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Les chercheurs mohamed Ben Braïka et Taïbi font le point d’ordre du management de l’économie : «Les compétences techniques algériennes doivent être réhabilitées ! »

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La récession économique induite par l’effondrement des prix du baril sur les marchés pétroliers et la lenteur avec laquelle agit l’économie algérienne hors hydrocarbures ont contraint le président de la République à faire plusieurs interventions rigoureuses dans le débat public, donnant le change et orientant le gouvernement à privilégier certaines voies par rapport à d’autres.
L’une des plus notables de ces orientations aura été son message aux jeunes, les exhortant à prendre à bras- le-corps l’avenir de leur pays. Si le Président a insisté dans sa lettre du 24 février sur l’importance de la compétence jeune et qualifiée et la ressource humaine en tant que plus-value pour le pays, pour diversifier une économie essoufflée par les seules rentrées financières des hydrocarbures, sur le terrain les choses sont à la peine. Mais concrètement, que peuvent faire ces jeunes, diplômés, chercheurs et ingénieurs, face aux lourdeurs administratifs et aux pesanteurs bureaucratiques ? Mohamed Ben Braïka, Docteur et enseignant à l’Ecole polytechnique, expert aussi dans les énergies renouvelables, et le professeur Mohamed Taïbi, universitaire et chercheur, nous ont donné avant-hier, un aperçu de ce que peut être l’apport de ces jeunes de manière concrète pour peu que le gouvernement en fasse une politique «sérieuse» et que les autorités dépassent le seul «effet d’annonce». Pour Mohamed Taïbi, d’abord, compter sur l’apport des jeunes compétences et de son apport en matière de ressources humaines « est un défi, un pari, qu’il faut obligatoirement relever ». Les frémissements que connaît la société ne fait pas peur, au contraire, estime Taïbi, « il faut gérer ce magma bouillonnant et le canaliser pour en faire une cette énergie concrète et agissante » ; « le capital humain est actuellement le créneau dans lequel il faut investir le plus, parce ce capital de ressource humaine renforce aussi l’Etat ; en créant, en construisant quelque chose, cette énergie jeune, cette force vive construit aussi l’Etat ». « En réalité, le capital humain est une affaire de vie et de mort pour l’avenir de l’Etat lui-même ; et là, je pense que le Président a fait une sorte de « ciblage » politique, car les universités autant que les écoles, sont nombreuses, mais le problème réside maintenant dans la fructification de cette énergie et de cette ressource humaine ». Pour le Docteur Ben Braïka, professeur en génie mécanique, et qui a une bonne trentaine d’années dans l’enseignement et le contact permanent avec les jeunes étudiants et les chercheurs, « il fallait que toutes les compétences algériennes fasse ce qu’il leur fallait faire, sans attendre cette lettre du Président », car « le pays traverse un contexte difficile, qui peut être dangereux, et les jeunes sont déprimés». Passant directement à son idée majeure, l’énergie solaire, sujet qu’il maîtrise depuis de longues années, Ben Braïka estime que l’Algérie devrait «nationaliser» l’énergie solaire, dans le sens où il en fait un souci et un programme qui a la priorité national. Comment «nationaliser» cette énergie renouvelable et gratuite ? « Par sa rentabilisation, car ne pas la rentabiliser est un gâchis majeur pour nous ». Très à cheval pour mettre en valeur les compétences jeunes, avec lesquelles il est en contact, puisqu’il encadre aussi les jeunes chercheurs et ingénieurs, Ben Braïka donne des exemples concrets avec des équipes de chercheurs qu’il a eu tout le loisir de côtoyer comme ceux de l’Encc de Bab Ezzouar, spécialisée dans la chaudronnerie et la charpente, ou d’autres équipes de techniciens, «et qui sont très jeunes et font un travail scientifique et technique de niveau international». Pour lui, « ne pas donner sa chance à ce genre d’équipes de chercheurs qui peuvent opérer des travaux techniques de haute facture et leur préférer des équipes étrangères » est une aberration, car il y a aussi « un rôle de média, de communication et de suivi qui ne se fait pas ». Autrement, il y a comme « un mépris envers les compétences algériennes » qu’il faut réhabiliter.
F. O.

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