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Le sida tue 8 000 personnes par jour : Un drame humanitaire ne laisse pas insensible la communauté internationale

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Tout le monde connaît le sida. Tout le monde en parle. Du plus petit au plus grand. Certains, ouvertement, sans l’absence d’aucune gêne. D’autres, au contraire, à mots couverts, comme d’une chose honteuse, car lié à un sujet tabou : la sexualité.

Ce qui est curieux, c’est que, depuis 1983, année où fut découvert le virus responsable de cette tragédie, dont il semble que l’Humanité ne connaîtrait jamais le dénouement, l’intérêt que suscite cette maladie ne fait que croitre. La nouveauté ne viendrait pas seulement des travaux et des conférences qui lui sont consacrés. L’intérêt vient surtout des victimes mêmes dont le nombre augmente chaque jour dans des proportions effarantes, dans leur témoignage pathétique et désespéré, dans l’impuissance de la science à enrayer le mécanisme de cette machine de la mort, à soulager la terrible souffrance ainsi que la déchéance humaine que ce fléau entraine derrière lui.
La conférence donnée récemment à la maison de la culture Ali Zammoum du chef-lieu de la wilaya de Bouira par le docteur Ramdane Fawzi, pharmacien biologiste à l’hôpital El Kettar d’Alger avait ceci de particulier qu’elle s’adressait en priorité aux imams et de considérer cette maladie des temps modernes sous le prisme de l’islam.

Trois thèses sur l’origine d’un mal inconnu
En esprit méthodique, le conférencier a commencé par distinguer quatre êtres unicellulaires : les parasites, les bactéries et les champignons, d’abord, dont la présence est révélée au chercheur par le microscope ordinaire ; et les virus, ensuite, mis en évidence par l’observation au microscope électronique. Ces mêmes virus sont à leur tour classés en deux catégories : ceux qui ont deux chromosomes, assez inoffensifs, au fond, et ceux qui n’en ont qu’un et qui sont très dangereux, car ayant la propriété de muter. Ce qui les rend très résistants et réfractaires aux anticorps fabriqués, pour se défendre contre eux, par l’organisme humain. Il y a autant de virus qu’il existe de grippes. Parmi les plus dangereuses, le conférencier citait la grippe aviaire, la grippe porcine, le trass etc. Les virus aiment le froid et l’humidité, ce qui explique, selon le docteur Ramadane, l’apparition des grippes saisonnières. Mais le plus nocif, assurément, est le VIH, assurait l’homme de science. Le paradoxe est qu’il ne tue pas, soulignait-il. Non, le mal résidait, selon lui, en ce qu’il neutralise notre système immunitaire, ou, pour être exact, la lymphocyte TCD4. D’où l’appellation; syndrome immunodéficitaire acquise. Ce virus très virulent existe chez le gorille et le singe macaque. Et il a été transmis à l’homme vers les années 80. Du Congo Brazzaville où il était apparu pour la première, d’après le pharmacien biologiste, il est passé dans trois villes américaines : Las Vegas, New York et Los Angeles. De là, il a regagné l’Europe via l’Angleterre avant d’atteindre l’Australie. Ici, le conférencier faisait observer qu’il existe quatre thèses sur la transmission du virus VIH à l’homme. La première et la plus crédible est celle qui se base sur les rapports sexuels avec cet animal. La seconde privilégie la piste de la chasse. En Afrique noire, la famine obligeait l’homme à manger du singe. Le chasseur lui-même blessé aurait été en contact direct avec le sang contaminé d’un singe. Elle est jugée peu fiable, car la chasse au singe n’occasionnait pas de blessures. La seconde est plus crédible : on fabriquait le vaccin anti polio à partir des reins du singe. Comme on ne connaissait pas alors le virus responsable du sida, on ne faisait pas d’analyse. D’ailleurs le VIH n’a pu être identifié qu’à partir de 1983 par le savant français Luc Montagnier, rappelait l’orateur. Tout de même, révélait ce dernier, ce vaccin contre la polio par voie orale a été découvert par le savant américain Albert Sabin (d’origine polonaise et non russe comme l’a cru le docteur Ramadane). Faisant sienne, la thèse de la zoophilie, il a profité de l’occasion pour fustiger ce vice, cette introversion sexuelle contre nature et condamnée sans appel par l’islam.

