Reçu hier en audience par le président Tebboune, le chef de l’État malien a dû en avoir le cœur net sur la position de l’Algérie quant au processus politique post-IBK engagé le 25 septembre 2020. Tout comme elle avait réussi, en 2015, le pari de recoller les morceaux des factions maliennes, avec en prime la signature de l’Accord de paix d’Alger, aujourd’hui, l’Algérie offre sa disponibilité à appuyer la solution politique qui sera couronnée par l’organisation d’élections. Ainsi, dans une déclaration faite à la presse à l’issue de l’entrevue du palais d’El Mouradia, le président Tebboune a indiqué que « la rencontre avec le chef d’État malien, en visite de travail et d’amitié en Algérie, a été l’occasion de lui exprimer nos félicitations pour le retour de la sérénité dans son pays ainsi que pour la réunion tenue, récemment, à Kidal (nord malien) ». Et d’ajouter : « comme nous l’avons déjà affirmé, lors de précédentes rencontres, nous demeurons à la disposition de nos frères maliens pour tout ce qu’ils jugent nécessaire dans la phase actuelle en vue de l’apaisement de la situation et de la préparation des élections qu’ils ont décidées ». À cette occasion, le président de la République a tenu à « souhaiter chaleureusement la bienvenue » à son homologue Bah N’Daw et à la délégation qui l’accompagne dans cette visite de deux jours en Algérie. En effet, en août 2020, lorsque l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta et son Premier ministre étaient arrêtés par une garnison de militaires et forcés la démission, Alger avait réagi pour rejeter tout changement « anticonstitutionnel » de gouvernement. Entendre, tout changement contraire aux textes de l’Union africaine, à commencer par la Déclaration d’Alger de 1999 et la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance. Aujourd’hui que les choses semblent évoluer dans le bon sens au Mali, avec la mise en place, septembre de l’année 2020, d’une haute instance de transition politique, l’Algérie ne tardera pas à appuyer le processus du retour à la légalité. Et le message d’Alger semble avoir été reçu 5 sur 5. Pour preuve, le chef de l’État malien a exprimé la reconnaissance de son pays aux efforts de l’Algérie.
Bah N’Daw salue le rôle de l’Algérie
Au sortir de l’entrevue présidentielle, le chef de l’État malien, Bah N’Daw, a remercié le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour son « soutien » et son « dévouement » à aider le Mali dans sa démarche à sortir de la crise. Dans une déclaration à l’issue de son entretien avec le président Tebboune, le chef de l’État malien a salué le « dévouement » et l’« attachement » de M. Tebboune à aider le Mali en vue d’une sortie définitive de la crise qu’il traverse. « Nous sortons d’une crise assez difficile et complexe et sans l’appui et le soutien de nos amis algériens, nous n’aurions pas pu nous en sortir », a-t-il affirmé. « Nous nous sentons soutenus, compris, aidés et appuyés dans notre démarche », a-t-il souligné, exprimant « avec force » ses remerciements à l’endroit du peuple algérien et son gouvernement ».
Farid Guellil
