Le Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la 27e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP27) a été ouvert hier à Charm el-Cheïkh (Égypte), en présence de 110 chefs d’État et de gouvernement, par le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi qui a évoqué les moyens et mécanismes pour convertir les promesses en solutions et engagements réels, réalistes et tangibles en vue de réduire les émissions de gaz et faire face aux impacts du changement climatique. De son côté, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a lancé ses messages d’alerte avec une forte dose d’alarmisme évoquant un « suicide collectif » si les dirigeants du monde n’agissent pas vite et fort face à la crise climatique qui s’accélère. Il décrit l’alternative en termes dramatiques : « l’humanité a un choix : coopérer ou périr. C’est soit un Pacte de solidarité climatique soit un Pacte de suicide collectif ». Si les autres crises passeront, le climat est « la question déterminante de notre temps », qu’il serait « inacceptable, scandaleux et autodestructeur » de reléguer « au second plan », a martelé Antonio Guterres. En effet, la grande crainte est de voir, la COP27, comme les COP précédentes, se remplir de promesses de réduction des gaz à effet de serre et de financement climatique au profit des pays en développement, qui ne seront pas concrétisées. Et l’an prochain, la COP28, qui se tiendra à Dubaï (Émirats arabes unis), fera le constat que ce n’étaient que des paroles en l’air à l’adresse des médias. L’histoire des COP n’incite pas à l’optimisme. Exemple : pour aider les pays en développement à combattre le changement climatique, les pays développés se sont engagés en 2009 à fournir 100 milliards de dollars chaque année. Mais, quand il s’agit de joindre le geste à la parole, les pays riches sont réticents, alors que les besoins en financement se chiffrent en réalité à des milliers de milliards de dollars, selon les experts. Même comportement hypocrite des pays riches concernant leurs engagements pour la réduction des gaz à effet de serre. La crise énergétique qui frappe l’Europe, à cause des sanctions antirusses liées au conflit en Ukraine, ont poussé des pays européens à une course effrénée vers l’utilisation de combustibles fossiles tels que le charbon. Dans cette situation, la crédibilité des COP et surtout des dirigeants des pays développés disparaît sur les questions de la lutte contre les changements climatiques. L’action climatique est fortement entachée par cette ambiance d’hypocrisie répandue par l’attitude des pays riches. Le monde est encore loin des objectifs fixés par l’Accord de Paris d’ici le milieu du siècle. Selon les indications d’observateurs, peu de gouvernements dans les pays riches ont l’intention de fixer de nouveaux objectifs significatifs pour réduire les émissions de carbone ou pour augmenter l’aide financière aux pays en développement confrontés aux effets du changement climatique. Ils font remarquer que de nombreux pays, en particulier en Afrique, espèrent voir l’agenda de la COP27 accorder la priorité aux pertes et aux dommages. Effectivement, l’Afrique est plus touchée par le changement climatique que tout autre continent bien qu’elle ne contribue qu’à une petite fraction des émissions mondiales.
Participation du président Tebboune
Le président, Abdelmadjid Tebboune, participe aux travaux du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la COP27. Le président Tebboune a été accueilli à son arrivée au Centre international de conférences de Charm el Cheïkh par le Président Abdel Fattah al-Sissi et le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Il est prévu que le Président de la République prononce une allocution lors de cet événement international, organisé par les Nations Unies sous le slogan « Ensemble pour la mise en œuvre », et présidé cette année par l’Égypte. En marge de la conférence, le président Tebboune prendra part à une table ronde « d’une extrême importance » sur la sécurité alimentaire réunissant plusieurs chefs d’Etat.
M’hamed Rebah