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Le responsable sahraoui, Mohamed-Lamine Ahmed, au Forum de DK News : «le discours de Mohammed VI est un non-événement»

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En réponse au discours de Mohammed VI, prononcé à l’occasion de la Fête du trône, jeudi dernier, dans lequel il a réitéré son refus de se conformer à la légalité internationale par le maintien de la colonisation au Sahara occidental, à travers son projet de «régionalisation avancée», le militant et combattant sahraoui, dès les premières heures de la lutte du peuple sahraoui pour l’indépendance, Mohamed-Lamine Ould-Ahmed qualifie de «non-événement» le discours de Mohammed VI. Le membre du secrétariat national du Front Polisario et premier responsable, dans l’histoire de l’exécutif de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), Mohamed-Lamine Ahmed, a indiqué, hier, que le discours de Mohammed VI s’adresse «à la scène interne marocaine» et que «sa politique de régionalisation avancée est sa réponse aux attentes des populations des régions marocaines, à l’exemple des Marocains du rif».
La monarchie marocaine n’a cessé, selon Mohamed-Lamine Ahmed,  qui était l’invité, hier, du Forum du quotidien national DK NEWS, de «manœuvrer» en vue de dévier «la nature fondamentale de sa présence au Sahara occidental, qui est une colonisation de ce territoire, selon l’esprit et les textes des Nations unies», a-t-il rappelé. Invité en sa qualité de président de l’université d’été, des cadres du Front Polisario et de la Rasd, qui entame sa deuxième semaine de ses travaux, à Boumerdès, Alger, étaient présents également au Forum d’hier le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l’Homme (CNCPPDH), Farrouk Kesentini, et la militante sahraouie des droits de l’Homme, dans les territoires encore sous occupation marocaine, Fatimatou Dahwar. Pour notre interlocuteur, «après la colonisation espagnole au Sahara occidental, le peuple sahraoui a été victime «d’un génocide avec l’invasion militaire marocaine, en 1975, de ses territoires», a affirmé Mohamed-Lamine Ahmed, avant de souligner «que les violations des droits de l’Homme des Sahraouis sont dictées par la nature même du système colonial marocain, refusant toute expression libre et pacifique du droit à l’autodétermination des Sahraouis». Avertissant les autorités coloniales marocaines et ses soutiens étrangers, principalement la France et les lobbies sionistes, que «la patience à des limites» a averti notre interlocuteur. À l’adresse des Nations unies, son Secrétaire général Ban-Ki-moon et les membres de son Conseil de sécurité, l’intervenant leur dira que «la jeunesse sahraouie désespère de voir l’ONU assumer ses responsabilités et ses engagements pris», invitant l’Institution onusienne «à procéder, sans plus trader, à la tenue du Référendum d’autodétermination du peuple sahraoui». Qualifiant le Maroc d’«un État de drogue», Farouk Ksentini a souligné, hier, que «les violations par le Maroc des droits des Sahraouis s’inscrivent en ligne droite de la nature du système colonial de Rabat au Sahara occidental», a-t-il déclaré dans on intervention, hier, au Forum de DK NEWS. Ne maquant pas de rappeler, à cette occasion, que «les pratiques coloniales marocaines, dans les territoires sahraouis occupés, sont similaires à tout système colonial qu’a connu l’humanité», et d’ajouter que «la colonisation marocaine est semblable dans ses pratiques à celle de l’entité sioniste en Palestine occupée».
Pour le président de la (CNCPPDH), «la colonisation est en premier en violation des droits de l’Homme», au regard de la teneur des textes de la Charte des Nations unies, rappelant, à ce propos, l’inscription , depuis 1966, du Sahara occidental sur le registre onusien des questions soumises à un processus de décolonisation, et son règlement se traduit par l’expression libre des Sahraouis à l’autodétermination. De son côté, la militante des territoires sahraouis sous occupation marocaine, Fatimatou Dahwar, qui à l’âge de 18 ans, a connu les geôles marocaines, précisément en 1976, soit une année après l’invasion militaire marocaine du Sahara occidental, son témoignage était poignant. Son récit et les expressions qui se dégageaient de la profondeur de son être et ses convictions témoignent de la constance de la détermination et l’engagement de son peuple à vivre libre, indépendant et souverain sur l’ensemble du territoire du Sahara occidental. «La répression et l’oppression des autorités coloniales marocaines ne réussiront pas à nous faire plier et renoncer à notre droit légitime de vivre indépendant», a-t-elle déclaré. Pour notre interlocutrice, «les Sahraouis ne renonceront pas à leur droit à l’autodétermination», indiquant plus loin dans ses propos «que toute colonisation a une fin, comme ce fut le cas dans l’histoire des peuples colonisés». La pensée coloniale disqualifiée, en effet, par l’histoire, Fatimatou Dahwar a fait part, dans son intervention de l’«usage de colons marocains par les autorités de Rabat dans les territoires sahraouis occupés», précisant qu’il s’agit «d’éléments» du Makhzen. Affirmant plus loin que «ce sont là des pratiques coloniales qui ne réussiront pas à fléchir notre attachement à notre cause, portée par les différentes générations du peuple sahraoui, celles contre l’occupant espagnol, et, depuis 1975 à ce jour, contre le colonisateur marocain».
Karima Bennour

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