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L’ESPAGNE ACCUSÉE DE VIOLATION DE LA SOUVERAINETÉ BRITANNIQUE À L’ENCLAVE DE GIBRALTAR : Nouvelles tensions entre Madrid et Londres

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Ironie du sort … voilà que l’Espagne, qui a officiellement soutenu la position du Maroc dans le conflit du Sahara occidental, se trouve elle-même dans le sillage des pays ayant outrepassé leur souveraineté, et porté atteinte à celle d’une autre nation, le Royaume Uni en l’occurrence. Une chose est certaine, le gouvernement de Pedro Sanchez manie à merveille l’art de collectionner les crises diplomatiques, par son manque de vision politique et sa maladresse. En effet, un incident est survenu le 2 février dernier, au cours duquel des coups de feu ont été tirés par des douaniers espagnols qui pourchassaient des contrebandiers. Une « bavure » que le chef du gouvernement de Gibraltar a qualifiée d’« incident le plus sérieux et le plus dangereux depuis des années», ajoutant même qu’au cas où cet incident venait à être confirmé, il constituerait « une infraction très sérieuse à la loi ».
Et si pour les gouvernements de Gibraltar et du Royaume Uni, cet événement « requiert un examen attentif quant à la nature et au niveau de la réplique diplomatique, l’Espagne, de son côté, a rejeté cette version, se contentant de déclarer que cet incident est une « agression (…) sur le territoire espagnol et dans les eaux proches du Rocher de Gibraltar », tout en mettant à l’index les revendications d’une prétendue souveraineté britannique sur le territoire et les eaux de Gibraltar. En effet, selon l’administration espagnole, Les douaniers ont tiré « des coups de feu dans l’eau pour tenter de faire fuir les contrebandiers », jugeant les déclarations du gouverneur de Gibraltar « incompréhensibles» au moment où l’Espagne négocie un accord pour créer « une zone de prospérité partagée », en référence aux discussions en cours autour de l’application des lois de l’espace Schengen à Gibraltar, sur la libre circulation des personnes et des biens entre ses 26 membres, et  l’immigration notamment, depuis le Brexit. Allusions faites aux récentes discussions qui se sont tenues à Londres, les 26 et 27 janvier, entre des représentants en charge du dossier et ceux de la Commission européenne. Un accroc de plus, attribué à la gouvernance « voilée » de Sanchez, eu égard aux enjeux stratégiques et les dessous d’une telle infraction, alors que le Royaume-Uni s’est retiré de l’Union européenne. Un divorce que cette nouvelle affaire de Gibraltar vient entacher, donnant lieu à des frictions à la frontière et des tensions diplomatiques entre Madrid et Londres. Alors que le Parti populaire conservateur, le parti nationaliste Vox militent pour une solution radicale en fermant les frontières, un retour à l’ère du régime du dictateur Francisco Franco, qui pour rappel avait fermé la frontière, avant sa réouverture en 1985, n’est pas à exclure. Soulignons, entre autres, que le détroit de Gibraltar est en théorie partagé entre les eaux territoriales des États riverains, l’Espagne, le Maroc et le Royaume Uni, mais reste soumis à un régime juridique particulier, qui en fait une voie internationale. Et sa position géographique a fait du Détroit l’un des pôles les plus attractifs du continent européen.
Hamid Si Ahmed

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