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Le P-DG d’Air Algérie tire dans le tas

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Ripostant à une série d’articles publiés dans la presse nationale et mettant en cause la gestion de la Compagnie et rendant compte des doléances des voyageurs, le P-DG d’Air Algérie, Mohamed-Salah Boultif, a rétorqué à ses détracteurs par le biais d’un entretien accordé, hier mercredi, à l’Agence d’information nationale APS. Le dynamisme et l’agressivité commerciale de la Compagnie de transport aérien Air Algérie commencent à inquiéter et à gêner, a notamment estimé Mohamed-Salah Boultif, dénonçant une campagne médiatique dirigée contre sa personne, ainsi que sur la Compagnie qu’il dirige. Balayant d’un trait les récents incidents qu’a eus à subir l’Entreprise publique, dont le plus en vue reste l’affaire du crash du vol AH 5017, le 24 juillet, au Mali et plus récemment encore l’incident ayant émaillé le vol Lille-Alger, le 12 août dernier, et qui a vu l’avion effectuer une dangereuse sortie de piste, le responsable préfère mettre en avant le fait que la Compagnie commençait à déranger la concurrence depuis qu’elle était engagée dans une dynamique de développement, a-t-il dit. Révélant des chiffres et ne souhaitant visiblement pas évoquer les retards et déprogrammations de vol, et autres doléances vécues, souvent, par les voyageurs empruntant le pavillon national, le P-DG a préféré mettre en relief le fait qu’en l’espace de trois ans, Air Algérie a réussi à capter 1,4 million de nouveaux passagers à l’international dans un environnement, a-t-il souligné, fortement concurrentiel. Un hub aérien à Alger avec l’acquisition de 16 nouveaux avions d’ici à 2016 est l’objectif que la Compagnie algérienne s’est fixée d’atteindre, a révélé le P-DG.

Les crashs d’avions mettent souvent les responsables des compagnies aériennes sous les feux de la rampe, a encore dit le responsable, se portant en faux contre les accusations de défaillance portées contre le pavillon national. Air Algérie évolue dans un environnement fortement réglementé, a-t-il dit, expliquant que la Compagnie est supervisée et auditée de façon permanente, aussi bien par des institutions internationales, comme l’IATA, que par la direction de l’aviation civile algérienne relevant du ministère des Transports.
La Compagnie devrait connaître un essor considérable avec la mise en œuvre du plan quinquennal 2013-2017, approuvé par le gouvernement, a-t-il ajouté, révélant dans le même contexte que Air Algérie a regagné des parts de marché à l’international en 2013, en portant dans ce segment à 49% contre 47% en 2012. Allant à contre-courant de ce qui a été rapporté par la presse française, en particulier celle portant sur la reconduction du label «sécurité» de l’aviation civile internationale, qui expire en décembre 2014, et qui ne serait pas «acquise» pour Air Algérie après le crash du vol AH 5017 au Mali, le responsable n’a pas manqué d’indiquer que la compagnie était en mesure de passer avec succès tous les contrôles aériens internationaux, démentant des spéculations de la presse française faisant état d’une possible inscription de la Compagnie algérienne dans la liste noire de l’aviation civile européenne. En 2009, Air Algérie avait frôlé l’inscription sur la liste noire de l’EASA, le gendarme de l’aviation civile européenne, a cependant avoué le responsable. «Effectivement en 2009 on a été sous la loupe du contrôle Safa (Safety assessment of foreign aircraft) de la Commission européenne, mais la Compagnie a pu, fort heureusement, se soustraire à cette menace», a-t-il indiqué. La Compagnie nationale obtient depuis 2010 de bonnes notes à chaque contrôle Safa mené par l’EASA, a-t-il affirmé. Évoquant le crash du vol AH 5017, le P-DG s’est voulu catégorique: «Je ne vois pas en quoi Air Algérie est concernée (par ce crash) hormis le fait que cet avion a été affrété sous un numéro de vol d’Air Algérie, a-t-il tenu à préciser. «L’avion qui s’est écrasé n’est pas algérien, il est affrété auprès de Swiftair qui détient un AOC (Airline operating certificate) espagnol, qui est en plus en conformité avec les normes européennes en la matière», a conclu Mohamed-Salah Boultif. Swiftair disposait d’un permis d’exploitation (Airline operating certificate) espagnol, délivré conformément aux exigences de la législation européenne en la matière, a-t-il souligné.
Ce permis l’autorise à transporter aussi bien du fret que des passagers, a-t-il tenu à signaler. Répondant aux accusations d’un ancien cadre de la Compagnie, selon lesquelles la procédure d’affrètement de l’appareil souffrait d’irrégularités, le P-DG d’Air Algérie a rétorqué : «La procédure d’affrètement de l’appareil de la Compagnie espagnole Swiftair qui s’est écrasé, le 24 juillet dernier, au Mali a été bel et bien respectée, et les irrégularités évoquées sont de «la pure spéculation».
En effet, et tel que rapporté par la presse, un ancien cadre d’Air Algérie ayant requis l’anonymat a évoqué dans un mémorandum publié par la presse des manquements au cahier des charges relatif à l’affrètement des appareils, à l’origine du crash. Une thèse que Boultif conteste catégoriquement, précisant que les opérations d’affrètement des appareils par sa Compagnie «sont claires et transparentes, et obéissent au cahier des charges élaboré par la commission des marchés de l’Entreprise. L’octroi des marchés d’affrètement se fait par voie d’appel d’offres qui est suivi par une évaluation rigoureuse des offres techniques et financières des soumissionnaires, et ce, dans le strict respect des dispositions du cahier des charges, a expliqué Boultif, précisant que la commission d’attribution des marchés de l’Entreprise rejette systématiquement les offres qui ne sont pas conformes à ces dispositions, et démentant les accusations, selon lesquelles Air Algérie aurait fait appel aux services d’une compagnie aérienne spécialisée dans le fret pour transporter des passagers.
Globalement, le processus d’affrètement est élaboré par la direction des programmes d’Air Algérie qui définit les besoins en avions et en équipages. Ce programme est approuvé par la direction de l’aviation civile du ministère des Transports (DAC), a-t-il expliqué. Air Algérie n’est pas la seule compagnie à affréter les avions de Swiftair puisque des voisins et même les Nations unies font appel à ses services, a-t-il déclaré. «C’est une compagnie européenne contrôlée par une autorité européenne en l’occurrence l’EASA (l’Agence européenne de la sécurité aérienne)», a-t-il assuré, réfutant la thèse selon laquelle l’âge des appareils affrétés auprès de cette compagnie aurait dépassé, selon des observateurs, la limite fixée par le cahier des charges. Air Algérie dispose d’appareils acquis dans les années 1990 qui sont toujours en service. Sa flotte atteint une moyenne d’âge de dix ans qui sera réduite à sept en 2016 ans avec l’acquisition de 16 nouveaux avions, a-t-il insisté.
Mohamed Djamel

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