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IL S’ATTAQUE À NOUVEAU AU COMITÉ DE REDACTION DE LA NOUVELLE CONSTITUTION : Ce qui fait courir Abderrezak Makri !

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Le président du MSP, Abderzak Makri, ne porte pas, visiblement, le professeur Ahmed Laraba dans son cœur. Loin s’en faut ; mais en vérité ça n’a rien de personnel. C’est que Laraba n’est autre que le président du Comité d’experts chargé d’amender la Constitution, et dont la première mouture de cet avant-projet est soumise à débat et enrichissement. Et c’est là où se situe, justement, la pomme de discorde entre les deux parties. En plus des propositions formulées dans le texte préliminaire, que le chef de file de cette formation politique de la mouvance islamiste n’apprécie guère les dernières déclarations du chef du Comité sur les constantes nationales semblent lui être restées aussi en travers de la gorge, au point de le suffoquer.
Ainsi, dans un long communiqué publié sur sa page facebook, Makri considère que les récentes déclarations de Laraba, à propos de l’identité nationale, sont « choquantes » et « ses démentis dans la presse ne font qu’ajouter de la confusion au lieu de rassurer ». Ce n’est pas tout. Le président du MSP se demande si la mouture de la Constitution ne serait pas rédigée pour une partie. Une interrogation qui en dit long sur le regard que porte Abderzak Makri, sur le brouillon constitutionnel. Il considère, dans ce contexte, que le document élaboré par le Comité Laraba dans sa globalité « s’éloigne de la référence novembriste », et se pose alors la question de savoir si « c’est une position personnelle de Laraba, chargé de rédiger un projet de Constitution ou c’est une tendance lourde du pouvoir », tout en exprimant ses réserves sur « l’équilibre  des pouvoirs, les libertés, le contrôle électoral et surtout la question de l’identité ».  Le chef de ce parti, membre de la défunte alliance présidentielle jusqu’en 2013, estime, dans son analyse, que le brouillon du Comité Laraba est conçu dans l’esprit de « rassurer les instances financières internationales pour pouvoir recourir à leurs services pour faire face aux « difficultés financières vers lesquelles se dirige l’État ». « Laraba s’adressait au FMI qui aura le dernier mot pour l’ouverture de lignes de crédit pour l’Algérie par les banques étrangères très prochainement, afin d’éviter l’effondrement et pouvoir continuer à verser les salaires», soutient Makri. Le successeur d’Abou Djerra Soltani dit avoir détecté, lui qui s’invente le statut d’analyste économique, dans le texte de Laraba notamment plusieurs propositions qui confortent son point de vue. Le renforcement, selon lui, des prérogatives du président de la République, la création du poste de vice-président, la possibilité de l’envoi des troupes militaires hors de nos frontières, la primauté des conventions internationales, la neutralisation de l’école (selon sa conception des choses), et le fait de mettre à pied d’égalité l’Islam et les autres religions en matière de liberté de culte, abondent tous dans le sens souhaité par les rédacteurs de cet avant-projet, qui consiste à « amadouer » les instances internationales en charge des finances pour enfin pouvoir les solliciter pour affronter une période de vaches maigres à venir. Mais derrière ces attaques à répétitions, le chef du MSP a vu s’évaporer tous ses rêves nourris depuis sa création à nos jours pour l’édification d’un État islamique et de-là mettre à genou son caractère républicain. Lors de cet l’amendement en cours, il se fait encore doucher par les propositions de bases du Comité Laraba. Les constantes nationales, jadis un fonds de commerce de prédilection pour le parti, ont été évacuées du débat sur la révision de la Loi fondamentale du pays. De même, d’ailleurs, pour sa proposition d’adopter un régime parlementaire, lui aussi, évincé du débat, car la mouture a été élaborée, préalablement, dans l’esprit d’un régime semi-présidentiel. D’où les palpitations du MSP.
Brahim Oubellil

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