Comment agit le VIH
Le Virus pénètre par effraction dans la cellule. Il arrive directement à la chaine que forme le chromosome et s’installe au milieu. La chaine est coupée en deux et les deux parties sont reliées entre elles par le virus. Cette étape permet l’élaboration de l’enzyme dite transcriptase inverse, à l’origine de l’ADN viral à partir de l’ARN. La seconde étape voit se réaliser l’enzyme qui intègre l’ADN viral à l’ADN cellulaire. La protéine P32 participe à l’assemblage du virus. Ainsi s’effectue la multiplication, à une vitesse effrayante- industrielle sommes-nous tenté de dire-, du virus à l’intérieur de la cellule. Ces virus, copie conforme du modèle, vont coloniser d’autres cellules et faire le même travail de sape. Le système immunitaire se bloque et l’organisme tout entier est incapable de réagir aux microbes et aux autres virus. Des diapositives illustrent parfaitement la fabrication des enzymes et la reproduction par milliers d’autres virus à partir du premier.
Le dépistage du sida est possible dès le 21ème jour de la contamination par ce virus assurait le conférencier. Ceux qui portent le VIH sont appelés séropositifs. Chez certains hôtes, il peut s’écouler dix ans avant que les signes du sida apparaissent. On dit qu’ils sont des porteurs sains. Mais ils peuvent communiquer le virus par les voies que l’on sait. Le préservatif ne parait pas, pour le docteur Ramadane, un moyen sûr du tout contre le virus. De même qu’il pénètre dans la cellule avec une grande facilité, il peut franchir le tissu de cette protection. Une diapositive montre comment. Le meilleur moyen de ne pas avoir ce virus tueur, c’est de n’avoir pas de contact physique avec le sang ou les muqueuses contaminées par le VIH. « Mieux vaut prévenir que guérir’ recommandait le pharmacien biologiste.
Prédisposant l’organisme à une fragilisation extrême, le VIH se manifeste assez tôt, en tout cas, chez l’hôte. Une toux oppressive, une fatigue subite, l’irruption de boutons sur tout le corps qui font penser à des brûlures, une blancheur de plâtre sur la langue et l’arrière gorge ce sont là, généralement, les signes qui renseignent sur cette terrible affection. Enfin, le patient devient d’une maigreur effrayante et l’alitement devient obligatoire.

Des chiffres qui font froid dans le dos
En 2011, une étude révèle qu’un 1,5 million de personnes sont mortes de maladies liées au sida. La tuberculose, pourtant maladie qui se soigne parfaitement aujourd’hui, est la principale cause de cette hécatombe. Ce qui donne raison au conférencier quand il affirmait que le sida ne tue pas, mais bien les maladies auxquelles ils ouvrent d’énormes brèches dans le corps. À titre illustratif, il a soutenu que le virus a tué plus de gens que n’en avaient massacrés les deux guerres mondiales réunies. Sur le datacho, à gauche de la salle, les chiffres menaient leur danse macabre. En un jour, il meurt 8 000 personnes dans le monde par le fait du sida. Ce sont les pays en voie de développement qui sont les plus touchés par ce grand fléau. En effet, le taux de décès enregistrés dans ces pays est de 95%. Autre révélation sidérante : moins de 4% de personnes dans le monde reçoivent un traitement antiviral. Pour l’Afrique, berceau de l’Humanité et qui pourrait se révéler un jour son tombeau (le conférencier évoquait aussi l’Ebola et les nombreux cas de décès qu’il a provoqués), le nombre de sidéens a, en 2001, atteint 28,5 millions de personnes. Seules 300 000 patients ont pu accéder à un traitement antirétroviral. La même année le sida a fait 2,2 millions de morts sur ce continent. La moitié, c’est des jeunes dont l’âge varie entre 15 et 24ans, selon les mêmes statistiques fournies par le conférencier pour appuyer son intervention. Ils sont, actuellement, 12 millions de jeunes africains porteurs du virus du sida, selon la même source, avec 6 000 décès enregistrés chaque jour. En 2011, en Afrique subsaharienne, le nombre de décès enregistrés est de 1,2 million contre 1,8 million en 2005, soit une baisse de 22%. En Asie, il y a eu 330 000 décès, 90 000 décès en Europe de l’est et en Asie centrale et 25 000 décès au Moyen Orient et en Afrique du Nord, soit une baisse de 78,5% par rapport à 2001, d’après la même étude. Une étude prospective montre, qu’en l’absence de soins appropriés, ils seront 68 millions d’individus à trépasser du VIH entre 2001 et 2030 dans les 45 pays les plus touchés ! La conférence tenue entre le 19 et le 27 juillet 2012 aux Etats-Unis a révélé que 34,2 millions d’enfants et d’adultes vivent avec le VIH dans le monde ! L’explication fournie à ce sujet est que les sujets atteints du virus bénéficiaient d’une meilleure prise en charge anti-rétrovirale. En 2011, en Asie, il y a eu 330 000. Pour sa part et se référent à sa propre expérience d’homme de science, le docteur Ramdane a fait savoir qu’entre trois et quatre sidéens se présentent quotidiennement à l’hôpital où il travaille.Une récente étude répartit ainsi le mode de transmission du VIH aux Etats-Unis : 58% des contaminations par ce virus relèvent des rapports sexuels, 25% des drogues, 8% du sang, et 8% d’origine inconnue. À travers le monde, les rapports sexuels arrivent également en tête avec 72% contre 8% pour la drogue, 8% pour cause inconnue et 1% pour la sang. Ce drame humanitaire ne laisse pas insensible la communauté internationale qui se mobilise pour intervenir sur deux fronts : investir dans la recherche et fournir l’aide nécessaire pour lutter contre ce fléau : en 2011, on investit 16,8 milliards de dollars dans la lutte antisida, soit une hausse de 11% qu’en 2010. L’aide internationale s’est chiffrée à 8,2 milliards de dollars où les USA participent à hauteur de 48%.
Ali D.

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