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Le MSP aspire à un nouveau départ avant son congèrs : Makri se ressaisit et change de cap

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Le MSP a peut-être «réussi» ce que d’autres formations du même courant veulent entreprendre, mais rarement mettre en œuvre : un nouveau départ ?

Depuis qu’il a pris les rênes du parti, Abderrezak Makri, comme tout le monde le sait, a changé de cap et a placé le MSP dans la peau d’un opposant. Quatre ans plus tard, et aujourd’hui, le parti de feu Mahfoud Nahnah est en passe de revenir à la source. L’adoption d’un double discours entre l’actuel président Makri et son prédécesseur Boudjerra Soltani et leurs désaccords sur la ligne politique a valu au parti un saut dans l’inconnu qui s’est formalisé par un recul électoral lors des dernières Locales et Législatives. Mais, ce dernier a réussi visiblement à reprendre son emprise sur le parti. Il a même redéfini ses objectifs et s’apprête désormais à reprendre la présidence à la veille des préparatifs pour le 7e congrès, prévu les 10, 11 et 12 mai prochains. Il s’agira d’«un nouveau démarrage», après la défaite essayée en mai 2013 qui l’a vu contraint à s’éloigner de la direction du parti. Cette situation remonte à mai 2017, lorsque le MSP est tombé sous les feux de critiques, après être passé de la troisième force politique à la sixième lors des élections législatives. Désormais, l’empreinte de Soltani est présente partout depuis son message passé sous le sceau du secret et adressé au président du parti – fuité quelques jours plus tard- où il est question de « l’obligation d’adopter des méthodes démocratiques pour la préparation du prochain congrès ».
Un message à travers lequel Soltani invite Makri à présenter le bilan de sa gestion du parti et la nécessité de définir «un discours clair». Depuis, les langues se sont déliées, appelant ouvertement à un nouveau départ pour leur parti. Après le lancement des préparatifs pour le congrès de mai prochain, il est surprenant ce changement de ton et de rhétorique, utilisé par les responsables de parti. Au moment où le président Makri dissertait, vendredi à l’Est du pays, sur l’option d’aller ou ne pas aller aux élections présidentielles de 2019, l’autre ténor du parti Abdelmadjid Menasra, l’un des colonels de Soltani, a pris la route de l’Ouest (Mostaganem) pour dire tout le contraire de ce que pense celui qui le remplace à la présidence du MSP. Ainsi, au lendemain du message du président Bouteflika dans lequel il appelle à une prise de conscience sur des défis sécuritaires du pays et recommande à s’éloigner de tout parti-pris qui serait nuisible au pays, Menasra a réagi favorablement. «L’Algérie a besoin de tous ses enfants» et le MSP a «un passé militant qui témoigne de son alignement de tout temps avec la Patrie», a estimé Menasra, lequel a répondu même au RND, dont les députés avaient accusé le MSP d’être «à la solde» de parties étrangères. Une accusation portée au lendemain de l’appel fait par une députée du parti islamiste au ministre de la Culture l’invitant à ranger la statue d’Ain El Fouara (Sétif) dans un musée. « Le Mouvement a donné des martyrs. Personne ne peut nous donner des leçons. Et, le Cheikh Nahnah était plus connu comme un homme nationaliste. Je rappelle qu’en 1995 en Allemagne, deux conférences se tenaient au même moment dans le même bâtiment, dans deux étages différents ; la première où le Cheikh défendait l’Algérie, et l’autre d’une personnalité politique de l’opposition qui critique et s’en prend à l’Algérie», défend Menasra. Abordant le prochain congrès, Menasra voit rouge et prévoit un péril «en perpétuel changement et se dirigeant vers un ordre multipolaire. «Bien que le vent ne tourne pas dans la direction des islamistes, il est judicieux d’orienter correctement nos voiles pour ne pas se briser», suggère-t-il. En tout cas, ce changement de position qui s’annonce en prévision du congrès a été accueilli avec enthousiasme même chez l’alliance Adala-Nahda-Binaâ, qui a subi, elle aussi les conséquences d’une erreur stratégique? Ainsi, lors du congrès extraordinaire du parti El-Binaa, son nouveau président, Abdelkader Bengrina, a exprimé son souhait à retrouver la «famille du MSP» invitant Makri «à voir l’intérêt suprême du pays et réunifier les rangs des islamistes comme l’a fait Nahnah». Dans le même temps, l’ère Makri semble toucher à sa fin. Dans une interview accordée à un site d’information, Abderrezak Makri l’avoue et exprime son amertume. « Nous assistons à l’affaiblissement de l’opposition algérienne après l’expérience d’unification des efforts ces dernières années, comme l’initiative de la CNLTD et la réunion de Mazafran. Ces initiatives n’ont pas résulté d’un projet politique commun ; comme un groupe parlementaire uni ou un candidat présidentiel unique», a-t-il regretté.
Hamid Mecheri

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