Chaque fête de l’Aïd, le même scénario se répète. Alger, à l’instar de toutes les grandes villes d’Algérie, était une ville morte durant la fête de l’Aïd. Commerces fermés et absence de transport. La recette concoctée par le ministère du Commerce ne donne toujours pas le résultat escompté. Pourtant, à la veille de cette fête religieuse, le département de Amara Benyounès a établi toute une liste de commerçants devant assurer la permanence durant l’Aïd. Les menaces de sanctions brandies par le département du Commerce ne semblent point persuader les commerçants concernés pour assurer la permanence, durant l’Aïd. C’est du moins, le constat qui se dégage sur le terrain. Alger donne l’image d’une ville déserte durant la journée de lundi (jour de l’Aïd el-fitr). Les gens peinent à trouver une cafétéria ouverte. À la rue Larbi-Benmhidi (ex-rue d’Isly), hormis le cafés Milk-Bar, situé à la place Émir-Abdelkader, aucune autre cafétéria n’est ouverte pendant l’Aïd. Pareil pour les restaurants, sur tout Alger-Centre, on dénombre quatre boutiques ouvertes qui proposent uniquement des grillades et au pire des cas une garniture frite. Comme à chaque fête de l’Aïd, se sont les restaurants de la rue Tanger, un quartier de la restauration populaire par excellence, qui assure la permanence durant la journée de lundi. La restauration à Alger s’est résumée à la rue Tanger. Hormis les quelques commerces de la rue Larbi-Benmhidi et de la rue Tanger, le reste d’Alger était fermé. Pour un habitant du quartier du 1er-Mai, il lui faut de se déplacer jusqu’à la rue Larbi-Benmidi (Alger-Centre) pour prendre un café. Pareil pour les autres commerces. Aucun marché de fruits et légumes n’a assuré la permanence, le jour de l’Aïd. Les Algériens ont pris leurs dispositions, avant le jour de l’Aïd, en se ravitaillant en toutes sortes de denrées alimentaires. Ni les mesures du ministère du Commerce ni celles de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) ont persuadé les commerçants d’assurer la permanence le jour de l’Aïd. L’État se doit de trouver d’autres mécanismes pour contraindre les commerçants à assurer leurs missions de service public. Se contenter d’établir et de rendre publique la liste, et le nombre de commerçants devant assurer la permanence, le jour de l’Aïd, ne constituent pas une solution. Le problème des commerces fermés revient à chaque fête de l’Aïd. Il n’y a pas qu’Alger qui ressemble à une ville morte le jour de l’Aïd, toutes les villes d’Algérie lui ressemblent. Pour se rendre de la place Maurice-Audin à Alger-Centre sur Ben Aknoune sur les hauteurs d’Alger, il faut attendre deux heures, voire plus pour trouver du transport. Les moyens de transport manquent cruellement. Compter sur un bus ou un taxi pour se déplacer à Alger, en ce jour de l’Aïd, ressemble à une aventure. Il faut attendre mardi pour qu’Alger, à l’instar des autres villes du pays, retrouve sa vie normale. Fort heureusement, Alger n’a épousé le statut de ville morte que pour la journée de lundi et les gens n’étaient pénalisés que pour une journée.
Hacène Naït Amara