La gestion des risques majeurs relatifs à la désertification, les feux de forêt, les ressources hydriques et l’environnement fera l’objet, aujourd’hui, d’une journée d’étude, initiée par l’Institut national d’études de stratégie globale (INESG). Elle verra la participation d’éminents spécialistes en la matière, pour ne citer que le président du Club des risques majeurs Abdelkrim Chelghoum, qui interviendra sur la prévention et la gestion des risques majeurs, la désertification, la sécheresse et les feux de forêt et Rachid Boussahel qui abordera la gestion du risque chimique dans les eaux destinées à la consommation.
Cette journée d’étude se présentera en forme d’introduction générale sur les risques précités avec la présentation de cas de certains modèles constitutifs de projet politique public de prévention, pouvant aider, lit-on dans le communiqué de l’INESG, « à la réduction de la vulnérabilité des hommes et la sauvegarde des biens dans des proportions réalistes acceptables ». Rappelant que sur les 14 risques majeurs identifiés par les Nations unies, qui affectent le monde, 10 constituent de réelles menaces pour l’Algérie, les experts et les participants à cette journée d’étude, se pencheront sur trois risques majeurs qui ne sont pas des moindres, faut-il le noter, à savoir la désertification, la pollution des eaux et les incendies de forêt. Des sujets qui ne cessent d’être non seulement une préoccupation des experts et spécialistes en matière de risques majeurs, mais également de larges pans de la société, pouvoirs publics et citoyens, au regard des expériences vécues, inondations, séismes, pollution des eaux, feux de forêt, sécheresse et désertification, pour ne citer que ceux-là, outre les images et informations de catastrophes à travers le monde, à l’exemple des catastrophes pétrolières à proximité des côtes, qui souvent sont synonyme de sérieux dommages à la faune et la flore durant des décennies.
Si la furie des eaux est une menace pour plus de 60% des communes algériennes, selon le président du Club des risques majeurs Abdelkrim Chelghoum, dans ses déclarations, septembre 2019, aux médias nationaux, fait savoir que «le nombre de communes touchées par la furie des eaux ayant été de l’ordre de 500 en 2001 «ce chiffre a augmenté en 2012 pour totaliser le nombre de 750 communes confrontées à ce risque ». Près de huit ans après, ce nombre a augmenté de 20%, selon toujours Abdelkrim Chelghoum « pour totaliser le chiffre de 950 communes sujettes à des inondations régulières » précisant « avec des dégâts matériels et pertes en vies humaines ». La journée d’étude de l’INEG qui se penchera sur la désertification, les ressources hydriques et l’environnement, l’eau n’est pas étrangère à ces trois risques majeurs ; d’ailleurs, le président du Club des risques majeurs fait savoir que « l’eau est le dénominateur commun à trois risques omniprésents et dévastateurs dans notre pays », à savoir les inondations, les sécheresses et désertification et l’érosion. Pour réduire ces risques, cet expert qui ne cesse depuis des années de plaider en faveur « d’une approche intégrée de la gestion de l’eau » notamment par «le renforcement des capacités à contrôler et à prévoir ces phénomènes calamiteux ».
Pour des experts, l’adoption d’une stratégie de prévention appropriée est une urgence au regard de l’état des lieux.
Les carences liées à la non-intégration effective des mesures de prévention, pour éviter ou réduire les risques d’inondation, de feux de forêt, de sécheresse, de pollution en général et celle de l’eau en particulier, et d’autres menaces de catastrophe, dans la gestion des affaires de l’État, notamment au niveau local, réduisent considérablement les perspectives de voir enregistrer un recul de ces risques majeurs si ce n’est contribuer à les conforter. Si les feux de forêt dont le pays est sujet depuis ces dernières années d’une manière récurrente causent parfois des pertes en vie humaines et des dégâts considérables, il faut souligner qu’il faudra plusieurs années pour renouveler ce tissu forestier, si les hectares ravagés par des flammes ne sont pas récupérés pour d’autres projets, que celui de reboiser la superficie ravagée par les flammes. Il faut savoir que des experts à travers le monde tire la sonnette d’alarme sur les feux de forêt, non seulement parce qu’ils privent la terre de ses poumons et de l’impact gravissime sur l’éco-système, mais également sur le fait que les particules contenues dans les fumées peuvent avoir un impact mesurable à des centaines de kilomètres des lieux des feux déclarés. Si pour Abdelkrim Chelghoum l’Algérie compte plusieurs types d’inondations, dont celui produit par un environnement topographique défavorable, comme c’est le cas, cite-il, de Bordj Bou-Arréridj, Batna, Sidi Bel-Abbès, Oued-Rhiou (Relizane), Tizi-Ouzou, Aïn-Defla, Médéa, Béchar, Illizi, certaines de ces villes enregistre des feux de forêt chaque année, pour ne citer que Tizi-ouzou, Batna, Médéa… Ce qui n’est pas pour diminuer les risques majeurs dans ces régions du pays, comme pour d’autres villes, menacées par un troisième type d’inondations, selon cet expert,, celles provoquées par l’activité humaine, celles de l’urbanisation anarchique, l’aménagement du territoire débridé au niveau des rives des oueds et cours d’eau, et aussi sur la côte, ainsi que la défaillance des différents réseaux. Sont concernés les grandes villes, comme Alger, Constantine, Tébessa, Annaba, Oran, Blida et autres. Et pour y remédier, le président du Club des risques majeurs revient souvent dans ses déclarations et interventions, avec insistance, sur l’urgence «de l’adoption d’une stratégie de prévention appropriée », à chaque ville et village. C’est ainsi que les principes de précaution et de prudence et aussi des normes à respecter, auront toute leur place dans l’élaboration de projets structurants et la politique de prévention de l’environnement, à même de réduire considérablement les 10 risques majeurs dont est concernée l’Algérie.
Karima Bennour