Alors que l’ONU ait décidé de prolonger le mandat de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) jusqu’au 15 septembre 2021, dans un projet de résolution qui sera soumis à un vote en début de semaine, l’Allemagne espère qu’une visioconférence, organisée ce lundi par Berlin sur la Libye en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, permettrait d' »accélérer les efforts pour un cessez-le-feu » entre les belligérants libyens. « Cette réunion vient à un moment crucial, alors que nous avons vu récemment des développements encourageants en Libye », a déclaré à la presse Günter Sautter, ambassadeur adjoint de l’Allemagne à l’ONU, en souhaitant un « message fort » ce lundi. « Nous espérons la cessation des violations continues et flagrantes de l’embargo sur les armes », imposé à la Libye en 2011, et que le rôle de l’ONU comme « médiateur clé du dialogue politique en Libye sera renforcé », a précisé Günter Sautter. L’ONU n’arrive toujours pas à nommer un émissaire pour succéder au Libanais Ghassan Salamé, démissionnaire en mars. Selon des diplomates, des pays africains, réclamant que le nouveau titulaire soit issu du continent africain, s’opposent à la nomination du Bulgare Nickolay Mladenov, actuel émissaire de l’ONU pour le Proche-Orient. Sa candidature est soutenue par les Etats-Unis et l’Europe mais il n’est pas sûr du tout qu’une nomination intervienne d’ici à lundi, estime-t-on à New York .Pour rappel Washington s’était opposé à la nomination de Ramtane Lamamra , diplomate aguerri dont les qualités sont reconnues aux Nations-unies comme émissaire du SG de l’Onu , Antonio Gutierrez. Une opposition inexpliquée si ce n’est l’ingérence d’un pays tiers qui voit d’un mauvais œil un diplomate algérien chevronné réussir en Libye. Pour le moment et après les résultats de la réunion consultative ayant regroupé les principaux acteurs libyens dans la ville suisse de Montreux, organisée en présence notamment de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul), et après l’annonce de la prochaine démission du Premier ministre Serraj, il est attendu quelques avancées positives pour lancer un dialogue interlibyen pour aller vers un règlement de la crise en Libye sur une base consensuelle. À l’ONU on souhaite vivement que les différentes parties libyennes puissent « tenir un dialogue pacifique en respectant la souveraineté de la Libye pour parvenir à un cessez-le-feu durable, au retrait des forces militaires étrangères et des mercenaires et à la réouverture du secteur de l’énergie en toute transparence quant à la gestion des revenus du pétrole et du gaz » libyens. Pour rappel, les participants à la réunion de Montreux à laquelle ont pris part des représentants des principaux acteurs libyens, en présence de la Manul, ont convenu, dans une déclaration finale, de considérer la « phase préparatoire à une solution globale » comme un délai pour préparer les conditions appropriées pour la tenue des élections législatives et présidentielles dans un délai ne dépassant pas 18 mois, et sur la base d’une disposition constitutionnelle convenue. Ils ont recommandé notamment « la restructuration du pouvoir exécutif pour former un Conseil présidentiel composé d’un président et de deux vice-présidents, un gouvernement d’unité nationale indépendant du Conseil et le choix des membres du Conseil présidentiel et le chef du gouvernement dans le cadre des travaux du Comité de dialogue politique libyen ».
M. Bendib