Alors que sa dette actuelle est estimée à 1650 milliards de DA, le groupe Sonelgaz devra, tôt ou tard, revoir la tarification de l’électricité pour retrouver son équilibre financier et pouvoir financer son plan d’investissements. C’est ce qui a été affirmé, hier, par le P-DG du groupe, Mohamed Arkab, lors de son intervention sur la Radio algérienne.
«Tôt ou tard, on doit revoir la tarification de l’électricité» a déclaré le P-DG, en affirmant que la révision «doit se faire de manière réfléchie pour préserver la classe moyenne». «Celui qui consomme plus doit payer le prix réel de l’électricité», a-t-il défendu, en rappelant que «le groupe continue à reposer sur l’aide de l’État pour réaliser son plan d’investissements».Selon les chiffres fournis par Arkab, la dette actuelle de Sonelgaz est de l’ordre de 1 650 milliards de DA. Ainsi, il a considéré que les tarifs actuels ne permettent pas à Sonelgaz de dégager des résultats et de permettre d’avoir une trésorerie. Selon ses explications, le groupe doit toujours faire recours aux banques pour le financement de ses investissements. «Actuellement, nous sommes sur un crédit, à long terme, avec la BNA, de l’ordre de 1 600 milliards de DA, dont 1 300 MDA ont été déjà investis, a-t-il encore fait savoir, en réponse à une question relative aux sources de financement du groupe. À cela s’ajoute un crédit de 380 milliards pour parachever les programmes, jusqu’à 2020. «Il reste à trouver d’autres financements d’ici 2028», a-t-il argumenté.
Ainsi, pour résumer, il expliquera que la tarification actuelle de ses services ne permet pas à son entreprise de dégager des sommes lui permettant d’autofinancer ses programmes d’investissement, et donc de solliciter des crédits auprès des banques, d’autant plus que «cette tarification ne couvre pas le coût de production».
À cet effet, Arkab a rappelé que 99% de la production d’électricité est obtenue à partir du gaz naturel prélevé des puits de Sonatrach qui, dit-il, «n’applique pas des coûts réels».
2 500 milliards de DA d’investissements à l’horizon 2028
Pour ce qui est de la stratégie engagée par la Sonelgaz jusqu’à 2030, le responsable a affirmé que celle-ci a pour but de « répondre essentiellement à la demande croissante des foyers Algériens en énergie». Néanmoins, en matière de montants, Arkab a précisé que les volumes d’investissements en équipements sont de l’ordre de 2 500 milliards de dinars jusqu’à 2028, à raison de 300 à 400 milliards/an. Ceci a pour but de répondre à la demande croissante en énergie. À titre d’exemple, il a signalé qu’au mois de juillet dernier la consommation a atteint un record de 13 676 mégawatts. Plus loin, le P-DG a indiqué que la production nationale de ce type d’énergie qui se situait à environ 6 000 mégawatts au début des années 2000, est passée actuellement à 19 000 mégawatts, prévoyant d’atteindre les 25 000 mégawatts en 2024.
Notant, par ailleurs, que l’objectif de Sonelgaz vise à dégager des surplus de production d’électricité d’environ 20%, L’intervenant annonce qu’elles permettront d’augmenter de 100 à 300 mégawatts les exportations vers le Maroc et la Tunisie. «Nous avons une réserve actuelle qui nous a permis de passer l’été dans de bonnes conditions», a-t-il dit, précisant que les réserves actuelles sont de l’ordre de 12% de la production nationale.
Lamia Boufassa