Dans la stratégie du président Abdelmadjid Tebboune d’intensifier les relations algéro-chinoises, sa visite d’Etat a englobé, au-delà de la coopération économique, d’autres domaines non moins importants, à l’instar de la communauté algérienne de Chine, les valeurs idéologiques et révolutionnaires, ainsi que le développement technologique.
Au titre de la communauté algérienne établie en Chine, ce fût l’occasion pour le chef de l’Etat de se frotter à cette élite qui représente dignement le pays, à savoir la communauté universitaire et les hommes d’affaires résidant en Chine. Comme lors de son voyage en Russie, le président de la République a été à l’écoute des préoccupations de la diaspora nationale, et a répondu à diverses questions portant sur divers sujets, à l’égard notamment des étudiants algériens. Pour ces derniers, Tebboune a annoncé que les deux pays avaient convenu d’« intensifier l’échange de délégations estudiantines », tout en se félicitant de « l’image positive » perçue chez la communauté algérienne établie en Chine, formée d’élites et de compétences reconnues. Dans ce contexte, ce n’est donc pas une coïncidence si c’est à cette élite justement que Tebboune a annoncé des perspectives d’investissement à travers des méga-projets entre les deux pays, estimées à 36 milliards de dollars. Pour leur part, les représentants de la communauté algérienne en Chine ont salué « le volume et la qualité des accords signés ainsi que leurs résultats positifs », approuvant à plus d’un titre « la démarche du président Tebboune en faveur du développement du pays, de la défense de ses intérêts suprêmes et du recouvrement de la place qui revient à l’Algérie dans le concert des Nation ».
Une alliance historique autour des mêmes valeurs
La Chine et l’Algérie se sont unies il y a 65 ans derrière une cause commune, s’opposant à l’impérialisme et au colonialisme, et luttant pour leur indépendance et leur libération nationale. Et compte tenu du caractère social et révolutionnaire de la démocratie algérienne, la visite d’Abdelmadjid Tebboune en Chine est le témoin du pacte symbolique établi entre les deux pays depuis maintenant des dizaines d’années. Une visite qui s’est soldée par un énième rapprochement d’envergure, autour d’idées communes qui ont toujours affirmé le degré de relations solides entre Alger et Pékin. Un apprentissage mutuel autour des mêmes valeurs.
Ainsi, et parmi les hauts responsables de la République populaire de Chine que le président Tebboune a rencontré durant son voyage, le vice-secrétaire du Comité du Parti communiste chinois (PCC) dans la province du Guangdong, Meng Fanli, à Shenzhen. Cela, après avoir rencontré la veille à Pékin le Premier ministre chinois, M. Li Qiang, et le président du Comité permanent de l’Assemblée nationale populaire chinoise, M. Zhao Leji. Ont assisté à la rencontre avec Meng Fanli, du côté algérien, l’importante délégation qui accompagne le président de la République durant cette visite, ainsi que l’ambassadeur d’Algérie en Chine, Hassan Rabhi.
À l’occasion de cette rencontre, les cadres du PCC se sont félicités du niveau des relations « historiques solides » entre l’Algérie et la Chine, ainsi que des « entretiens constructifs » que le président Tebboune a eus avec son homologue chinois, Xi Jinping. Rappelons dans le même contexte que le 13 juillet dernier, plusieurs partis politiques algériens ont pris part au quatrième dialogue entre le PCC et les partis politiques des pays arabes, à Yinchuan, capitale de la région autonome Hui du Ningxia, dans le nord-ouest de la Chine.
BYD, un géant de la voiture électrique
« L’Algérie et la Chine doivent élargir leur coopération dans les domaines émergents tels que les technologies de l’information, l’économie numérique, les véhicules à énergie nouvelle et les satellites spatiaux », avait annoncé mercredi le Premier ministre chinois, Li Qiang, durant sa rencontre avec le président Tebboune. Dans ce sillage, et profitant de son passage dans la ville de Shenzhen, Tebboune a visité les différents départements de l’entreprise « BYD », spécialisée dans la production de véhicules électriques, l’occasion lui étant donné d’écouter les explications de ses responsables concernant les nouvelles technologies utilisées dans la fabrication automobile électrique. En marge de cette visite, le président Tebboune a réaffirmé que l’Algérie « offre toutes les facilités et accorde de nombreux avantages aux investisseurs étrangers, y compris aux fabricants automobiles, qui sont les bienvenus dans notre pays », rassurant que l’Algérie « est qualifié pour être un pôle de construction automobile, compte tenu de sa position stratégique en Afrique et sa proximité de l’Europe ».
Toujours dans le domaine technologique, Tebboune a effectué durant la même matinée, une visite au siège de la prestigieuse entreprise des nouvelles technologies « Huawei », située dans la même ville de Shenzhen, où il a longuement échangé avec le fondateur de l’entreprise, Ren Zhengfei.
Lors de cette rencontre, Tebboune a réitéré « les avantages et les facilités qu’offre l’Algérie aux investisseurs étrangers ». Au siège de « Huawei », le président algérien a suivi une présentation sur les systèmes d’alerte et de prévention des catastrophes telles que les incendies et les fuites. Affirmant que l’Algérie accorde un intérêt particulier à « l’utilisation des technologies de pointe dans les secteurs de l’eau, les programmes d’éducation et d’enseignement », faisant partie du plan d’action du gouvernement algérien ». Le président Tebboune a, ensuite, suivi une autre présentation sur les nouvelles technologies utilisées dans diverses industries liées au secteur de l’énergie, rappelant, à cet effet, le processus de numérisation entrepris par notre pays depuis 2019 dans tous les secteurs.
Hamid Si Ahmed
