Accueil ACTUALITÉ LÉGISLATIVES DU 12 JUIN : La volonté de changement suffira-t-elle ?

LÉGISLATIVES DU 12 JUIN : La volonté de changement suffira-t-elle ?

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L’entame de la dernière semaine de campagne électorale pour les élections législatives anticipées du 12 juin prochain n’a finalement pas amorcé ce déclic tant attendu, en dépit de l’intense activité des candidats durant le week-end passé. En effet, la campagne électorale aborde sa dernière ligne droite et les candidats à la députation n’ont plus que quelques jours pour convaincre. Il faut dire que dès son lancement, le 20 mai dernier, la campagne électorale pour le renouvèlement de la composante de l’Assemblée populaire nationale (APN) a évolué dans un climat de « désintérêt » presque général de la part des citoyens. Elle se poursuit, depuis, dans l’indifférence hormis les regroupements cloisonnés des militants.
Au bout du 17e jour de campagne électorale, les leaders politiques n’arrivent toujours pas à trouver la formule magique, pour mobiliser l’électorat ! C’est du moins le constat dans plusieurs wilayas. Discours récurrents, des promesses à profusion des programmes qui valent et surtout des appels à « aller voter massivement ». Les candidats aussi bien issus des partis politiques que ceux indépendants convergent vers l’objectif de « faire de ce rendez-vous électoral, un point de départ pour l’Algérie nouvelle ». Ils y voient « l’unique moyen pour édifier des institutions sur des bases solides fortes et démocratiques, instaurer une véritable démocratie dans laquelle la volonté populaire sera concrétisée et redonner, ainsi, confiance au citoyens ». Ils n’ont pas cessé de souligner l’impératif de se diriger vers une gouvernance éclairée fondée sur une vision économique d’avenir et sur la prospection et la planification ».
Il faut dire que dans cette course, tous azimut, vers l’hémicycle de Zighoud Youcef, tout est désormais permis, au point de faire dans le populisme et les exemples n’en manquent pas. Les derniers en date sont les sorties de deux chefs de partis. À partir de Tamanrasset, le président du Mouvement El-Bina, Abdelkader Bengrina, est revenu sur
« l’importance d’accorder davantage d’intérêt aux pays voisins et d’intensifier les investissements dans ces pays, ainsi que la promotion du commerce de troc ». Il est à se demander si les patrons algériens seraient capables de placer leur argent dans des pays vivant dans l’instabilité. Le secrétaire général de l’Alliance nationale républicaine, Belkacem Sahli, a proposé de « relever le seuil du salaire national minimum garanti à 40 000 DA et d’octroyer des crédits sans intérêts à la couche moyenne de la société pour bénéficier d’un logement ». Des propositions qui seraient difficiles, voire impossibles à être supportées par le Trésor et les banques publics au vu de la situation financière de notre pays. Cela sans compter les effets néfastes d’une crise sanitaire sans précédent à laquelle les prétendants à la prochaine législature n’apportent aucune solution.
À l’opposé de cette donne, les citoyens attendent, depuis plus de deux ans (après déclanchement du Hirak en février 2019), le changement préconisé par tout le monde, notamment au lendemain de l’élection présidentielle et de l’amendement de la Constitution. Ils réclament un pouvoir législatif reflétant réellement la volonté populaire garantissant un rôle plus percutant de l’opposition. En plus, le futur gouvernement est attendu sur de nombreux dossiers, principalement la relance de la machine économique moins rentière et plus productive, la réponse à la grogne sociale, ainsi que la gestion plus pertinente de la situation sanitaire, (prévention, opération de vaccination, gestion des flux de déplacements internationaux…).
En somme, un exécutif devant être inscrit dans une dynamique « d’ensemble et de rassemblement de toutes les forces nationales, au regard des défis qu’il aura à relever et qu’aucun parti ne pourra y faire face tout seul », comme le relèvent plusieurs politologues et analystes.
Aujourd’hui la question qui se pose est de savoir si la « forte volonté » de changement est-elle suffisante sans la mobilisation de la société civile ? Il se trouve que parmi ceux plaidant pour l’assainissement de la vie politique et sa moralisation, et pour bâtir aussi une économie diversifiée, nombre ont servi pendant deux décennies à l’ancien régime de la Îssaba. Il faudra faire les bouchées doubles et se hisser aux attentes de nos concitoyens, ayant fortement gagné en maturité, pour avoir leurs quitus.
Lyes Ayoub

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