Le président de l’Union national des agronomes (UNA), Yahia Zane, a mis en exergue, hier, l’importance de l’investissement de la recherche scientifique, notamment la recherche agronomique dans le développement agricole, tout en soulignant, ainsi, de repenser aux politiques de recherches et leurs impacts sur le développement agricole. Le même responsable a recommandé, toutefois, lors d’une déclaration à la presse, en marge de la tenue du 4e Congrès de l’Union nationale des agronomes qui s’est tenu, hier à Alger en présence de nombreux ingénieurs agronomes des 30 wilayas du pays ainsi que des responsables du secteur que la recherche scientifique doit être perçue comme un investissement à long terme, tout en mettant, en avant, la nécessité d’introduire de l’innovation et les aspects technologiques modernes dans ce secteur. Également, Zane a déploré, sur ce point, que : «Malheureusement, la part de la recherche agronomique dans le secteur est très minime. Avant d’affirmer qu’il faut bien développer la recherche scientifique dans le domaine de l’agriculture… Par ailleurs, il a souligné que l’ingénieur agronome doit s’intégrer au cœur des défis de la sécurité alimentaire. Selon lui, «l’ingénieur agronome» est considéré comme la plaque tournante de tout processus contribuant au développement du secteur : «Il doit s’imposer comme une force de proposition et tenter de trouver les moyens nécessaires pour trouver les solutions et atteinte des objectifs voulus». Évoquant la relance agricole et la sécurité alimentaire en Algérie, la même source a, notamment, fait savoir que l’Algérie possède des moyens importants pour atteindre cet objectif : « Aussi, nous avons un potentiel humain qualifié (ingénieurs, techniciens) très important … de même que l’Algérie possède des terres agricoles fertiles, une base sur laquelle le secteur peut se développer encore….Seulement, il faut qu’il y ait une inter-coordination pour développer le secteur …!» Parlant du foncier agricole en Algérie, notre interlocuteur souligne, en revanche, l’importance de ce dernier dans le développement agricole. D’autre part, il a noté, à ce propos, que ce foncier agricole est, aujourd’hui, saccagé par l’administration.
Mettre l’innovation au service des systèmes agricoles et alimentaires
Présent au Congrès, l’ancien ministre de l’Agriculture et l’agroéconomiste, Sid-Ahmed Ferroukhi a souligné, lors de son intervention sur la nécessité d’introduire de l’innovation au service du développement durable des systèmes agricoles et alimentaires. Et il n’a pas manqué de rappeler, également, que l’Algérie a réalisé, ces deux dernières décennies et grâce aux politiques agricoles et alimentaires mises en œuvre, de grands progrès en matière de sécurité alimentaire. Cette rencontre était, aussi, une occasion pour lui d’aborder les nombreux défis et enjeux prospectifs qui sont perceptibles pour l’Algérie à travers la croissance démographique et les changements d’habitudes alimentaires, la rareté de la main d’œuvre agricole et du capital humain, la protection et la valorisation des terres agricoles… etc.
Mehdi Isikioune