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Le président Tebboune réunit le Haut conseil de sécurité

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Par Ali El Hadj Tahar

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présidé hier, au siège de la Présidence à Alger, la réunion périodique du Haut conseil de sécurité.
Avec ses réunions périodiques, le président Tebboune est en train de prouver qu’il considère que la prise de décision au plus haut sommet de l’État est importante et grave et demande l’avis de plusieurs autorités et spécialistes. La collégialité semble donc de mise dans le nouveau système de gouvernance qu’il est en train d’instaurer dans la pratique et ce, avant même qu’il ne soit articulé constitutionnellement, ce qui laisse augurer des jours meilleurs pour la démocratie dans notre pays. Les processus démocratiques, de par le monde, se caractérisent par des avancées, des stagnations et même des reculs. En Algérie, le recul démocratique a été d’une gravité extrême, menant à l’accaparation du pouvoir par un clan mafieux qui a dévoyé et la gouvernance et les institutions de la République, devenues de simples caisses de résonance, des organes d’exécutions d’ordonnances présidentielles lorsque ce n’était pas carrément d’ordres venus d’une nébuleuse illégitime autoproclamée qui a carrément squatté le pouvoir suprême. Le journaliste et écrivain Farid Alilat a donné dans «Bouteflika…Histoire secrète» des réponses sur ce type de gouvernance qui n’a existé nulle part ailleurs dans le monde et qui a abouti à un régime où le Président était tout simplement mis hors jeu durant de nombreuses années, avec ou sans son accord.
La manière de faire du Président est diamétralement opposée à la méthode dévoyée de son prédécesseur, ce qui laisse augurer des jours meilleurs pour le pays sur le plan politique. D’ailleurs, perçu comme étant sincère par de nombreuses personnalités, son appel au dialogue a eu un certain écho chez les moins sceptiques, qui jugent les officiels sur les actes, sans jugements préconçus ni a prioris. La dernière réunion du Haut conseil de sécurité n’a certainement pas été une simple formalité ; et si le président de la République a décidé de sa tenue c’est que la situation l’a imposée. Donner une mesure de la cohésion au sein de l’État tout en montrant que la concertation capitale de la bonne gouvernance est essentielle pour l’Algérie d’aujourd’hui et de demain. C’est un État nouveau qui a vu le jour après le 12-12 ; et il est donc bel et bien attelé à construire et donner une image de sérieux, de suivi, de régularité en lieu et place de l’improvisation qui a caractérisé les deux dernières décennies d’autoritarisme. Dans cet ordre d’idées, le respect des engagements et des institutions semble une valeur fondamentale chez le président Tebboune, qui veut mettre fin à tous les errements qui ont malmené et dévoyé la République.
Pratiquement, le Haut conseil de sécurité avait du pain sur la planche même si le communiqué de la Présidence n’en a soufflé mot. La vie nationale se caractérise par la persistance du Hirak que l’État a affirmé protéger, tandis qu’à l’extérieur, le conflit libyen ne semble pas prêt de connaître un dénouement puisque le premier cycle des pourparlers qui ont eu lieu à Genève s’est terminé sans résultats et que la situation continue à être inquiétante pour l’Algérie qui maintient son cordon d’alerte aux frontières. En effet, en dépit de l’absence des belligérants (le maréchal Khalifa Haftar et le gouvernement d’Union nationale (GNA) de Fayez el-Sarraj) la vingtaine de personnalités indépendantes et des acteurs de la société civile ont eu des discussions « fructueuses » et ont réussi à planifier un ordre du jour et des termes de référence pour la prochaine série de pourparlers. D’autres dossiers ont certainement été abordés, probablement le problème mondial du virus COVID-19, la tenue du prochain Sommet arabe à Alger qui devrait se tenir avant fin juin prochain, le Sahara occidental, les relations avec le Maroc et d’autres questions d’ordre géopolitique ou peut-être même économique puisque l’Algérie doit se prononcer de manière définitive sur la date butoir de l’application de l’accord avec l’Union européenne. Dont acte.
A. E. T.

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