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LE MOUDAF RÉAGIT AU VOTE DE L’ASSEMBLÉE FRANÇAISE POUR DÉNONCER L’ACCORD DE 1968 : « La France bascule dans l’indignité »

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L’Assemblée nationale française a voté, jeudi passé, une proposition de résolution soumise par le Rassemblement national (RN) pour dénoncer l’accord migratoire algéro-français de 1968. Il n’en a pas fallu plus pour provoquer l’indignation parmi la communauté algérienne établie dans l’Hexagone.
« Ce jeudi 30 octobre 2025 restera dans les annales parlementaires comme le jour où la France a officiellement basculé dans l’indignité », dénonce, dans la foulée, le Mouvement dynamique des Algériens de France (Moudaf). « À une voix près, l’Assemblée nationale a adopté une résolution du Rassemblement National exigeant la dénonciation de l’accord franco-algérien de 1968, texte fondateur garant de droits spécifiques entre deux peuples unis par l’histoire, le sang et la mémoire. Derrière cette manœuvre se cache une offensive politique préméditée, visant à faire de l’Algérie et des Algériens un bouc émissaire des échecs collectifs d’une classe politique française à bout de souffle», écrit le Moudaf dans un communiqué signé par son secrétaire général, Nasser Khabat, soulignant que pour la première fois, la droite républicaine, Horizons et l’extrême droite ont voté main dans la main, franchissant ensemble une ligne rouge morale et historique. »
Pour cette association basée à Lyon, ce vote, loin d’être technique, est « un acte de rupture symbolique, une blessure portée à plus d’un demi-siècle de relations équilibrées entre Paris et Alger », rappelant que « depuis des mois et des mois, la fachosphère alimente ces faux débats, distillant ses mensonges et ses fantasmes identitaires sur les réseaux et dans certains médias complaisants, ajoutant que « ce climat de désinformation et de haine contrôlée prépare le terrain aux manipulations politiques du Rassemblement National et de ses alliés de circonstance. »
Très remonté, le Moudaf accuse sans ménagement : « Marine Le Pen jubile, Édouard Philippe s’aligne, et les Républicains, en décomposition idéologique, s’accrochent à la haine comme à une ultime identité politique, Gabriel Attal brillait par son absence, pendant qu’à l’Assemblée on crucifiait l’accord de 1968. Et Emmanuel Macron, fidèle à son éternel « en même temps » — en même temps arrogant, en même temps impuissant —, a offert sur un plateau politique la victoire symbolique que l’extrême droite attendait depuis vingt ans. »
Dénonçant, à travers l’acte de vote de l’assemblée, une « dérive collective », le Moudaf rappelle que les accords de 1968 « ne sont pas un privilège, mais un cadre de coopération bilatérale légitime, né de la reconnaissance mutuelle et du dialogue entre deux nations liées par une histoire douloureuse mais partagée », expliquant que remettre en cause ce texte équivaut à « piétiner la mémoire des travailleurs, médecins, ingénieurs et étudiants algériens qui ont contribué à la prospérité de la France d’après-guerre. »
Pour conclure, le MOUDAF a affirmé « avec solennité » que « l’Algérie ne recevra jamais de leçon de dignité d’une République en crise morale, et que la diaspora algérienne en France demeure un pont de fraternité, de souveraineté et de fidélité à la vérité historique », assurant que le Mouvement « continuera de défendre la mémoire, la justice et la dignité nationale, fidèle à l’esprit du 1er Novembre 1954. »
Farid G.

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