Plusieurs questions liées à la campagne de vaccination contre la Covid-19, annoncée pour ce mois de janvier dans le pays, ont été abordées, hier, par le professeur Rachid Belhadj, directeur des activités médicales et paramédicales au CHU Mustapha-Pacha à Alger, invité de la chaîne 3 de la Radio nationale. L’intervenant, également président du syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (SNECHU), a fait savoir, à ce sujet, que les travaux de préparation sont en cours pour entreprendre les activités de vaccination dans les meilleures conditions possibles. Sur la capacité des services sanitaires du pays à s’acquitter de leurs tâches, l’hôte de Souhila El-Hachemi a assuré que les services nationaux de santé possèdent une solide expérience datant du début de l’indépendance pour mener à bien cette action médicale. S’agissant des catégories prioritaires à la vaccination, le Pr Belhadj a avancé les plus vulnérables souffrants de maladies chroniques comme le diabète, l’asthme, l’obésité ou l’hypertension artérielle, entre autres, lesquelles ont eu à payer le plus lourd tribut à la Covid-19.
Sur la question du libre choix de se faire vacciner ou pas, le praticien estime que lorsqu’il s’agit de protéger d’autres personnes, la raison, la sécurité sanitaire et les données scientifiques, imposent, d’accepter le vaccin, relevant que toute opération de vaccination doit être précédée et accompagnée d’une campagne de sensibilisation auprès de la population pour avoir son adhésion. Concernant l’efficacité des divers vaccins développés à travers le monde pour stopper la pandémie, l’invité a déclaré qu’il n’y a pas « assez de recul » pour la confirmer, notant, toutefois, qu’en ce qui concerne leur point fort, c’est « qu’ils ne mutent pas beaucoup ». Le professeur Belhadj a estimé, par ailleurs, qu’il est vital d’en « tirer les leçons » de cette pandémie qui a montré les limites de notre système sanitaire, tout en appelant à revoir, dans sa globalité, le fonctionnement de l’ensemble du système national de santé pour faire face à l’avenir à toute menace.
Il rappelle, à ce propos, que le chef de l’État avait formulé une promesse en ce sens, jugeant que la santé des Algériens constitue l’un des éléments majeurs de renforcement de la sécurité leur pays.
Dr Merabet explique pourquoi l’Algérie a choisi Sputnik V
Pour le choix du vaccin, et à titre de rappel, l’Algérie a jeté son dévolu sur le vaccin russe Sputnik V, du laboratoire Gamaleya National Research Institute-un antidote à deux inoculations successives, d’un intervalle de trois semaines. Un choix basé sur le rapport Qualité/Prix, mais aussi en fonction des moyens logistiques dont dispose l’Algérie notamment les conditions de conservation.
Commentant le choix du vaccin russe, sur les colonnes du journal « El Moudjahid », le président du Syndicat national des Praticiens de la santé publique (SNPSP), le Docteur Lyes Merabet a assuré que « Sputnik V a été homologué par les autorités sanitaires russes en août dernier et la dernière étape expérimentale qui a concerné plus de 43 000 personnes a été engagée entre mai et juin avec des résultats très probants, plus de 91% de taux d’efficacité.
Quant aux réactions post-vaccinales immédiates ou à court terme, il semble qu’il n’y a pas eu de situations graves signalées ». Il a, aussi, par la même affiché sa préférence aux vaccins conçus de manière conventionnelle déjà utilisés et connus, comme le vaccin russe Sputnik V, Astra-Zeneca, ou le vaccin chinois, c’est-à-dire utilisant des virus morts ou atténués, alors que Pfizer et de Moderna relèvent de l’innovation en matière technologique et de recherche médicale dans le domaine de la vaccination. « À mon avis, un vaccin conventionnel est mieux adapté et plus intéressant que d’autres vaccins », a-t-il dit à ce sujet.
Brahim Oubellil
