Accueil Spor Le Mouloudia à sept contre un ?

Le Mouloudia à sept contre un ?

0

Les bookmakers, selon l’acceptation la plus large, ont-ils leur mot à dire dans ce sommet algérois ? Avec huit (neuf avec celle d’aujourd’hui) présences et sept succès finaux, la logique voudrait que les «Rouge et Vert», qui n’ont rendu les armes à ce stade de la compétition qu’une seule reprise contre le second pôle d’Alger, l’ennemi intime, l’USM Alger, partent largement favoris devant des «Sang et Or» auxquels l’auguste Dame n’a souri qu’à une toute petite fois en cinq occasions ultimes de la séduire.
Mais, et connaissant l’épreuve-reine, il y a fort à parier qu’elle se montrera à nouveau capricieuse et faire durer le suspense jusqu’au bout d’une fête qui promet tant sur le terrain que dans les travées d’un «5-Juillet» définitivement ressuscité. Une finale forcément disputée où seule, à l’arrivée, la victoire sera belle. Indécise selon toute vraisemblance.

Un MCA qui en veut toujours plus…
Le bouquet final ou les 90 dernières minutes avant la libération. Forcément, et dans un derby qui plus est, les deux coaches en présence, savent à l’avance qu’il n’est pas nécessaire d’user de gros discours pour motiver leurs troupes, la joie de goûter au bonheur de la plus populaire des compétitions faisant le reste. Une magie sans pareil. Demain, vers les coups de 16H30, lorsque Mouloudéens algérois et Mahdistes fouleront la belle pelouse de l’antre du football algérien, on pensera sûrement à la belle histoire d’amour liant le doyen à la dame et ces échecs d’Husseindéens qui, au plus fort de leur domination sur la scène nationale avec une génération de surdoués, n’ont pas su, pour des raisons souvent objectives, user jusqu’au bout de leur charme, en se ratant au moment crucial. Le MCA et ses sept titres qui en veut toujours plus, le NAHD et cette petite consolation, mais qui ne prêtera pas trop attention aux pronostics même si, à Alger, elle n’a pas trouvé de maître cette saison en endossant le beau costume de «roi» de la capitale. Un peu pour prévenir Bab El Oued et les autres fiefs mouloudéens de l’ascendant psychologique dont ils bénéficient. Avec l’espoir de voir la balance pencher en sa faveur quand bien même les joueurs de Bouzidi évitent de se mettre de la pression inutile en se présentant dans la peau d’un favori qui risque de peser sur leurs frêles épaules. Surtout que dans le camp de Amrouche, le ton est au respect et de l’humilité, afin d’éviter que ne se referme sur son équipe pour laquelle tous les chemins mènent désormais à une huitième historique, le piège de l’excès de confiance si elle veut sauver une autre saison à oublier. Un adversaire coriace animé de la même volonté. Pas prêt à se laisser faire facilement d’autant qu’en ligne de mire pointe un nouveau 1er titre après une traversée du désert longue de près de quatre décennies (37 ans exactement). Un MC Alger qui se veut serein, ne s’enflamme pas trop au contraire de certains rendez-vous manqués comme peuvent en témoigner ses joueurs qu’on ne voit pas trop s’afficher dans les colonnes de presse comme ils ont pris la fâcheuse habitude. Des joueurs, comme leurs homologues de la banlieue-est d’Alger, n’ont pas la grosse tête en se forgeant un mental en mesure de les transcender lorsqu’il faudra passer aux choses sérieuses. Lorsque la parole sera donnée au seul terrain, le seul critère qui comptera pour la reine à l’heure des choix. En pleine forme, et porté par Ghazi (il en sait des choses sur la meilleure manière d’user de ses charmes pour ce dernier virage de séduction), le Nasria, sûr comme jamais de ses atouts, a fait un rêve. Le rêve de priver le spécialiste es-coupe, d’un nouveau sacre national. Ce qui, grosso modo, donnera une partie serrée où les 22 acteurs se livreront à fond. D’autant plus certainement qu’ils auront beaucoup à perdre dans l’affaire en cas d’échec. Remarque surtout valable pour le Doyen en piteux état en championnat et qui n’a d’autre choix que de soulever le trophée (petite mais toutefois belle consolation, soit dit en passant) pour faire taire les critiques et se faire pardonner son parcours calamiteux en Ligue1 , auprès de son bouillant et bruyant public.

