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LEUR ACTION A ÉTÉ RÉPRIMÉE PAR LES FORCES DE L’ORDRE : Les étudiants ont marché à nouveau à Alger

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Ils étaient de nombreux citoyens algérois ou ceux de passage dans le Cœur d’Alger, hommes et femmes, des jeunes et des vieux à rejoindre, hier, la marche pacifique improvisée au départ par un peu plus d’une centaine d’étudiants.

Tout au long de leur marche pacifique, de la Fac Centrale jusqu’à la place du 1er Mai, en passant par la rue Hassiba, les étudiants appuyés par les citoyens, scandaient «Djazaïer hourra dimocratiya  (Algérie libre et démocratique)». Selon les manifestants, cette marche pacifique se veut un soutien aux revendications populaires légitimes pour « une courte période de transition, sans les figures du système politique en place.»
Ainsi, des trottoirs et des balcons, fusaient les youyous des femmes, en guise de soutien à l’action pacifique des jeunes étudiants qui, hélas, étaient violemment réprimés par la police. Ainsi, la petite foule, qui deviendra grande, avec la présence et la participation des citoyens, était composée de plusieurs étudiantes et étudiants. Ils étaient au départ drapés tranquillement dès les premières heures de ce dimanche, et se sont dirigés vers la Fac Centrale, après avoir été empêché, une première fois, de  s’y rendre.
Ils sont issus de différents établissements universitaires de la capitale, et ils tentaient de tenir un Sit-In, peu après 10h30 devant la Fac Centrale, en réponse à un appel à la mobilisation lancé via les réseaux sociaux annonçant que leur «15e rendez-vous devant se tenir ce mardi, a été avancé, à Alger, pour ce dimanche, en raison de l’Aïd qui coïncide avec leur journée, devenue une coutume, depuis le 26 février», comme nous l’a affirmé hier une étudiante rencontrée sur place.

L’adhésion populaire
Hélas, comme nous l’avons constaté, un impressionnant dispositif de sécurité a été déployé pour les réprimer et les empêcher de manifester. Et, les forces de l’ordre, visiblement instruites à l’occasion, ont tout prévu, durant la matinée d’hier, pour empêcher la manifestation pacifique de la jeunesse du savoir et de la connaissance.  Malgré la répression policière, les étudiants, armés de courage, clamaient «la khawf, la ro3b, echari3 milk echa3b» (vous ne nous faites pas peur, la rue appartient au peuple)», et «Hnaya tolab machi irhab, (nous sommes des citoyens pas des terroristes).»
Ainsi, les policiers ont chargé les quelques étudiants qui se sont retrouvés soudain encerclés et ils sont intervenus de manière assez musclée. Chose qui a fait réagir les passants, dont une vieille dame qui a lancé, à l’adresse des forces antiémeutes, « honte à vous, laissez-les tranquilles, ce sont nos enfants.» La réaction de cette dame, aux tentatives des troupes de l’ordre public visant à disperser les manifestants en usant de force contre l’étudiant, n’était pas la seule. Puisque, les étudiants malmenées, notons-le, demandaient aux citoyens de filmer la répression policière, pour les exposer sur les réseaux sociaux, afin que «le peuple et les millions d’Algériennes et d’Algériens, qui sont au rendez-vous des vendredis, sauront que les policiers nous ont réprimés.»

Le live de facebook ou la parade pacifique
Ils veulent ainsi que les policiers soient pris en photo et que leurs images soient diffusées sur les réseaux sociaux. À ces appels, les passants, hommes et femmes, jeunes et vieux, ciblés d’abord par les caméras de leurs Smartphones, l’officier qui se trouvait derrière le cordon de policiers. L’un des passants lança un commentaire en employant le live via facebook, (vidéo en direct sur facebook) « Regardez c’est lui qui donne les ordres de réprimer nos enfants.» D’autres citoyens, et des enseignants ont décidé d’appuyer, un peu plus tard, les étudiants. Ils se sont joints aux étudiants pour dénoncer la répression à coups de « pouvoir assassin ». Vers midi, la foule s’ébranle du côté de la Fac Centrale, vers la rue Hassiba Ben Bouali. La procession humaine ne faisant que s’élargir au fur et à mesure que les marcheurs avancent, à quelques mettre de la place du 1er Mai, avant d’être violement réprimés par les forces de l’ordre, qui n’hésitaient pas à charger les étudiants à coup de matraque.
Là encore, la police a procédé à plusieurs interpellations musclées parmi les étudiants, sous les cris des citoyens qui scandaient «Quelle honte, le policier est devenu despote !»
Mohamed Amrouni 

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