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Libérer l’économie tout en préservant la cohésion sociale : le nœud gordien de la prochaine Tripartite

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La 19e Tripartite qui regroupe les partenaires traditionnels, gouvernement, patronat et syndicat, se tiendra dimanche prochain, comme l’a annoncé début de la semaine le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. S’il est vrai que le nouveau modèle économique sera le sujet autour duquel s’articulera cette rencontre, ces trois acteurs sont appelés à en tenir compte du Pacte national économique et social, adopté en 2014.

En effet, dans son message émis en Conseil des ministres tenu dans la soirée d’avant-hier, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a montré le chemin à suivre et a esquissé la ligne directrice de cette rencontre, aussi capitale lorsque que l’on sait que les participants auront à se pencher sur la question cruciale de l’heure. Quels rôles attribuer à chacun des partenaires de la tripartite pour se surpasser de la crise économique actuelle. Telle est la question fondamentale à laquelle devront répondre les participants, qui s’attèleront à identifier les missions qui échoient au gouvernement, aux opérateurs économiques et des partenaires sociaux, notamment à travers la mise en œuvre du nouveau modèle économique, qui représente la prochaine feuille de route de l’Exécutif national, soit pour la période qui s’étale de 2016 à 2019. Comme tout le monde le sait, l’économie nationale repose depuis des années sur une politique subventionniste de l’État, qui s’avère être effrénée, et laquelle démontre, aujourd’hui, ses faiblesses. à travers donc cette rencontre, les pouvoirs publics chargeront les partenaires à s’accommoder avec les nouvelles orientations économiques, qui supplantent le modèle socialiste par une vision tournée vers l’économie de marché. En d’autres termes, la diversification de la production nationale en dehors des hydrocarbures est une politique qui s’inscrit en rupture totale -même si sa mise en œuvre se fera de manière tempérée- avec les concepts de l’économie de la rente où l’État, ne se contente pas uniquement du rôle de régulateur, mais plus au-delà de celui d’assistant, notamment. Cela nous amène à croire qu’en dépit de la volonté du gouvernement de préserver les acquis sociaux, il n’en demeure pas moins, que cette vision risque de confronter aux nouveaux défis économiques en cours, en termes de décisions axées sur des subventions plus ciblées, et ou les transferts de fonds seront destinés désormais à l’investissement économique créateur de richesse. Devant cet état de fait, Bouteflika est visiblement conscient de l’enjeu, tant et si bien qu’il a appelé les participants à la 19e tripartite à «l’adoption du Pacte économique et social» et «traduire leurs engagements» tenus en 2014. Ainsi, le message du chef de l’État se veut comme une sorte de recadrage de sa propre politique, qui, tout en appelant à la dynamisation de l’économie nationale pour s’affranchir de la dépendance aux énergies épuisables, de surtout «préserver la cohésion sociale de notre nation», eu égard entend-t-il aux principes de la justice sociale et de l’État de droit. Maintenant, il reste à savoir si la prochaine tripartite trouverait les voies et moyens possibles à même de tenir compte de cette équation, à savoir, rompre avec la politique subventionniste tout en gardant l’œil ouvert sur les transferts sociaux. Si c’est pour le premier volet, portant notamment sur le Pacte économique, l’objectif ne souffre d’aucune ambigüité, celui inhérent aux engagements sociaux portant sur l’entretien de la culture du dialogue avec les représentants syndicaux demeure le nœud gordien qu’il faudra trancher lors de la prochaine tripartite.
Farid Guellil

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