Préjugés favorables aux Bendebka and co ?
Un Doyen qui a pris quelques rides, mais qui donne quelques signes de renouveau.
Reprendre du poil de la bête depuis son large succès en demi-finales devant les amateurs de Tébessa où ils n’ont pas trop convaincu, le club de la capitale se suffisant de sa réputation de spécialiste pour aller en finale avec le secret espoir de faire parler les statistiques (plus de 95% de succès en finale !). Un trois-zéro plutôt facile qui montrera encore une fois que Chaouchi et ses camarades peinent à élever le niveau et rassurer leurs fans. Tout le contraire des Gacemi et consorts et cette étiquette (ils alignent déjà quatre échecs en finale) à laquelle ils veulent mettre un terme dès ce dimanche. Se préparent à être au top pour triompher «pour ne pas avoir de regrets à la fin, ni rien à se reprocher» comme le souligne l’entraîneur Bouzidi à l’heure d’aborder le sommet d’une carrière. Avec de sérieux arguments à faire valoir. à la seule condition d’aligner son équipe-type du moment, dans ses trois compartiments. En se répétant, par exemple, que (crient en chœur Drifel et ses coéquipiers, sûrs d’être au rendez-vous), «sur une heure et demie, peut-être plus avec d’éventuelles prolongations, tout le monde a ses chances.» Un onze nahdiste dur à manier (quand c’est le collectif qui prime, tout devient facile et en mesure de réaliser un match quasi-parfait et donc l’exploit), et reposant sur «une bonne assise défensive avec des joueurs en bonne forme dans l’entrejeu et en attaque» se réjouit également le staff technique. En face, un Mouloudia de retour et qui doit s’efforcer de retrouver l’appétit pour entrer dans la légende de l’épreuve avec une 8e Coupe. Un Mouloudia qui semble momentanément oublier ses déboires et craintes en championnat et entend jouer ses chances à fond pour se consoler comme il peut avec un trophée (c’est le seul objectif encore réalisable pour lui cette saison à l’arrivée de ce qui se révèle un autre exercice raté et donc au goût amer) qui a fait tant de fois le détour de Bab El Oued avant d’aller assurer les derniers points sur la route d’un maintien plus que jamais dans ses cordes après le nul ramené d’Oran. Une manière de se rassurer un peu et s’appuyer (beaucoup, la remarque est de taille) sur ses supporters ce 1er mai pour bâtir un nouveau succès. Le MCA a rarement rassuré dans le jeu depuis le début de cette saison 2015-2016 à mettre presque (il reste la Coupe et ses belles surprises pour aller en vacances le cœur léger) aux oubliettes ? Devant une mordante (le NAHD termine, malgré la lourde, 4-0, défaite, trompeuse, devant Sétif mardi dernier en match avancé, en pleine confiance) formation banlieusarde, imbattable à Alger sous la houlette d’un Bouzidi tirant le meilleur de son équipe et sait ce qu’il veut, les hommes du revenant Ghrib, ont tout intérêt à rester concentrés. Attentifs durant toute la rencontre, Amrouche se préparant à une dure bataille où, reconnaît-il, il « ne sera pas facile de dicter son tempo» devant un « bloc avec un équilibre et une force mentale et physique qui a mis en difficulté tous les ténors qu’ils ont rencontrés et fait d’eux les N°1 d’Alger» avertissent les observateurs de la scène footballistique nationale. Respect et humilité côté mouloudéen ? Avisés d’ajouter la méfiance. De là à miser à l’avance sur une victoire des «Rouge et Vert»… On dira une partie qui s’annonce serrée.
Par Azouaou Aghiles

Article précédent5000 femmes attendues à la course «L’Algéroise» le 6 mai prochain
Article suivantUGTA : le 1er mai en solidarité avec le peuple sahraoui