monter en puissance. « Lorsque je me demande pourquoi cela a mal tourné, je réalise que j’étais convaincu que les Européens — étant donné la proximité de la Libye — seraient plus impliqués dans le suivi », poursuivait-il. M. Cameron a ensuite été « distrait par d’autres choses », ajoutait-il encore. Si l’Independent a évoqué « une attaque sans précédent » d’un président américain en exercice contre un leader britannique, Downing Street a refusé de jeter de l’huile sur le feu. « Nous sommes d’accord qu’il reste beaucoup de défis difficiles à relever en Libye. Mais comme le Premier ministre l’a répété à de nombreuses reprises: venir en aide à des civils innocents qui se faisaient torturer et tuer par leur leader était le bon choix », a déclaré un porte-parole. Une autre porte-parole a souligné qu’il y avait « un dialogue régulier entre la Maison Blanche et le Premier ministre » et qu’il y avait toujours « une relation spéciale et centrale » entre les deux pays. « Une tempête dans une tasse de thé », a estimé pour sa part l’ancien ambassadeur britannique aux Etats-Unis, Christopher Meyer, sur son compte Twitter.
M. Earnest a rappelé que M. Obama avait déjà critiqué – en particulier devant l’assemblée générale de l’ONU – la façon dont la situation avait été gérée en Libye après l’intervention militaire. « Et le président avait reconnu que les Etats-Unis avaient aussi une part de responsabilité », a-t-il ajouté. Selon le porte-parole de l’exécutif américain, le propos du président dans cet entretien était, plus généralement, de redire que « les Etats-Unis ne peuvent pas et ne devraient pas se mettre dans une position dans laquelle ils sont le policer du monde ».