Comme prévu, le ministère de l’Éducation nationale reçoit depuis hier les syndicats du secteur à tour de rôle, pour discuter essentiellement du dossier du statut particulier qui figure dans la plateforme de revendications des travailleurs. Ces réunions bilatérales, qui concernent 23 syndicats, devront se poursuivre à raison de trois heures pour chaque rencontre.
Le CNAPESTE figure parmi les syndicats reçus hier. Contacté, son porte-parole, Messaoud Boudiba a fait part des principaux points évoqués avec les représentants du ministère de tutelle qui ont tourné essentiellement autour du dossier du statut particulier. Selon notre source, le MEN propose à ce que chaque syndicat fixe des mécanismes permettant de recourir à la révision totale ou partielle du statut particulier. Toutefois, le même syndicaliste regrette que ce dossier soit l’unique objet de la rencontre rappelant que les travailleurs ont d’autres revendications dont notamment l’amélioration du pouvoir d’achat, la révision de la loi sur la retraite, le logement, le système de compensation. « Les vrais problèmes auxquels font face les travailleurs de l’éducation, ceux qui sont la cause des contestations n’ont pas été abordés », a-t-il relevé à ce propos. De ce qui est des suites à donner à cette réunion, Boudiba a indiqué que c’est au conseil national d’en décider après évaluation de tout ce qui a été dit durant la rencontre.
Boualem Amoura : « le MEN veut gagner du temps »
Alors que la réunion du SATEF avec le MEN n’est programmée que le 26 mai prochain, Boualem Amoura, son secrétaire général, a critiqué le programme de ces rencontres qui a été, selon lui, établi de sorte à permettre au ministère de gagner du temps. Selon Amoura, le MEN aurait pu réunir tous les syndicats en même temps puisqu’il s’agit de discuter uniquement sur un seul et même ordre du jour. « Ce dernier (le MEN, ndlr) a opté pour cette démarche pour nous empêcher de poursuivre la grève qui n’aura plus d’impact puisque l’année scolaire touche à sa fin », dira-t-il. Et de poursuivre ; « à l’ouest du pays, les travailleurs sont en grève depuis plus d’un mois, et le ministère n’a rien fait pour arrêter leur mouvement de contestation. Cela nous renseigne donc de ses intentions ».Par ailleurs, et en ce qui concerne la prise en charge des revendications des travailleurs du secteur, Amoura est sceptique et peu optimiste. Il pense que le ministère n’est pas prêt à aborder les questions urgentes à savoir l’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs et se contente de rouvrir le dossier du statut particulier sur lequel les syndicats avaient déjà travaillé plus d’une année pour qu’il soit finalement oublié dans un tiroir. Enfin, la même source n’écarte pas le maintien de la contestation dans le secteur avec l’éventualité d’aller vers le boycott des examens officiels.
Une réunion de l’intersyndicale devra être tenue en fin de semaine pour décider justement de la suite à donner au mouvement de contestations, a fait savoir le SG du SATEF.
Ania Nait Chalal