Accueil Spor L’EN en 2015 : un début d’année raté et une fin mouvementée

L’EN en 2015 : un début d’année raté et une fin mouvementée

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Avec un seul trophée africain dans son palmarès, décroché à domicile à l’occasion de la Coupe d’Afrique-1990, la sélection algérienne n’était jamais bien partie pour épingler une deuxième étoile sur son maillot que comme c’était le cas en Guinée équatoriale-2015, mais tous les espoirs placés pour la circonstance sur les Verts ont tourné en une grosse désillusion. La bande à l’entraîneur français, Christian Gourcuff, auteur pourtant d’un parcours presque sans faute dans les éliminatoires (cinq victoires de rang contre une seule défaite dans un match sans enjeu face au Mali), a trébuché alors qu’elle avait entamé le tournoi dans la peau du favori en puissance pour succéder au Nigeria dans les hautes sphères du football continental. Les Algériens, et après avoir éprouvé d’énorme difficultés pour valider leur billet pour les quarts, n’ont pu aller au-delà de ce tour, après avoir laissé des plumes face à la Côte d’Ivoire, future championne d’Afrique. Une défaite qui a plongé les supporters des Verts dans le doute, en ce sens qu’ils étaient nombreux à avoir remis en cause les capacités des joueurs à préserver le statut du « Club Algérie » acquis grâce à son formidable parcours quelques mois auparavant en Coupe du monde au Brésil, lorsqu’il avait réussi une qualification historique pour les huitièmes de finale. Mais en dépit de cet échec africain, l’entraîneur français, Christian Gourcuff, qui avait succédé au Bosnien Vahid Halilhodzic, après le Mondial-2014, a été maintenu dans son poste, le président de la Fédération algérienne (FAF), Mohamed Raouraoua, ayant opté pour la stabilité.

Des prestations mi-figue, mi-raisin
Du coup, tout le monde s’est tourné vers les prochaines échéances de l’équipe nationale, à savoir les éliminatoires de la CAN-2017 et surtout celles du Mondial-2018, principal challenge pour lequel Gourcuff a été engagé, d’autant que tout le monde en Algérie rêve d’une troisième participation de rang du football national à la plus grande manifestation planétaire et la cinquième dans l’histoire du sport roi dans le pays. Mais avant même d’entamer les éliminatoires du rendez-vous russe, avec un deuxième tour préliminaire contre la Tanzanie, beaucoup d’encre a coulé au sujet du patron technique de l’équipe algérienne. Ce dernier a perdu beaucoup de points à cause des prestations mi-figue mi-raisin de ses protégés, aussi bien en matchs amicaux qu’officiels. Les premières critiques commençaient à fuser dès mars dernier à l’occasion de la tournée des Verts à Doha. Une tournée entamée par une défaite face au Qatar (1-0) avec de surcroît une piètre prestation des coéquipiers de Yacine Brahimi. De quoi susciter davantage de polémique à propos de la justesse du choix du président de la FAF en gardant Gourcuff après l’échec équato-guinéen. Certes, l’ancien entraîneur emblématique du FC Lorient (France) s’est racheté quelques jours plus tard en étrillant la sélection d’Oman (4-1), mais cela ne lui a pas suffi pour réhabiliter son image aux yeux des fans, d’autant que son adversaire du jour n’avait rien d’un foudre de guerre. Il fallait donc attendre l’entrée en scène de l’Algérie dans les éliminatoires de la CAN-2017 avec une première rencontre à domicile contre les Seychelles en juin dernier pour voir un peu plus clair. Un examen passé sans peine par les protégés de Gourcuff (victoire 4-0), dans une rencontre déroulée, contrairement aux habitudes, devant des gradins d’un stade Mustapha-Tchaker (Blida) pas bien garnis.
C’était pour les observateurs un indice sur la baisse de la cote de l’équipe nationale et son entraîneur auprès des fans. Tout cela allait d’ailleurs se vérifier quelques mois plus tard, plus précisément en octobre, à l’occasion des deux matchs amicaux contre la Guinée et le Sénégal. L’évènement coïncidait avec le retour de la sélection nationale au stade du 5-juillet (Alger), où elle n’avait plus évolué depuis novembre 2012. Mais les retrouvailles avec le public algérois ont tourné au cauchemar, notamment pour l’entraîneur breton, sifflé et hué par une grande partie des spectateurs présents dans les gradins, en signe de contestation contre la mauvaise production de l’équipe face aux Guinéens, ponctuée par une défaite (2-1).

Le coup de gueule de Gourcuff
La « révolte » du public algérois va se poursuivre trois jours après, malgré le succès contre le Sénégal, sur un but de Brahimi marqué dans les dernières minutes. Mais cette victoire n’a pas pour autant tempéré les ardeurs de l’entraîneur national, qui va s’illustrer par un coup de gueule en conférence de presse ayant suivi la partie face aux  »Lions » sénégalais. Gourcuff s’en prendra alors à tout le monde : supporters, presse et consultants des chaînes de télévision. Il menaça même de quitter son poste à l’issue de la double confrontation contre la Tanzanie. Sur la défensive, le coach allait ainsi aborder le déplacement de Dar Es Salaam pour affronter la Tanzanie, le 14 novembre, dans une ambiance « délétère », pour reprendre son expression. Un déplacement qualifié de « risqué » même si l’adversaire n’est pas une grosse cylindrée. Ceux qui appréhendaient ce match n’avaient finalement pas tort. Gourcuff et ses joueurs ont passé une heure de jeu cauchemardesque durant laquelle les locaux ont mené par deux buts à zéro. L’addition aurait pu être salée vu la domination copieuse des camarades de Samata et les nombreuses occasions franches qu’ils ont ratées.
Heureusement pour les Algériens et leur entraîneur qu’il y avait un second souffle de leur part ayant permis à Islam Slimani et son doublé de les tirer du gouffre avec un 2-2 heureux à l’arrivée. Un nul au goût de victoire après tout ce qu’a enduré le onze algérien sur le terrain. Mais la mauvaise copie qu’il a présentée à nouveau a enfoncé davantage le Français. Gourcuff avait seulement trois jours devant lui pour faire taire ses détracteurs. Une mission qu’il va accomplir avec brio grâce au festival offensif des siens (7-0) face aux Tanzaniens au stade Mustapha-Tchaker où ils se sont « réfugiés » après leur mésaventure algéroise du mois d’avant.
Une victoire aux allures de « revanche » pour le technicien français qui va néanmoins encore faire durer le suspense à propos de son avenir avec les Verts. « J’ai besoin de quelques jours de réflexion avant de rencontrer le président de la FAF pour trancher mon avenir avec l’équipe nationale », avait-il lâché à l’issue du match. Finalement, la montagne accouchera d’une souris et Gourcuff restera en place avec l’espoir de faire enfin l’unanimité autour de lui.
Cela passera évidemment par un parcours de premier ordre lors de la prochaine CAN au Gabon et pour laquelle l’Algérie ne devrait pas éprouver de difficultés pour se qualifier, et surtout arracher l’un des cinq tickets qualificatifs mis en jeu dans les éliminatoires du Mondial-2018. D’ici là, l’avenir du technicien français avec les Verts sera en permanence en débat chez les amoureux de l’équipe nationale.

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