Le lancement, samedi dernier, de la réalisation d’une station de dessalement de l’eau de mer, sur la plage de Aïn Adjroud dans la commune de Marsa Ben M’hidi, dans la wilaya de Tlemcen, n’est pas un événement banal. Cette station s’ajoute aux 25 autres qui sont en exploitation, dans notre pays. C’est la première des 6 stations décidées par le pPrésident Tebboune lors du Conseil des ministres du mois dernier. À l’horizon 2030, il est prévu que 60% de l’eau consommée en Algérie proviendra du dessalement. Quelle chance d’avoir cette alternative à la sécheresse qui sévit dans la région depuis fort longtemps alors que la soif rode dans le monde entier. Une chance d’avoir une façade maritime longue de 1200 km. Une chance d’avoir un programme présidentiel qui nous garantisse l’accès à l’eau malgré la nature aride de notre région. Alors qu’au même moment des grands pays comme l’Iran pensent à des moyens extrêmes face à cette même sécheresse. C’est le président iranien, Massoud Pezeshkian, qui a annoncé, vendredi dernier, la possibilité « d’évacuer la population (9 millions d’habitants) de sa capitale, Téhéran, s’il ne pleut pas d’ici la fin de l’année ». Cela semble incroyable mais pourtant vrai. Actuellement des coupures d’eau ont lieu. Le barrage qui alimente Téhéran est quasiment sec. Il ne contient que 8% de sa capacité de stockage d’eau. De quoi tenir deux semaines. Malheureusement, il n’y a pas que l’Iran dans cette tourmente de manque d’eau. « Les sécheresses à travers le monde s’intensifient et sont devenues un « tueur silencieux à évolution lente » affirme un rapport de l’ONU. Le rapport ajoute que « leur fréquence et leur intensité (les sécheresses NDLR) ont augmenté de près de 30 % depuis 2000 ». Parmi les pays les plus touchés figurent « le Brésil, le Mexique, l’Inde et même la Russie ou encore l’Europe du Sud-Est ». En Afrique il y a « le Sahel, la Somalie, la Namibie, le Zimbabwe, la Mauritanie, l’Afrique du Sud, etc». Plus grave encore, ce manque d’eau attise les conflits, les guerres. Celui qui couve depuis des années, est le conflit du Nil qui oppose l’Éthiopie à l’Égypte et au Soudan. Car les conséquences de la sécheresse sont multiples. Outre la soif et l’hygiène, il y a la menace sur les récoltes avec son lot d’insécurité alimentaire et d’érosion des sols. Le tout aggrave la pauvreté et la malnutrition et provoque des déplacements de populations qu’on appelle communément « l’immigration climatique ». Notre pays a un autre point positif qui a été rarement relevé. Notre marché national d’eau en bouteille est constitué, exclusivement, de la production locale. Pas une bouteille d’eau n’est importée. Contrairement à plusieurs pays développés, parmi lesquels les États-Unis, le Japon, l’Allemagne, etc. qui importent de grandes quantités d’eau en bouteilles. Mieux, le leader mondial de l’eau en bouteille, le groupe Nestlé, a 70 marques dont l’une est algérienne. Initialement, elle portait l’étiquette « Sidi El-Kébir ». Du nom d’une source qui coule paisiblement à Blida. Simple anecdote ?
Zouhir Mebarki






































