Deux mandats pleins à la tête du Conseil de paix de sécurité de l’Union africaine pour Smaïl Chergui. Lors de l’élection du nouveau commissaire, tenue samedi, à la 34e session du sommet de l’UA, le diplomate algérien a passé le flambeau au nigérian Bankole Adeoye. Il quitte ainsi sa fonction de commissaire au bout de 8 ans de loyaux services en faveur de la paix et la sécurité en Afrique.
Et pourtant, cette sortie honorable à plus d’un titre pour le diplomate algérien n’est pas passée inaperçue chez notre voisin de l’Ouest. Rabat, par le biais de son MAE Nacer Bourita saute sur l’occasion et tire à boulet rouge sur Chergui qui venait de sortir pourtant par la grande porte. C’est chercher les poux dans la tête d’un chauve. Autrement, comment expliquer l’invraisemblable de dire que Cherqui n’a pas pu soumettre sa candidature ? Or, les textes de l’UA sont clairs. Le mandat à la tête des commissions est renouvelable une seule fois.
Derrière cette campagne de dénigrement, l’échec cuisant essuyé par le Maroc dans le renouvellement des huit commissions de l’UA. Et pour cause, comment expliquer le fait que sur cinq candidats convoitant les autres commissions de l’UA aucune, sinon une seule, tout au plus, n’a été retenue. Preuve en est, en dépit de ses tentatives d’influer sur le cours des élections à l’UA, le Maroc n’a pas réussi à imposer son candidat, Mohamed Seddiqi notamment, au poste de commissaire à l’Agriculture, au Développement, à l’Economie bleue et à l’Environnement, dont le poste est remporté par l’angolaise Josefa Sacko. N’est-ce pas ce qui explique son isolement sur la scène africaine ?
En revanche, celui qui avait été élu le 12 octobre 2013 pour prendre les guides de cet organe sensible de l’UA, avant qu’il ne soit réélu au même poste en janvier 2017, disposait d’une longue expérience de diplomate, débutée dans les années 80. D’abord au sein du département des Affaires étrangères, où il avait fait ses premières classes, notamment dans le service de presse du MAE, puis président du cabinet de ce département. Smaïl Chergui avait également travaillé à l’ambassade d’Algérie au Maroc. De 1997 à 2004, il avait représenté l’Algérie en tant qu’ambassadeur spécial en Éthiopie, en Érythrée et à Djibouti. C’est alors qu’il participa à la rédaction de l’accord d’Alger sur l’armistice entre l’Éthiopie et l’Érythrée, signé en 2000. En parallèle, Chergui était ambassadeur auprès de l’UA.
F. Guellil
