Les services de la DGSN ont intercepté hier, un voyageur vers Istanbul, en Turquie, avec, dans son sac, 146 900 euros. C’est la dixième grosse saisie de devises depuis le début de l’année, dont au moins sept qui prenaient la destination turque. Pourquoi spécialement la Turquie? C’est à cette question que les responsables de la sécurité intérieure tentent de répondre. Au début du mois d’août, une saisie spectaculaire a été effectuée au niveau du poste frontalier algéro-tunisien de Bentia, dans la wilaya de Tébessa, et la police des frontières a pu mettre la main sur une somme de 2 millions d’euros, soit plus de 40 milliards de centimes, en possession d’un Algérien de 26 ans qui voulait gagner la Tunisie pour «passer des vacances», a-t-il dit. Bien sûr, la plus grosse saisie de devise reste celle effectuée en 2010, quand les services des Douanes algériennes de Tébessa ont récupéré 4 millions d’euros dissimulés à l’arrière de la malle d’un véhicule, destinés à être transférés illégalement vers Dubaï via la Tunisie, mais depuis le début de 2018, la Turquie est la destination privilégiée pour le gang des sacs et des mallettes. Avril dernier, le tribunal de Sidi M’hamed avait prononcé son verdict dans le procès en appel de l’auteur d’un transfert illicite de 2 millions d’euros vers la Turquie. Il s’agit d’un responsable de la société Confortax spécialisée dans l’importation des produits d’électricité. Il a été finalement condamné à 5 ans de prison ferme et 100 mille dinars d’amende. En février dernier, c’est l’histoire rocambolesque et invraisemblable d’un algérien arrêté qui a transporté 144 mille euros dans ses intestins, faisant la une des médias turcs. Âgé de 67 ans et travaillant comme bijoutier, S.M. a été arrêté par la police turque dans une clinique où il a demandé d’être opéré pour faire sortir la somme qu’il a transporté depuis l’Algérie. Le mis en cause aurait introduit la somme de 144 mille euros dans ses intestins à l’aide d’un médecin en Algérie. Il aurait essayé de faire sortir la somme tout seul, avant de tomber malade et se diriger vers une clinique à Istanbul où il se trouvait dans un hôtel, rapportent les médias turcs. L’itinéraire Alger-Istanbul n’est pas choisi par hasard et doit nécessairement cacher le fin mot de l’histoire ; interrogation sur laquelle travaillent les limiers du renseignement, d’autant que la Turquie avait été, pendant ces dernières années, la plaque tournante du trafic de l’or (la saisie par la police des frontières en juin dernier, au niveau de l’aéroport international Houari Boumediène d’Alger, de six kilogrammes d’or, dont le propriétaire prenait un vol international à destination de la ville d’Istanbul en demeure la preuve éclatante) et celle du transfert d’argent à partir ou vers les éléments de l’État islamique Daesh.
F. O.
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