L’ex-chef de l’État tunisien, Moncef Marzouki, renoue avec ses sorties médiatiques, non sans abandonner le rôle qui est sien, celui de tenter de susciter des polémiques sur des questions dont les réponses se trouvent, dans la plupart du temps, dans les Institutions, selon l’actualité abordée, locale, régionale et internationale.
À la tête de la présidence tunisienne, après la chute du système Benali, grâce au soutien politique du parti Ennahda, non intéressé alors à investir un candidat, préférant être à la commande des alliances. Depuis, Moncef Merzouki sort de son silence. Il ne s’agit pas pour lui d’évoquer le ou les choix et les décisions socioéconomiques et politiques prises durant son règne et la Troïka, dont la classe politique et l’opinion tunisienne évoquent à ce jour leurs conséquences gravissimes sur le peuple tunisien. Il abonde sur le conflit opposant le Maroc et le Front Polisario sur le Sahara occidental. Celui qui prétend qu’on lui attribue le titre de défenseur des droits de l’Homme n’a pas été dans ses déclarations pour défendre le droit d’un peuple, tel qu’édicté dans l’esprit et la charte des Nations unies et de l’Union africaine, s’agissant du Sahara occidental, dernière question de décolonisation en Afrique inscrite à l’ONU. Faisant fi de l’histoire de la question du Sahara occidental, de la lutte du peuple sahraoui contre la colonisation espagnole, poursuivie contre l’occupation marocaine après l’invasion de l’armée marocaine des territoires grâce aux Accords de Madrid et la volte-face de l’Espagne de ne pas achever le processus de décolonisation des territoires du Sahara occidental, Merzouki n’a fait que reprendre la lecture de Rabat, pour communiquer sur les raisons de l’échec de la construction maghrébine. Il dira que la relance de l’Union du Maghreb arabe « a buté sur le refus de l’Algérie de s’engager sans une résolution préalable du conflit au Sahara occidental » , a-t-il déclaré au quotidien Al-Quds Al-Arabi. L’ex-président tunisien affirme, dans son entretien, que ses efforts pour la relance de la construction de l’UMA en 2012 a échoué suite au refus de l’Algérie « de séparer » la question du conflit au Sahara occidental des autres questions maghrébines, ignorant qu’Alger a, dans ses déclarations comme dans ses documents, affirmé de tout temps la question sahraouie sur son règlement est dans le cadre de l’ONU/ UA, selon le droit international. À se demander quelle mouche a piqué l’ex-président tunisien pour discourir aussi abondemment pour ne reprendre que ce qui est déjà étalé dans des médias marocains ou déclaré ici et là par Rabat. Pensant avoir eu une trouvaille, pour outrepasser le cadre onusien et africain, l’ex-exilé en France propose aux parlementaires des cinq pays maghrébins d’œuvrer au dégel, citant dans son entretien, l’Algérie, le Maroc, la Libye la Mauritanie, et la Tunisie. Oubliant que l’un de ces pays a été plongé dans le chaos dès 2011 à ce jour, avec l’ingérence des pays occidentaux par leur action militaire, via l’intervention de l’Otan, Merzouki, militant des droits de l’Homme, avance dans son entretien que «si la situation continue telle qu’elle est, ni les Algériens ni les Marocains ni les Tunisiens n’auront d’avenir». Reconnaissant ainsi que le peuple libyen n’est plus de notre monde maghrébin et donc il n’est pas à être cité dans sa déclaration, démarche logique pour quelqu’un qui dénie le droit à l’expression d’un peuple, celui du Sahara occidental, alors que l’ONU, UA et des États et peuples à travers le monde soutiennent sa lutte pour son indépendance. Par ailleurs, il aurait été plus judicieux pour celui qui, durant sa présidence, la Tunisie abritait des Conférences internationales pour la destruction d’autres États, tels celle « des Amis de la Syrie » et enregistré le départ de milliers de Tunisiens combattre en Syrie, de mettre en avant la déferlante d’importantes quantités de drogues de cannabis produite au royaume chérifien, sur notre espace maghrébin, dont sa jeunesse en est victime, alors qu’elle devrait être la force de la relance sur des bases solides du Maghreb des peuples, tous ses peuples, y compris le peuple sahraoui. Et pour y parvenir, l’application de la légalité internationale est la voie, par la tenue du référendum d’autodétermination des Sahraouis, comme le stipule le droit international, auquel l’occupant marocain s’obstine à ne pas se conformer.
Karima Bennour
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